HELLFEST 2018
L’enfer sous les tentes!
Vendredi 22 juin
Darkenhöld
Belle consécration pour Darkenhöld. Fondé en 2008, le groupe fête cette année ses 10 ans de carrière. Quel meilleur endroit pour une telle cérémonie que la Temple du Hellfest ? Clairement les Niçois n’auront pas laissé passer leur chance donnant tout ce qu’ils avaient à un public composé à la fois de connaisseurs et de curieux. Certains, visiblement, se seront volontiers laissés convertir au black médiéval de Darkenhöld. Les Niçois nous auront offert une trentaine de minutes d’un set rondement mené, puissant et travaillé. Bien qu’ayant pioché dans tout leur répertoire, l’accent sera mis en toute logique sur le nouvel album « Memoria Sylvarum » sorti l’an dernier. Nul doute que l’on va maintenant pouvoir s’attendre à entendre parler de Darkenhöld à une plus grande échelle. Ce qui serait tout à fait mérité. Je ne les avais pas revus sur scène depuis à peu près 7 ans (à l’époque leur première tournée les avait menés à l’Espace B à Paris), et la redécouverte aura été une bonne surprise. J’ai totalement adoré « Sous la Voûte des Chênes » extraite du dernier album « Memoriam Sylvarum » sorti en 2017. Par contre j’ai totalement bloqué sur les capes. Autant il y a 7 ans j’avais trouvé que cela se fondait dans le décor, autant là…
Schammasch
Après une tournée européenne avec Batushka et Trepaneringsritualen qui les avait menés à Paris, en début d’année, nous retrouvons Schammasch sur les terres Clissonnaises. Franchement pas évident d’installer une ambiance sombre telle qu’ils le méritent à 13h30 alors que le soleil brille de mille feux. J’avoue avoir eu un peu de mal à m’y faire. Pas de doute, la salle du Petit Bain à Paris en janvier dernier se prêtait franchement mieux à l’exercice. Ils auront malgré tout réussi à tirer leur épingle du jeu, même si le son n’aura pas vraiment été à leur avantage, le Black avant-gardiste des suisses aura su trouver son auditoire. Cependant, restant un peu sur ma faim il me tarde de les retrouver au Tyrant Fest en novembre prochain.
Nordjevel
Si ce set ne m’en aura pas mis autant plein les oreilles et les yeux que leurs prestations à Oslo dont la dernière aura été tout simplement incroyable, il n’en reste pas moins que je n’ai eu aucun mal à me laisser emporter par les démons du nord. Il faut dire que les titres sont d’une puissance incroyable et qu’il est bien difficile d’y résister. « Djevelen i Nord » en est un fier exemple. Ouvrant sur la guerrière « For de falne » et clôturant sur une reprise de Slayer « Raining Blood », l’entre deux n’aura été qu’une démonstration de puissance et de maîtrise agrémentée de jets de fumigènes, une descente dans les profondeurs les plus intenses orchestrée de main de maître par les Norvégiens. Et au milieu de tout cela, une petite surprise avec un extrait du prochain album « Necrogenesis » à sortir toujours chez Osmose productions : « Bak Fjellene ». Et donc, nous attendons maintenant le nouvel album avec une grande impatience !
Mysticum
Précurseur du Black Industriel, Mysticum est un de ces groupes culte de la scène nordique que l’on ne s’attendait pas à revoir sur scène un jour. Inactif depuis la fin des années 90, il « ressuscita » en 2014 en sortant « Planet Satan ». Depuis, le combo enchaîne les prestations à la cadence de 2 ou 3 live par an seulement. Autant dire que c’est une chance extrême de les retrouver sous la Temple !
Le show aura été mené avec maestria de bout en bout. Même si l’on pourra regretter qu’il s’agisse d’un copier/coller de celui présenté à Oslo en 2016, le trio aura littéralement atomisé son audience. Juchés à plusieurs mètres de hauteur, sur des cubes servant d’écrans à une création vidéo en noir et blanc bien guerrière, les Norvégiens vont enchaîner les titres sans vraiment laisser au public le temps de comprendre ce qui lui arrive. Ce fut froid, ce fut violent, ce fut rapide, ce fut sans concession, ce fut superbe.
Satyricon
C’est sans grande surprise que nous aurons droit à peu près à la même setlist qu’à Paris mais en version épurée. Par contre au grand étonnement du public, la scène également sera en version épurée. Et pour cause, le matériel n’ayant pas suivi, c’est sans leur déco habituelle (et pfffft le pied de micro trident !) et avec des instruments de prêts que les Norvégiens vont jouer. £Mais au final peu importe car Satyricon aura, une fois de plus réussi à emmener le public avec une force magistrale en nous dégainant quelques-uns de leurs morceaux d’anthologie (tels que « Now Diabolical » ou encore « Mother North » (pour n’en citer que quelques-uns ; mais également quelques-uns du dernier album dont bien évidemment « Deep Calleth Upon Deep »), tous repris en cœur sans exception par une assemblée unie dans la même ferveur.
Samedi 23 juin
MisÞirming
Visuellement parlant et au premier abord, MisÞirming donne une impression un peu étrange. Vêtus de pantalons noirs et de chemises légèrement rosées qu’on suppose vouloir être du sang, l’ensemble (à l’exception du batteur) fait tout de même assez gentillet. Jusqu’à ce que… jusqu’à ce que les première notes résonnent ! Là, ce n’est plus le même refrain. Les Islandais ne font pas semblant. Ils nous balancent un Black sauvage à souhait. Je reprends avec bonheur et en plus fort encore, la claque que j’avais reçue au Glazart en 2015. Pas de doute en à peine 5 ans, le quatuor est déjà arrivé dans la cour des grands.
Heilung
Comment décrire Heilung à quelqu’un qui n’aurait pas assisté à leur performance ? On pourrait dire que c’est un voyage initiatique et chamanique ; une immersion tribale ; assurément une expérience ! De ces expériences dont on ne ressort pas indemne. Découvert en live un an plus tôt, et totalement subjuguée, j’avais hésité à renouveler l’expérience de peur d’être déçue. Et bien ce ne fut pas le cas. Et le combo aura visiblement réussi à hypnotiser tout l’auditoire. De toutes façons ceux qui étaient hermétiques n’auront pas résisté plus de quelques minutes !
Arkona
Je n’aurai malheureusement fait qu’un bref passage devant Arkona. Je dis malheureusement car c’est un excellent groupe, qui sait installer une ambiance assez incroyable. Masha n’a pas son pareil pour faire bouger la foule. Mais voilà le son m’aura fait fuir plus vite que je n’aurais dû. J’aurai visiblement dû être plus patiente car en repassant pour voir la fin du set, je ne pourrai que constater une très nette amélioration qui m’a bien évidemment fait regretter d’avoir jeté l’éponge au bout de deux titres.
Enslaved
Evidemment le set d’Enslaved était LA performance à ne pas manquer puisqu’il marquait la dernière participation de Cato derrière les futs. Ce dernier ayant décidé après 15 ans de bons et loyaux services au sein d’Enslaved de se consacrer à sa famille. Inutile de préciser donc que ce show aura été chargé d’une émotion toute particulière. Et puis… ils ont joué Isa pour cette dernière. Au revoir Cato et merci !
Dimmu Borgir
Avec Dimmu Borgir, l’effet show passera un vrai cran supérieur sous la Temple. Il faut dire que ce sera finalement le premier groupe à proposer un show d’envergure où tout sera conjugué au parfait : décors, lights, flammes, fumingènes et son. Une setlist ratissant laaaarge, attaquant direct avec le tout nouveau Eonian (sorti au printemps dernier) pour finir avec « Mourning Palace » (Enthrone Darkness Triumphant – 1997). Il y aura eu de quoi contenter tous les fans et nous en aurons pris plein les yeux et les oreilles.
Dimanche 24 juin
Månegarm
Première vraie bonne surprise de ce dimanche, les Suédois de Månegarm auront su donner à cette dernière journée l’énergie qu’il fallait pour commencer la soirée du bon pied. Leur Black/Pagan hyper pêchu aura su ravir le public et le faire bouger malgré la chaleur parfois étouffante. Un peu trop d’ailleurs parfois, et à un moment il faudra plus se préoccuper de ce qui nous tombe sur la tête que de la scène. Et la fosse fera passer le périphérique aux heures de pointe pour une ridicule transhumance. Un groupe beaucoup trop rare en France.
Zeal and Ardor
L’autre belle découverte du jour (en live) sera Zeal and Ardor qui sous la Valley nous aura offert une prestation époustouflante de puissance et d’énergie. Manuel Gagneux, aura su pour l’occasion s’entourer de musiciens de qualité et nous proposer un excellent mix de ses deux albums.
Batushka
Après l’énergie et la frénésie de Zeal and Ardor, difficile d’enchainer comme si de rien n’était avec Batushka. Mais on s’y fera rapidement tant la musique se prête au recueillement. Après une intro qui aura fait son office de sas de transition, nous aurons droit (comme d’habitude j’aurais envie de dire) à Litourgiya, le seul et unique album des Polonais, dans son intégralité. Mais il est si efficace que même après avoir vus les Polonais un bon nombre de fois, je ne m’en lasse pas. C’est puissant, hypnotique, mélodique et violent, c’est Batushka et je ne me verrais pas passer devant leur autel sans m’y arrêter.
Septicflesh
Autre groupe que j’ai vu un bon nombre de fois, c’est Septicflesh ! Mais c’est pareil, je ne m’en lasse pas. Il faut dire que leurs titres sont assez ravageurs et si pour cette fois ils ont choisi de représenter majoritairement leur dernier album (« Codex Omega sorti en 2017), il est évidement que Communion fera également partie de la fête. Serait-il possible d’envisager une setlist sans le trio gagnant que font « Communion », « Anubis » et « Persepolis » ? Assurément les fans ne s’en remettraient pas ! En tout cas un grand merci à Seth Siro Anton pour avoir assuré le show malgré une épaule visiblement très douloureuse et qui de toute évidence le faisais pas mal souffrir sur certains accords.
Ensiferum
La palme de l’ambiance de folie reviendra sans conteste en ce dimanche, à Ensiferum (oui j’ai loupé Turbo Negro qui n’est jamais dans les derniers à ce niveau là…). Installant une ambiance survoltée, on aura vu une majeure partie du public s’assoir et faire une sorte de rameur les bras en l’air. Ce fut vraiment énorme. On aura eu, dans le désordre le plus complet, des pogos, des slams, des chenilles, et toutes sortes de danses plus ou moins indentifiables. Il faut dire que pour faire la fête et se défouler, la musique des Finlandais est parfaite.