ALIEN WEAPONRY – Tangaroa
Sortie le 17 Septembre 2021
Henry De Jong : Batterie
Lewis De Jong : Guitare et chant
Turanga Morgan-Edmonds : Basse
Ce jeune trio maori avait causé une petite surprise avec son premier album (Tū – 2018) qui proposait un thrash rythmique primaire, moderne et efficace, assez influencé par Max Cavalera : on pensait en alternance à Roots de Sepultura et à Soulfly. (avec un peu plus de chant clair toutefois). Rage Against the Machine venait aussi parfois à l’esprit.
La principale originalité du trio était de proposer des textes alternant chant anglais et maori. (Pas d’appropriation culturelle ici, les 2 frères De Jong, batteur et guitariste, à l’origine du groupe, étant maoris eux-mêmes).
L’utilisation d’instruments traditionnels, couplée a des textes qui mettent en avant leur héritage culturel, a permis à ces jeunes gens (à peine 18 ans de moyenne à l’époque) de faire parler d’eux et d’acquérir une belle expérience des grandes scènes (Summer Breeze 2018, Wacken 2018, Hellfest 2019, …)
La musique d’Alien Weaponry avait les défauts de ses qualités : très primaire, frontale et efficace, pas d’étalage technique (pas de solo ici), mais avec le risque de la redondance et donc de l’ennui qui en est souvent le compagnon.
Trois ans, un changement de bassiste et une signature avec le management de Slayer plus tard, le groupe propose son deuxième album.
Alors, on ronronne ou on renouvelle ?
Réponse attendue : un peu des deux. Le groupe n’a pas dénaturé son style, il s’agit toujours d’un thrash tribal et frontal. Mais pas que. L’expérience acquise en tournée (pas moins de 21 pays visités en 7 mois) a permis au groupe d’élargir son propos sans pour autant perdre son message ni son efficacité en route .
Les 7 minutes de Unforgiving sont assez représentatives. Un démarrage tout en douceur, le bruit de l’orage, très lointain, un chant clair mais écorché accompagné d’une guitare légère, la section rythmique qui rentre à 2’20”. On sature le son à 2’50” mais en restant sur un tempo lent avec un soutien rythmique inhabituel. Et puis on change pour un groove saccadé et un… solo (réussi) à 4’30”, avant le retour du chant pour ce qu’on croit être le final.
Mais le groupe hausse encore le ton pour les trente dernières secondes et nous laisse en suspension… A mon sens une des grande réussite de l’album.
Mais le groupe hausse encore le ton pour les trente dernières secondes et nous laisse en suspension… A mon sens une des grande réussite de l’album.
A noter également un chant clair très présent et mieux maîtrisé que par le passé (encore une fois, le groupe était très jeune).
Le groupe prouve qu’il n’était pas un one shot band
L’œuvre dans son ensemble me semble bien plus riche que leur premier envoi.
Les variations rythmiques sont nombreuses, et si la dimension historico-culturelle est toujours présente, elle s’intègre à l’ensemble de manière plus fluide, plus naturelle que sur « Tū ».
Les textes alternent toujours chant Anglais (plutôt pour les sujets de société) et Maori (pour l’héritage historique).
Un mot sur le premier extrait diffusé, Buried Underground. Si le clip est éminemment sympathique (faire participer son public est rarement une mauvaise idée), le morceau, bien qu’efficace ne fait pas vraiment le pont. Il reste plus proche des codes du premier album. Ce serait une erreur de s’arrêter à ce titre (l’écoute en avant première ne m’avait pas donné plus envie que ça d’écouter l’album).
A mon sens, l’essai est transformé. Le groupe prouve qu’il n’était pas un one shot band.
Reste à voir le passage de l’épreuve de la scène pour ce nouveau répertoire plus exigeant, et la réaction d’un public qui peut parfois être très conservateur .
01 – Titokowaru
02 – Hatupatu
03 – Ahi Kā
04 – Tangaroa
05 – Unforgiving
06 – Blinded
07 – Kai Whatu
08 – Crooked Monsters
09 – Buried Underground
10 – Dad
11 – Īhenga
12 – Down the Rabbit Hole