ALKHEMIA – Abraxas
Sortie le 29 mars 2024 via Malpermesita Records
Dans le silence isolé du confinement de 2020, Alkhemia est née d’une vision introspective de James Spar, rejoint par des musiciens venant d’Azziard, de La Négation, de Malcuidant et de En Finir.
Alkhemia est donc un groupe de black metal français créé à Lille par James Spar au chant, avec « Le Prince » (En Finir) et Marbas (Malcuidant, Nirnaeth, Lord Ketil…) aux guitares, A.S.A (Azziard, Redsphere, ex The Negation…) à la basse, et Alex Josien à la batterie.
L’album a été enregistré au studio Nebiros et masterisé au Studio La Crypte par Clément Flandrois et sort chez Malpermesita Records. Il fait écho à la modernité oppressante et mêle la théorie des deux loups et 1984 de George Orwell. Comme ils le disent si bien : l’album aborde la vision contemporaine de l’homme et la plus sinistre des industrialisations.
Un discours en intro avant qu’une douce mélodie ne viennent perturber l’ambiance surchauffée par une batterie guidant le tout dès « Homopresence ». C’est vrai qu’il y a du MGLA avec cette batterie qui guide le morceau, pendant que les riffs tracent une barre horizontale pour l’encadrer. Ça crie, ça éructe, la voix de James a été élevée au papier de verre. Rythme entêtant. Travail de la batterie pour emmener un solo déstructuré. Ça pilonne comme avec « Transhumanization » toujours porté par une puissance indestructible et gorgé d’énergie virevoltante. Un changement de tempo proche d’un panzer sorti tout droit de chez Marduk (avec la voix de James flirtant avec celle de Mortuus) nous fait chavirer. Quelle vitesse d’exécution sur la fin du titre.
Un écho à notre Monde de plus en plus déshumanisé
Le rythme de « Toxikon » donne le ton et tout les autres instruments peuvent venir s’accrocher autour, tels des insectes qui viennent s’écraser sur votre pare-brise. Le tout formant une masse visqueuse complètement addictive sans faire l’impasse sur la mélodie.
Les titres sont encapsulés dans des plages de sons linéaires enrichies de synthés atmosphériques. « Primaveal Pantheons » est un titre entraînant dès les premières secondes. On sent que le menu va être varié, commençant par un rythme plus lent au début en guise d’entrée. Rien d’indigeste là-dedans, bien au contraire, on en redemande. Jusqu’à une plage tout en quiétude en son milieu versant dans une certaine contemplation. La reprise est plus lourde, plus énervée avec ce leitmotiv mélodique qui redonne le « la ».
Intro orchestrale avec roulement de tambour permettant à « Reminiscence Quintessence » de dérouler une puissance dévastatrice non dénué de mélodies. Dans un torrent de double pédale permettant de stabiliser le morceau dans une quête de rythme permanent.
Les textes des nordistes abordent la perte de l’humanité de l’homme face aux technologies. Ils font écho à notre Monde de plus en plus déshumanisé où l’intelligence artificielle nous mènera à notre perte. Dans ce flot philosophique, les mots rencontrent la férocité des blast beats sans pour autant faire l’impasse sur les mélodies.
Tracklist :
Homopresence 9:44
Toxikon 5:49
III. Transhumanization 5:15
Primaveal Pantheons 11:12
Reminiscence Quintessence 6:40