ANNIHILATOR – For The Demented
Sortie novembre 2017
Jeff Waters − guitars, bass, vocals, drum programming
Aaron Homma − lead guitar (track 2), backing vocalsRich Hinks − bass (not credited)
Fabio Alessandrini − drums (not credited)
Sorti en 1989 l’album « Alice In Hell » avait crée la sensation dans le monde du Thrash/Speed, tant par son coté technique que par la qualité de ses compositions. Le groupe canadien et son guitariste Jeff Waters (dernier membre d’origine encore dans le groupe) se retrouvèrent propulsés sur le devant de la scène et garde jusqu’à présent une certaine reconnaissance internationale malgré un succès commercial modeste. En effet, le groupe n’a jamais réussi à s’imposer parmi l’ « élite » du métal, la faute à de nombreux albums qui pourtant loin d’être mauvais n’ont pas complètement convaincu, des problèmes de promotion et de label et certainement le manque de chance. La faute peut être aussi à un Jeff Waters qui a voulu rester seul maître à bord, entraînant d’incessants changements de line up et poussant même le canadien à enregistrer lui même la plupart des instruments en studio et à produire la plupart de ses albums.
Sur ce 16ème album (2 ans après Suicide Society), le groupe reste fidèle à ses origines et nous gratifie globalement de bon riffs speed/thrash. L’entrée en matière avec « Twisted Lobotomy », son intro épique et mélodique, ses riffs speed et brutaux très old school et un break très slayeresque condense à lui seul les années fastes du Heavy Metal. Les enchaînements sont parfois un peu déroutants et on peut etre un peu déçu lorsqu’un riff excellent est suivi d’une partie plutôt banale. Comme le morceau éponyme « For The Demented » donc l’intro monte en puissance laissant présager un morceau mélodique et épique mais débouche finalement sur un riff mid- tempo moyennement inspiré et un morceau hard rock FM gentillet. Ce coté « Hard FM » se retrouve également sur « The Way ». Heureusement les soli impeccables sont toujours la pour remonter le niveau.
Cependant l’album regorge de choses excellentes, Jeff Waters gardant toujours sa 6 cordes affûtée : le titre « Phamtom Asylum » est une franche réussite avec ses parties Heavy Speed qui évoluent progressivement vers un rythme mid- tempo bien lourd et un chorus excellent agrémenté de superbes soli. Le groupe nous propose avec « Altering the altar » ou « One to kill » des purs morceaux de Speed Thrash sans concession ou les envolées de guitares égalent la qualité des riffs.
Le groupe nous gratifie même d’une belle ballade « Pieces Of You » plus sombre qu’elle n’y parait au départ, une franche réussite nous ramenant droit dans les années glorieuses du hard rock quand chaque groupe y allait de son petit slow.
Apres un interlude musical sombre, le bien nommé « Dark » qui aurait pu figurer sur toute discographie de King Diamond, ce « For The Demented » se finit sur probablement le meilleur morceau de l’album : « Not All There ». Il fallait oser mais cette composition mélange avec brio Speed Thrash, funk et ballade. Le groupe a lâché sa créativité et s’est clairement fait plaisir sur ce dernier morceau. Le solo de guitare est encore une fois énorme et émouvant. Et cette basse qui claque sur un air funky donne franchement du relief et de la folie à une musique clairement bien exécutée mais somme toute très conventionnelle.
Ce que j aime sur cet album c’est ce coté old school heavy pleinement assumé qui nous replonge avec nostalgie et délice dans les années 80 et 90’s. A l’écoute de cet album on retrouve même une petite touche Megadeth par les compositions et les intonations du chanteur qui rappellent un peu celles de Dave Mustaine.
Sur ce « For The Demented », on retrouve un peu la constante qui a jalonné la carrière du groupe: de bon, voir de très bon morceaux, remplis d’excellents riffs, techniques et entraînants mais qui côtoient hélas des choses un peu moins bonnes, c’ est ce qui fait certainement que le groupe n’ai jamais pu s’imposer comme un monstre sacré du métal alors qu’il en avait sans doute les moyens.