ASPHYX – Necroceros
Sortie le 22 janvier 2021 via Century Media Records
Depuis son come back en 2007 la formation batave sait prendre son temps pour faire paraitre à chaque fois des albums de grande qualité. Et on peut s’apercevoir que c’est de mieux en mieux qualitativement parlant. Cet opus est le dixième de leur longue et fructueuse carrière. Il a été enregistré au Tom Meier Studio et au Mörserstudio. Le mix et le mastering sont le fruit de Sebastian Levermann aux Greenman Studios. Ce dernier est issu de la formation Orden Ogan dont le dernier album “Final day” est paru en novembre dernier. Notre allemand est complètement impliqué dans la scène power metal ce qui peut être surprenant de prime abord pour nos hollandais. Ce choix est le fruit de Stephan Hüskens le batteur lui aussi germanique.
Musicalement parlant d’emblée Martin Van Drunen possède toujours cette voix identifiable dès les premières secondes et cela constitue un grand plus par rapport à tous ces groupes qui ont un chanteur disons plus standard. D’ailleurs c’est tout simplement l’un des meilleurs vocalistes dans le style avec John Tardy d’Obituary par exemple à mon sens. A niveau des paroles là aussi ça vaut le détour et on peut penser que les gars se sont bien éclatés. En effet “Botox implosion” traite du sujet de la vanité et plus particulièrement des réseaux sociaux où l’apparence physique y est de mise avec son lot de selfies à profusion. Plus concrètement “The nameless elite” concerne lui le thème des hommes de l’ombre qui combattent avec ardeur chaque jour le terrorisme. “Molten black earth” propose une vidéo qui pourrait presque faire penser à Bolth Thrower et cela d’autant plus grâce à la présence d’un tank sur le clip.
“Three years of famine” est bien doom dans l’âme. C’est une petite merveille dans le style. D’ailleurs il s’agit bien de leur marque de fabrique cette combinaison savante entre des éléments doom et cette explosion de death metal fulgurant. “In blazing oceans” et “Necroceros” savent ralentir le tempo comme il se doit. De plus la formation a gardé cette obsession de la mort concernant les paroles. On colle donc au plus près et avec fidélité au concept du death metal tout simplement. En effet au passage il n’y a qu’à regarder les titres des précédents albums pour se rendre compte que le mot death est toujours employé. Et ce dernier opus ne fait pas exception à la règle car necros en grec signifie mort. Enfin les covers témoignent de même à cet attachement tout particulièrement. En outre quand on parle de collectif ici c’est précisément le cas. On peut évoquer une vraie amitié entre les différents membres d’Asphyx. A ce sujet il n’y a pas eu de changements de personnel depuis “Incoming death” en 2016. Aussi pour la petite histoire il est utile de savoir que le groupe répète très peu et chacun d’entre travaille de chez eux. Mélodique à souhait cette nouvelle galette est une vraie tuerie dans son genre qu’on se le dise. Les atmosphères sont prenantes. Paul Baayens le guitariste s’est surpassé ici, ses riffs sont tous bien amenés et inspirés en même temps. Le combo sait puiser le meilleur du metal qu’il soit doom, death ou encore thrash. Là dessus on ressent une grande liberté de la part des musiciens.