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Carnation – Where Death Lies 

carnation
CARNATION
Where Death Lies 

Sortie le 18 Septembre 2020

Simon Duson – chant
Jonathan Verstrepen – Guitare
Bert Vervoort  –  Guitare
Yarne Heylen – Basse
Vincent Verstrepen  – Batterie

Carnation ne respecte pas la géographie. 
Pendant les 40 mn que durent « Where Death Lies », Göteborg et Stockholm sont délocalisées en Belgique.
Bon, j’exagère un peu, il n’y a pas que la Suède, des touches de Cannibal Corpse sont présentes aussi, dans le chant essentiellement. Mais c’est surtout la scène européenne en générale et nordique en particulier qui semble avoir inspiré nos jeunes gens.
Les musiciens, par ailleurs très compétents sur leurs instruments respectifs, privilégient systématiquement l’efficacité plutôt que la démonstration.
Pour les avoir vu sur scène à plusieurs reprises, il s’agit bien de qualités intrinsèques et non d’abus d’effets et autres compensations qu’autorise le travail en studio.
L’héritage du Thrash transparaît également au détour de certains riffs et d’une section rythmique qui propose nombre de variations, jamais stériles, toujours à bon escient et ce pour le plus grand plaisir de nos oreilles.
Le growl de Simon Duson est puissant tout en restant intelligible. Les textes  sont relativement compréhensibles à l’écoute, ce que je trouve très appréciable.
Le son est très équilibré, clair et puissant, chaque instrument bien mis en valeur. L’écoute au casque s’avère fort plaisante à ce niveau.
La démarche du groupe est très professionnelle, rien n’est laissé au hasard, jusqu’à la pochette qui rappelle certains classiques du genre (j’ai instantanément pensé à Transcend The Rubicon, la perle de Benediction).
Les riffs sont souvent mémorisables, les solos inspirés. Carnation blaste assez peu et n’oublie jamais l’accroche mélodique.
Entendons- nous, ça envoie bien ; et si vous n’avez pas l’habitude d’écouter du Death Metal, ça va secouer.
Dès le démarrage frontal d’Iron Discipline, premier titre de l’album, on prend bien un mur. Mais c’est un mur sans crépi : ça écrase sans arracher.
Ça joue fort, ça joue bien, Ça joue parfois vite et il y a toujours présente en fond cette forme d’animalité qui parle à nos instincts autant qu’à nos neurones et qui donne envie de se laisser embarquer dans l’univers du groupe. On tape du pied et on bouge la tête, signes qui ne trompent jamais.
Carnation a trouvé le bon équilibre entre puissance et diversité, plus encore que sur le premier album (Chapel of Abhorrence – 2018) pourtant déjà très réussi.
A  la fois varié et cohérent, on arrive au bout des 40 minutes de « Where Death Lies » sans avoir la moindre impression de longueur où de remplissage, écueil occasionnellement présent sur l’opus de 2018.

Le groupe a resserré son propos pour le meilleur.


carnation


En parlant de variété et de cohérence.

Les 2 derniers morceaux méritent un chapitre à part, car ils ouvrent une porte intéressante.
Tempos lents, rythmes chaloupés, présence d’un clavier dès l’introduction et pendant quelques secondes celle d’une voix claire qui m’a fait penser à Edge Of Sanity (en bien moins assurée toutefois), le groupe propose quelque chose de différent.
L’accent est mis sur les ambiances, la rupture stylistique avec le reste de l’offrande est assez nette.
Les 2 titres s’enchaînent, donnant l’impression d’une piste de 13 minutes faussement linéaire, qui se révèle au fil des écoutes. Bien moins directs que le reste de l’œuvre, il faut s’autoriser un temps pour les apprivoiser.
J’ai aimé la prise de risque, il fallait oser fracturer la routine du confort d’écoute en fin d’album, laissant sans doute une partie de l’auditorat perplexe.
Si le résultat peut appeler certaines critiques et qu’il y a peu de chance pour que les puristes du genre s’y retrouvent, j’ai été personnellement bien plus convaincu que déçu par le résultat obtenu.
Au final, nous avons un album au deux tiers ancrée dans une tradition death metal old-school d’obédience européenne parfaitement maîtrisée et qui plaira sans doute aux amateurs du genre, suivi d’un dernier tiers ou le groupe ose penser sa musique autrement et qui, bien que probablement plus clivante, propose peut-être une piste pour la suite de la carrière de Carnation.
 
On-t-il eu raison d’essayer ?
Je le pense.
Était-ce un one shot, où l’annonce d’un futur artistique différent ?
L’avenir nous le dira.
 

 
01 – Iron Discipline
02 – Sepulcher of Alteration
03 – Where Death Lies
04 – Spirit Excision
05 – Napalm Ascension
06 – Serpent’s Breath
07 – Malformed Regrowth
08 – Reincarnation
09 – In Chasms Abysmal

 


 

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