ELEANORA – Mere
Sortie le 6 Novembre 2020 – Dunk Records/ Consouling sounds
Mathieu Joyeux : lead vocals
Christophe De Ridder : guitar, vocals
Robin Broché : guitar, vocals
Stijn Witdouck : drums
Jeroen De Coster : bass, vocals
Un hurlement perçant et une cavalcade sonore incroyablement dense, voilà comment « MERE » emporte son auditeur dès les premiers instants. Aucune entrée en matière, pas d’introduction paisible, car la sérénité ici n’a pas sa place. Le torrent screamo/hardcore de « Amos » annonce la couleur, ELEANORA a besoin d’en découdre, de cracher ses tripes, 4 ans après la sortie de « ALLURE ». Cette nécessité carnassière semble être le leitmotiv du groupe qui offre avec beaucoup de justesse, 7 titres d’une brutalité épurée de tout artifice. Il n y a pas de volonté de sortir un album lourd, surproduit, à la pochette tape à l’œil. Non, ici on à affaire à une musique cathartique, une mise à nue de ses créateurs qui nous pousse à faire de même.
Effet confinement ou non, l’écoute de « MERE » renvoie une image de grands espaces, d’une nature immense et sauvage, où nous ne sommes qu’une forme de vie parmi tant d’autres, en proie à un environnement hostile où un vent glacial saisit et déchire la peau, ou la pluie tombe sans cesse pour frigorifier le corps, où la terre s’enfonce sous nos pieds, où la roche entaille notre peau.
Tout est dur, froid, implacablement vrai. Cette brusque réalité, ELEANORA nous la renvoie en permanence, nous sommes seuls, sans défense et ce n’est pas le moment d’accalmie illusoire proposé avec « Eb » qui nous mettra à l’abri de la tempête qui approche. « Korre » nous emporte comme un vulgaire fétu de paille, son ossature très « post black » fait l’effet d’une tempête qui balaie tout sur son passage et ne laisse place qu’à la désolation (« Samaria »), preuve que la nature peut reprendre ses droits quand elle le désire. C’est à ce moment là, lorsque l’on croit que l’on touche à la fin que ELEANORA nous assène le coup fatal (l’assommant morceau « Principes »), il faut faire face à la désolation, admettre que nous ne sommes que peu de choses et que le temps ne saurait guérir les plaies laissées par cette sensation persistante d’impuissance. Les nerfs à vif, privé de tout repaire, dénudé face à un monde plus antagoniste que jamais, deux solutions s’offrent à nous : abdiquer ou s’adapter.
A vous de trouver la réponse dans « Mere ».
Tracklist :