Among The Living
Chroniques Albums

GRIFFON – De Republica


GRIFFONDe Republica

Sortie le 16 février via les Acteurs de l’Ombre

 

 


Griffon a vu le jour à la fin de l’année 2013, grâce à la collaboration artistique de Sinaï et de Aharon. Leur première réalisation, un EP, a vu le jour en 2014, marquant ainsi leurs débuts musicaux. En 2016, le groupe publie son premier album intitulé Har HaKarmel, explorant les thèmes liés à la déchéance du paganisme. En 2019, le groupe sort un split en collaboration avec le groupe Darkenhöld, sous l’égide des Acteurs de l’Ombre.
3 ans après Ὸ θεὀς ὸ βασιλεὐς plonge l’auditeur dans la relation entre la politique et la divinité. Cette année Griffon revient avec un nouvel album intitulé De Republicatoujours chez Les Acteurs. L’album porte un regard sur l’évolution des sociétés, en questionnant le poids du peuple face aux gouvernants. D’ailleurs dans la promo on peut y lire :
« D’un côté, l’album est une ode à la République, défendant l’État de droit, l’égalitarisme et la liberté, et de l’autre, une œuvre sacralisant la Révolution comme expression populaire de la lutte contre le despotisme et pour l’accès à la liberté. ».

L’album a été enregistré par Andrew Guillotin d’Hybreed Studio et a été mixé et masterisé par Frederic Gervais du Studio Henosis.



Un album sur fond d’histoire.

Nous sommes accueillis sous la mitraille et les explosions lointaines en pleine guerre dès les premières secondes de « L’Homme du Tarn ». Après le déchaînement des sons de la Première Guerre Mondiale on reçoit celui d’un black metal au travers des riffs et des blast beat. La voix caverneuse de Aharon est en parfait adéquation avec le déluge de feux qui y est raconté ainsi que par la musique explicite sous un discours de Jean Jaurès, l’homme de Castres.

La musique sait proposer des pages de calme comme sur le précédent album. La violence musicale plonge l’auditeur dans les tranchés alternant growl et voix claire donnant un côté plus solennel à cette page dramatique de l’histoire de France.

La qualité et la force de Griffon (Aharon le reproduit aussi dans son autre projet A/Oratos) est de proposer des breaks mélodiques aventureux et des discours historiques replaçant les titres dans une période du passé de la France comme sur la plupart des titres de l’album sauf « The Ides of March » qui nous plonge dans la Rome antique.


Entre violences  et quiétude

Fervent amateur d’histoire Aharon, à l’exception de « La Loi de la Nation » co-ecrit avec La Hire (Aries), aborde les questions sur la République au travers de moments clés de l’Histoire. Jean Jaures qui s’oppose à la montée des tensions en Europe avant la Première Guerre Mondiale. La faction de sénateurs qui organise l’assassinat de Jules César dans l’espoir de sauver la république romaine. La rentrée de la France dans trois jours de révolution les 27, 28 et 29 juillet 1830, connus sous le nom de « Trois glorieuses »,  suite au coup d’État antidémocratique du roi Charles X et de son gouvernement.

La proclamation de la Commune, république sociale. Le soulèvement du peuple parisien fut réprimé dans le sang lors de la semaine sanglante à la suite de la défaite de Sedan en 1971 et à la prise du pouvoir par les conservateurs et les royalistes. Le Parti républicain radical réussissant à faire voter la loi séparant l’Église de l’État en 1905. La constitution de 1958 réduisant le pouvoir du Parlement au profit d’un pouvoir présidentiel quasi monarchique et toujours d’actualité.

La lourde basse, telle une marche incertaine accompagne « The Ides of March » avant qu’un blast chamboule tout dans un tourbillon de riffs tel un essaim sournois tournoyant dans un roulement de tambours.

Un sublime artwork d’Adam Burke

L’ensemble du disque est très enclin à proposer des ambiances classiques, théâtrales au travers d’orchestrations telle l’intro symphonique sur « A l’Insurrection » avant qu’une guitare tel un violon nous entraîne dans une chute temporelle pendant que les derniers mots résonnent encore tel un leitmotiv… « La Semaine Sanglante » en est aussi un bel exemple. Grosse attaque/passage calme proche de l’Opéra entre fureur et quiétude comme un piano qui suit la guitare devenant violon.
Les cassures rythmiques sont la marque de fabrique des Français qui parfois en abusent un peu trop au fil des titres. Avec de longues déferlantes d’attaques black metal bien senties (à coup de blasts et de voix growlées) suivies d’instants suspendus.
L’intro claire et délicate de « La Loi de la Nation » où les cordes sont frottées délicatement donnant de l’écho. Avant que la foudre nous cisaille les jambes et nous replonge dans un bain musicale apaisant. Titre à tiroirs avec de nombreuses passages forts différents donnant du relief à l’ensemble.
On ne peut pas clore cet album sans évoquer le sublime artwork d’Adam Burke (Nightjar Illustration). Allez donc voir son travail sur instagram pour des artistes comme Hellripper, Enforcer, Angel Witch et tant d’autres…
Comme sur ce tableau évoquant les révolutions, la musique de Griffon alterne violences sur le terrain et quiétude dans un ciel où l’azur porteur d’espoir n’est jamais très loin.

Tracklist :
L’Homme du Tarn
The Ides of March
A l’Insurrection
La Semaine Sanglante
La Loi de la Nation
De Republica

Related posts

HELL OR HIGH WATER – Vista

Stephan Birlouez

DEVIL YOU KNOW – They Bleed Red

Byclown

Carpenter Brut – Carpenterbrutlive

Yann Fournier

Lacher un commentaire

* Utiliser ce formulaire implique que vous êtes d'accord pour que nous stockions les informations que vous nous confiez.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.