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Il etait une fois… GLASSJAW

Il était une fois… GLASSJAW

Glassjaw

Nous sommes en l’an de grâce 2001, en pleine période de « l’âge ingras » et des compilations Metal qui trônent fièrement en tête de gondole. C’est dans cette ère trouble, que je fis la connaissance de GLASSJAW avec le titre « Siberian Kiss ». Un premier contact déstabilisant, de part la violence verbale et musicale de son intro, qui m’était alors encore relativement inconnue.

Puis, le titre attisant ma curiosité, je me suis arrêté sur le texte, reflet de moult sentiments qui traversaient alors tout mon être. C’est fou comme des paroles peuvent changer votre vision sur un morceau et vous lancer à cœur perdu dans un groupe.

Alors direction New York, on sort sa casquette des Knicks et son plus beau t-shirt NYHC et on embarque pour un voyage sur neuf ans entre 1993 et 2002,  afin de retracer le début de la discographie de GLASSJAW.

Les débuts.

C’est en 1993 que l’aventure GLASSJAW commence, Daryl Palumbo et Justin Beck (LE guitariste du groupe depuis 1998) se rencontrent. A cette période, chacun joue dans un groupe, à savoir SONS OF ABRAHAM pour Beck et XbustedX pour Palumbo. La scène hardcore straight edge fut une influence importante dans les débuts du groupe. Entre 1994 et 1999, le line up change constamment, les 2 seuls éléments stables étant Daryl et Justin. Après quelques démos, le groupe sort en 1996 son premier ep K7 « The Impossible Shot » puis  1997 son deuxième ep « Kiss Kiss Bang Bang » (qui aura le droit à une réédition en 2000)

Ce deuxième ep a son importance. Malgré une qualité d’enregistrement discutable pour certains titres, il donne déjà la ligne directrice que le groupe ne cessera d’emprunter tout au long de sa carrière. Des morceaux incisifs, rapides mais avec un réel travail sur la mélodie et l’alternance entre chant clair et hurlé (on sent l’influence post hardcore du début des années 90).

On y trouve le classique « star above my bed » (que le groupe joue toujours), à la prestation vocale très proche d’un certain Chino Moreno,  et le morceau « Vermont Connection » dont l’outro servivra également sur le morceau « Hotel of the white locust ».



A la suite de cet ep, le groupe travaillera avec Don Fury (SNAPCASE, QUICKSAND, ORANGE 9mm… beau cv non ?) sur des enregistrements que l’on retrouvera en 1999 sur leur premier album.

Un tournant pour le groupe.

Everything you ever wanted to know about silence

1999 donc, le groupe entre en studio pour enregistrer son premier véritable album, avec un certain Ross Robinson (KORN, LIMP BIZKIT mais aussi AT THE DRIVE IN). Ce dernier dira d’ailleurs que le but d’enregistrer avec GLASSJAW était de « destroy adidas rock » en référence à la vague néo qui submergeait alors la scène metal.

Mais ce premier effort, va au-delà du pied de nez à un style dont Ross Robinson était en quelque sorte, le grand chef d’orchestre. Il est l’aboutissement de nombreuses années d’efforts, de démos pour la bande de New York (constituée alors de Palumbo, Beck, Weinstock, Carrero et Siegler) se soldant par une signature chez Roadrunner Records.

C’est également, un exutoire pour Daryl Palumbo, extériorisant son combat contre la maladie de Crohn dont il parle sur l’excellentissime « Everything you ever wanted to know about silence ».



 On découvre un groupe naviguant entre le hardcore, le post hardcore, alternant des morceaux tranchants comme « Siberian Kiss » « Hurting and Shoving »  et des titres plus alternatifs comme « Majour » « When one eight become two zeroes » ou « Her middle name was boom ».

« Everything You Ever Wanted To Know About Silence » pourrait se résumer de la manière suivante, Un tsunami d’émotions implacable, brillamment maitrisé et jamais castré, par un producteur qui savait parfaitement comment faire sonner un groupe comme GLASSJAW.

A la suite de ce premier album, le groupe tournera avec SOULFLY et DEFTONES, avant que des tensions avec roadrunner ne finissent par apparaitre.

Worship and Tribute

En 2001, le groupe rentre de façon très discrète en studio avec Ross Robinson, entame l’enregistrement de « Worship and Tribute », casse son deal avec Roadrunner Records et parvient à signer un arrangement avec Warner Bros (qui vaudra au groupe quelques remarques sur leur soi disant « indépendance », renforcées par la virage musical que le groupe prend avec son deuxième album).

C’est donc en 2002 que sort leur second effort, « Worship and Tribute ». Le groupe est alors constitué de Palumbo, Beck (qui s’occupera également de la basse), Weinstock et Shannon Larkin.

La marge de progression et de maturité par rapport à leur précédent album est importante, colossale même. Le groupe assurant définitivement son virage post hardcore et des influences beaucoup plus vaste que la scène hardcore new yorkaise avec des morceaux comme « must’ve run all day » et « Ape dos Mil ». Je me souviens encore de ma première écoute, qui faisait suite à celle du morceau qui avait servi à défendre la sortie de l’album « Cosmopolitan Blood Loss »



J’étais désarçonné, comme si j’avais raté un album entre « Everything… » et « Worship And Tribute ». Surpris par l’aisance dont Palumbo faisait preuve avec le chant clair, par les parties de guitare beaucoup plus mélodiques, par des compositions beaucoup plus complexes et diverses. Je me suis toujours dis que ce 2ème effort, sonnait comme un troisième album. Ils avaient pris de l’avance les bougres ! Aujourd’hui encore, cet effort me semble toujours aussi fou, totalement décomplexé, tout en étant plus cérébral, brillant et abouti. Des morceaux comme « Stuck Pig », « Pink roses » (coucou l’ep de 1997) ou le sublime « Two tabs of mescaline » seraient obligatoirement à étudier dans n’importe quelle école du « post hardcore americain » si elles existaient.



Le groupe va par la suite tourner intensément. Concerts, festivals, tout y passe… y compris la santé déjà fragile de Daryl Palumbo, puisqu’il multipliera les complications liées à ses problèmes de santé en 2003, poussant le groupe à reporter/annuler plusieurs concerts.

En 2004, un hiatus est décidé, chacun allant vaguer à ses diverses occupations. On pense alors l’aventure GLASSJAW terminée.

Mais il n’en est rien ! Et si je vais me garder de vous parler de leur suite discographique, je ne peux que vous conseiller l’écoute de leurs deux eps sortis en 2011. A savoir « Coloring Book » et « Our Color Green ». Chacun mettant en avant les multiples facettes de l’univers musical du groupe et montrant une bonne fois pour toute qu’un détour chez une Major ne prive pas un groupe de son éthique et de sa créativité.


Discographie Sélective :

1997 – Kiss Kiss Bang Bang

1999 – Everything You Ever Wanted To Know About Silence

2002 – Worship and Tribute

2011 – Our color Green

2011 – Coloring Book

2017 – Material Control

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