Retour sur les années 80 et l’effervescence musicale qui a caractérisée cette décennie, avec un groupe canadien que j’ai particulièrement aimé bien qu’il ne soit pas ancré dans mon genre de prédilection de l’époque, à savoir le Thrash Metal.
KICK AXE commença son parcours en tant que groupe dans la deuxième moitié des 70 ‘s, mais l’histoire ne commence sérieusement qu’en 1984 avec la signature chez Pasha Records pour leur premier opus Vices.
Le line-up se stabilise autour des frangins Gillstrom, comprenant Larry Gillstrom à la guitare, Brian Gillstrom à la batterie, Victor Langen à la basse, Raymond Harvey à la guitare et George Criston au chant.
Vices connait un succès auprès des médias, notamment avec le titre Heavy Metal Shuffle, alors que la concurrence est rude avec des sorties comme Out Of Cellar de RATT, le Rising Force d’Yngwie J. Malmsteen ou encore le 1er opus de W.A.S.P à la même période.
Cette année-là fut riche en découvertes pour moi. Ayant choppé le virus du Métal dans toute sa largeur en 1981 par une rencontre fortuite avec le Van Halen 1 (mais ça c’est une autre longue histoire), les année 80 avaient pour elles ce melting-pot de genres capables de faire des grands écarts musicaux, même au sein du Métal.
Avec une accointance plus que forte pour le Thrash et les pépites qui débarquent à cette époque bénie pour le genre (du Ride The Lightning de Metallica au premier Metal Church en passant par Fistful Of Metal d’Anthrax), j’avoue avoir fait quelques « écarts » dont je n’ai aucune honte à ce jour encore et KICK AXE en fait bien sûr partie et agit comme une madeleine de Proust à chaque écoute encore aujourd’hui.
Vices crée la surprise avec son Hard Rock catchy et incisif, perclus de solos et terriblement efficace. Les canadiens jouent dans la cours de QUIET RIOT, avec un ton plus heavy.
C’est avec leur deuxième opus Welcome to the Club en 1985 que les Canadiens livreront leur album le plus mainstream et surement le plus fouillé à l’epoque, mais qui décevra bon nombre de fans de la première heure. Ayant opté pour un hard rock plus léger et laissé de côté l’attaque Heavy Metal, il est clair que le groupe se cherche une identité commerciale. George Criston y est impérial avec cette voix si suave et chaude, notamment sur la reprise des Beatles With A Little Help From My Friends. On y retrouve également une palanquée d’invités, notamment sur les chœurs avec Lee Aaron & John Albani (Lee Aaron Band), Rik Emmett (Triumph), Brian Allen & Sheron Alton (Toronto), Bob Segarini, Alfie Zappacosta, Cameron Hawkins (FM), Cindy Valentine, Ava Cherry, Andy Curran (Coney Hatch).
Welcome to the Club, à l’inverse de Vices, est plus “élégant”, moins brutal et plus “classieux” à l’image de sa pochette qui se démarque clairement de la tendance de l’epoque.
En 1987 sort Rock The World, avec un timide retour à des compos un peu plus cognées, le combo se retrouvant en quatuor avec le départ du guitariste Raymond Harvey. KICK AXE ne réussira pas à redresser la barre ni à accrocher la popularité tant recherchée. Le groupe splittera en 1988, lâché par sa maison de disque malgré cet album fort honorable. Rock The World marque pourtant un retour au Heavy si caractéristique du groupe et qui avait marqué les fans de la première heure.
Il faudra attendre 2004 pour que KICK AXE se reforme et sorte un dernier opus simplement appelé IV. Gary Langen (premier batteur du groupe) a repris le chant à la place de George Criston, et Raymond Harvey a rempilé à la guitare. Plus progressif cet album ne démérite pas mais il est déconcertant pour les fans il faut bien l’avouer. Les musiciens sont réellement bons, mais cela ne suffit pas à en faire un album remarquable.
Le groupe se met à nouveau en pause pour reprendre en 2003 avec un nouveau chanteur, Daniel Nargang (Into Eternity).
KICK AXE tourne toujours aujourd’hui, écumant les festivals et les salles, essentiellement au Canada et aux Etats Unis, et sans nouvel album dans le tuyau à ce jour.