MY OWN PRIVATE ALASKA– Let This Rope Cross All the Lands
Sortie le 26 Mars 2021
J’avais laissé MOPA et son “pianocore” dans mes lointains souvenirs d’un concert de 2008, au Klub à Paris, où le groupe partageait alors l’affiche avec KEHLVIN. Treize ans ont passé, et de ces souvenirs, il reste les brides du morceau « Die for me », qui avait alors tendance à me faire hérisser les poils (on a tous et toutes connus ça). Je n’avais pas suivi le groupe depuis et c’est avec une grande surprise que j’ai découvert leur nouvel ep « Let This Rope Cross All The Lands ». J’en profite pour faire un petit point sur la particularité de MOPA, c’est l’omniprésence du piano, qui est à la fois l’ossature et les tripes de leur musique. Cet instrument sert en effet de fil conducteur à leurs mélodies et gère la partie basse. Exit donc guitare et basse « traditionnelle »
Ce qui me frappa instantanément, ce fut l’aspect post hardcore « à la suédoise » du son. « Your shelter » faisant apparaitre le spectre BREACH dans un coin de ma tête, notamment sur la partie chant hurlé du morceau ainsi que son ambiance. En même temps, le mastering de l’ep est signé Magnus Lindberg, le spectre de la Suède n’est donc pas très loin. L’autre point fort de ce morceau est sa vitesse d’exécution, MOPA joue tambour battant, comme pour emporter l’auditeur. Le piano est bel et bien présent mais sans l’être trop, il ne prend pas le pas sur le chant ou la batterie, il accompagne l’ensemble, dans un tumulte mélancolique bien plus enivrant que dans mes souvenirs. Une agitation qui prend corps sur « Red », qui marque par son ambiance sinistre, orageuse, comme si une tempête intérieure allait s’emparer de vous. Les parties de piano y sont remarquables ainsi que la voix, qui se veut de plus en plus colérique au fil du morceau, avant de retomber avec calme, pour conclure ce titre sur un air plus attristé, presque fataliste.
Mais le chef d’œuvre de MOPA, se situe à la fin de cet ep. « Ego zero » est de ces joyaux brut qu’on a immédiatement envie d’entendre en live, de mettre en voiture pendant que les paysages défilent, que le soleil s’éteint à l’horizon pour laisser place à l’obscurité. Le piano y est cette fois centrale, fragile et aérien, il transcende tout le morceau pour apporter une fine part d’humanité et d’espoir à ce « Let This Rope Cross All The Lands ». Juste ce qu’il faut pour s’oublier un moment.
Tracklist :