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ALICE AND THE GLASS LAKE – Chimaera

alice and the GLASS LAKEALICE AND THE GLASS LAKEChimaera

Sortie le 16 Novembre 2016

Alicia LEMKE : Chant
Adam AGATI
: Guitare

Soundcloud

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Voici probablement la chronique la plus difficile qui me fut amené à faire, à bien des égards. Parce qu’elle amène à relativiser toutes les petites contrariétés de la vie, nos « bobos » et autres coups de gueules futiles face à la préciosité de la vie et l’importance de l’aimer et de la respecter.
Ma « rencontre » avec Alice and the Glass Lake remonte à 2013, au moment où Alicia Lemke fut admise au service d’Hématologie de l’hôpital St Louis à Paris. Alors en congés dans la capitale, on lui diagnostiquera une leucémie qui finira par lui etre fatale deux ans plus tard. Ma compagne travaillant dans le service ou Alicia séjourna quelques mois, elle me fit écouter le titre Higher. Immédiatement je tombais sous le charme de cette voix si aérienne et apaisante. 
Novembre 2016, sous l’impulsion de ses parents, l’album Chimaera voit le jour, véritable ode à la vie pour laquelle Alicia avait tant de respect.
C’est donc une collection de 11 titres, tous empreints de l’esprit coloré et pur d’Alicia, que nous délivre ce Chimaera posthume qui sonne définitivement comme un héritage.
En ouverture de celui-ci on trouve I Imagine, mise en bouche parfaite pour pénétrer dans l’univers chatoyant d’Alice And The Glass lake, une invitation au voyage portée par la voix sublime d’Alicia.
Evoluant dans une pop/ambiant harmonieuse, l’orchestration est sans faute et les musiciens parfaitement à leur place. La production est à la hauteur de l’émotion. Entre harmonie et tristesse, joie et explosion de lumière, nul doute que Chimaera touchera votre sensibilité, tant il rayonne.
On poursuit avec ce rêve éveillé, bercé par le timbre cristallin d’Alicia. Air est le parfait exemple de la composition minimaliste laissant la place à la voix de la belle, simplement accompagnée à la guitare.



L’album a des incursions plus pop, à l’image d’une Dido, même si la voix d’Alicia reste dans un registre beaucoup plus limpide et éthéré comme sur ce très beau Apart A The Seams ou encore avec Beast.  A ce stade de l’écoute, Chimaera est déjà une expérience sensorielle immersive dans l’univers alternatif de cette jeune femme, auquel il est difficilement possible de résister.    
A noter la participation de Kiesza sur Supernova, un titre enjoué et espiègle qui semble tellement ressembler à l’approche qu’avait Alicia des gens et de la vie en général. 
Les trois titres qui terminent l’album sont également intenses, se posant là comme une sorte d’outro résumant à eux seuls la personnalité d’Alicia. La fin commence étrangement par Begin, un titre mystérieux ouvrant la porte sur le monde d’Alice, celle qui a finalement brisée la glace pour faire communiquer nos mondes.
Mais le plus introspectif des morceaux arrive avec Asking qui vient clore ce magnifique opus. Commençant comme une mélopée, douce et sans fioriture, elle termine l’album sur une piste « cachée » sur lequel elle clame que des changements arrivent, où elle cite le cancer et exprime qu’elle souhaite disparaitre… c’était quelques mois avant qu’elle ne nous quitte…. 

Alicia Lemke était une belle personne, dans tous les sens du terme, croquant la vie en partageant sa vision d’une humanité en qui elle croyait, et laissant un bel héritage avec ce Chimaera qui est tout sauf une chimère.

Indéniablement elle a posé sa contribution à un monde plus beau. Alicia n’est plus mais elle demeure parmi nous à travers  sa musique.


 


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