SPIDERS – Killer Machine
Sortie le 6 Avril 2018
Ann-Sophie Hoyles : Chant
John Hoyles : guitare
Olle Griphammar : basse
Ricard Harryson : batterie
C’est de Suède qu’est venu ce magnifique cadeau qu’est Killer Machine, troisième méfait des SPIDERS et album portant parfaitement bien son titre. Spinefarm Records ne s’est encore pas trompé.
Véritable capsule temporelle modernisée, Killer Machine nous distille un heavy Rock habité par une folie communicative à l’accent rustique d’un enregistrement live en studio venu directement des 70’s.
Beaucoup de groupes se sont essayés à explorer le rock des 70’s avec plus ou moins de succès il faut bien l’avouer, mais rarement ils ont approché l’esprit de cette décennie comme SPIDERS le fait avec ce deuxième album qui tend à la perfection. Au-delà du son il y a l’interprétation, l’approche et l’énergie des musiciens, en particulier celle de la chanteuse Ann-Sophie Hoyles et son approche vintage en matière de chant. A la limite du punk rock, SPIDERS nous livre ici un opus sans concession et remarquablement bien ficelé qui ne peut que vous prendre dans sa toile dès la première écoute.
D’entrée de jeu on plonge dans un univers punk à la Ramones ou New York Dolls avec Shock And Awe aux riffs assassins. L’efficacité du titre est sans appel.
Les Suédois enfoncent le clou avec Dead Or Alive au refrain catchy au possible et sévèrement ancré dans la fin 70’s. Il y plane un petit quelque chose de SCORPIONS sur ses premiers accords. Puis on se laisse embarquer par la voix superbe d’Ann Sophie, une main de fer dans un gant de velours.
La machine est lancée, bien huilée, fermement sur ses rails. Elle nous emmène sans que l’on puisse en descendre en marche, même si l’envie de quitter le voyage ne m’a pas effleurée un instant.
Même traitement avec le titre éponyme de l’opus, les SPIDERS plantent les crocs un peu plus profonds et c’est rudement efficace.
Changement de décor avec Like A Wild Child et son refrain fleuretant avec un coté funky/pop qui, marié au gros son rock des guitares, est jouissif.
Même traitement avec Higher Spirits. On y explore le coté psyché du groupe qui prend le pas sur le côté exclusivement rock des compos du début de l’opus.
Mais le rappel au rock pur et dur revient sans prévenir avec un Swan Song et son ouverture à la MORTORHEAD qui ne laissera pas tomber le rythme à la manière d’une loco lancée à pleine vapeur. On peut prendre ce titre comme un hommage à peine déguisé à la désormais légende qu’est MOTORHEAD.
On se laisse aisément emporter dans les méandres hypnotiques d’un titre comme Don’t Need You, bercé par la voix à la fois ferme et douce d’Ann Sophie, au même titre qu’on se laisse botter le cul par cette facette punk que l’on retrouve sur des titres comme Take What You Want, sorte de joyau brut.
Le final est du même acabit. Heartbreak nous livre un titre puissant parcouru d’harmonica du meilleur effet et évoluant sur un thème plus léger histoire de se quitter avec le sourire.
Killer Machine est incontestablement un album indispensable qui va à l’essentiel et tape juste. C’est un de mes coups de cœur 2018 et il n’est pas prêt de quitter ma platine.