THE VIDEOS – Drugs
Janvier 2017
Il y a des albums qui vous accrochent dès la première écoute, sans que vous n’arriviez à définir le pourquoi du comment. Est-ce une réminiscence d’une époque glorieuse et révolue ? Une énergie brute qui vous roule dans la caillasse du lit d’un torrent de décibels ? La fougue de la jeunesse ?
Avec Drugs, le dernier méfait de THE VIDEOS, c’est un peu tout cela à la fois. C’est un vrai plaisir de retourner à l’essence même du rock, du son brut et rocailleux des 90’s, avec cette impression d’urgence enregistrée dans un garage.
Les parisiens nous livrent ici un album court et intense, emmené par l’électrique Laura qui bastonne sévèrement ses textes pour nous les balancer en pleine gueule. A l’image de Drugs, le titre éponyme de l’opus, véritable hymne à la tachycardie, l’album ne fait aucune concession musicale, au même titre que les textes.
Doucereux et résolument punk, THE VIDEOS vous retourne les cervicales en moins de 25 minutes, à peine le temps de dire ouf qu’on a pris une trempe. Comment rester indiffèrent à un titre comme Blood , avec sa basse assassine qui claque, son chorus ultra efficace et une Laura énervée à souhait qui maltraite sa guitare en hurlant ? Inutile d’essayer c’est impossible !
Après le feu, la pommade : Rotten vient vous cueillir comme un fruit mûr, avec son rythme lancinant. C’est rugueux et savoureusement gras. Les grattes vous retournent les tripes à coups de disto saturées à souhait, distillant un post grunge non convenu et addictif. Je retrouve l’énergie d’un WHITE MILES qui m’avait tant plue.
Laura est aussi belle que redoutable. Sa voix parfois lancinante, souvent hargneuse mais toujours juste vous ensorcelle. Le reste de la tribu n’est pas en reste.
THE VIDEOS c’est tout simplement le contre pieds à la production d’aujourd’hui, avec un son résolument « live » et sans fioriture. Les parisiens renouent avec une authenticité perdue par la majorité des productions de ces dernières années.
En tous cas ce premier LP vient de trouver un fan du combo, et nul doute qu’il trouvera un public avide de bon son et d’énergie brute. L’art work minimaliste de la pochette va à l’essentiel à l’image du contenu, beau et efficace avec une touche oldschool. Seul défaut du méfait : il est méchamment trop court.
Tracklist
Revenge
Drugs
Deny
Blood
Rotten
Bullet
Biting
Doll
Life
Dirt