TRUST – Dans Le Même Sang
Sortie le 30 Mars 2018
Bernie Bonvoisin : Chant
Norbert “Nono” Krief : Guitare
Ismaila “Izo” Diop : Guitare
David Jacob : Basse
Christian Dupuy : Batterie
10 ans après la sortie de son dernier album, Trust fête ses 40 ans de carrière avec un dixième album studio, intitulé Dans le Même Sang. Les quelques morceaux entendus au Hellfest en juin 2017, puis lors de leur tournée en novembre 2017 m’avaient laissé un a priori plutôt positif sur ces nouvelles compositions.
L’écoute du nouvel album a confirmé ces premières impressions. Le groupe n’essaye pas de jouer la carte de la nostalgie ou d’évoluer dans des eaux qui ne seraient pas les siennes. Trust fait du Trust version 2018. Musicalement on lorgne vers un rock tirant vers le blues qui s’accélère par moment, avec un nouvel élément dans les compositions du groupe, la présence de chœurs féminins qui apportent un vrai plus dans les compos.
Ce nouvel album, au risque d’être un peu passéiste, est le meilleur album de Trust depuis la période 1977-1983 (pour la sortie de Trust IV). Si les morceaux sont moins speed ou rentre dedans, on retrouve l’alchimie du Trust des années 80, à savoir une musique efficace, fédératrice et des textes sans concessions. Ni Dieu ni Maître, Démocrassie, Christique, Le Gouvernement comme il respire, autant de titres qui montrent que Trust est comme le bon vin. Il continue de se bonifier avec l’âge. Alors que certains auraient pu adopter le style « ancien combattant » revenu de tout, blasé ou devenir limite aigri ou réac, le groupe garde toujours la critique sociale en ligne de mire, avec des textes toujours aussi incisifs, le poids de l’expérience en plus.
Sur l’ensemble de l’album certains titres se distinguent plus que d’autre, comme F Haine, un morceau qui plus que jamais semble être un mal nécessaire, et son clin d’œil aux Sex Pistols sur l’intro. Le morceau Caliente surprendra également son public en l’emmenant vers des sonorités pour le moins originales pour l’univers musical de Trust.
Mais deux titres ont particulièrement retenu mon attention : Déjà servi et L’exterminateur. Deux morceaux énormes qu’on rangera sans soucis dans les futurs incontournables du groupe. La fusion parfaite entre des paroles qui font mal en pointant les dérives de notre époque et des mélodies qui captent l’auditeur dès les premières notes.
En 1977 Trust bottait les fesses d’un rock français mou du genou. 40 ans plus tard, le spectre hante de nouveau la scène pour rappeler qu’ils sont toujours les patrons du rock français !
