Among The Living
Interview

Interview de SAKIS TOLIS de ROTTING CHRIST

Entretien avec Skis Tolis de ROTTING CHRIST

Juste avant de monter sur scène on a pu s’entretenir avec Sakis Tolis de Rotting Christ pour essayer de mieux comprendre son mode de fonctionnement que ce soit au niveau des paroles de certains titres, de sa façon de penser ou de sa longue vie sur les routes.


Sakis tolis


Lionel/Born666 : « Like Father, Like Son » est sorti comme premier single. Les paroles sont intrigantes, on y voit un côté personnel que l’on retrouve rarement dans Rotting Christ.

Sakis Tolis : Je voulais écrire quelque chose de différent. C’est la première fois que j’écris quelques choses de personnel loin de l’occultisme ou de ce qu’on retrouve généralement dans les paroles de Rotting Christ.

Je voulais écrire quelques chose sur la relation entre Père et Fils. C’est mon propre point de vue et je voulais essayer quelque chose de différent, quelque chose de plus épique parce que je crois en ce sentiment, cette relation particulière entre Père et Fils et je voulais en donner une option bien « metal ».

Lionel : Est ce que votre père est mort ?

Sakis : Non il est encore vivant, tu sais quand tu grandis tu dois t’occuper de ta famille. D’accord, parfois tu n’as pas de bonne relation avec ta famille, parfois tu n’en as pas besoin mais on se doit d’aider sa famille…

C’est donc au sujet de tous les pères, de la relation qu’on a tous avec eux.

Le monde est, je ne sais pas… Il devient un peu bizarre et nous oublions parfois les gens qui vieillissent avec tant de difficultés. On se doit de faire quelque chose pour nos aïeux qui nous ont aidé à grandir. Et même si parfois c’est difficile, je fais de mon mieux.

Tu penses que tes enfants pensent la même chose que toi ?

Je ne pensent pas que ma fille pense la même chose que moi. Tu sais quoi ? Je m’en fiche, je fais de mon mieux.

Je ne suis pas du genre à me dire « je n’ai pas d’enfant parce que je ne veux pas les emmener à l’hôpital ou des choses de ce genre ». J’ai des enfants parce que je veux offrir à nouveau, c’est ma vie. Ma musique et celle de Rotting Christ font parti ma vie. Et pendant ce temps là il y a des gens qui continuent à me demander pourquoi je continue à faire ça ?

Et quand j’aurais terminé j’aurai l’impression d’avoir fait quelque chose de ma vie.



Est-ce facile d’être un bon père sur la route ?

Tu veux savoir quelque chose je vais te le dire… Quand je rentre à la maison je donne du temps très précieux à ma fille qui a maintenant 18 ans. Je fais de mon mieux.
Je me dis : soit comme tu es ! Sois Sakis ! Sois toi même. Sans attendre quelque chose en retour cela fait de toi une meilleure personne. C’est pour ça que j’ai écrit un livre (Non Serviam), que j’ai fait un album solo (Among the Fires of Hell). Si tu avance ainsi tu vas bien. C’est le moteur de ma vie.

Au Ragnard Rock Fest en 2016 je t’ai croisé et tu étais très occupé, arrivé tardivement tu t’occupais de décharger le merchandising, de l’installer avant de sortir les instruments de faire les soundcheck et de jouer le soir… c’est un gros boulot d’être sur la route.

C’est difficile, mais je ne considère pas cela comme du travail.
Aujourd’hui j’ai 52 ans, et cela fait 35 ans que je suis les routes. C’est difficile.  Mais vous savez, à la fin du spectacle, quand je vois les gens heureux ça me va, je suis heureux aussi. Tant que ce sera comme ça je continuerai.

Tu es un die hard peut être le dernier…

Non je pense que je suis quelqu’un de passionné. Tout ce que je fais je le fais avec passion.

Vous êtes sur Season Of Mist depuis plus longtemps que Century Media. Qu’est-ce qui maintient la relation ?

Oui, on se comprend très bien et avons une bonne relation. Bien que nous soyons dans un label, nous agissons aussi de manière individuelle. J’aime ce mode de vie, celui du DIY (Do It Yourself). Donc je m’en sors très bien avec Season of Mist.

Beaucoup de gens disent que vous faites la même chose depuis plus de 10 ans, que peux tu leur répondre?

Je respecte leur opinion. Prenez mes 35 ans sur la scène. Que puis-je faire ? J’ai changé de style. Je donne le meilleur de moi-même chaque soir. Je suis toujours là. Je sais que je ne profite pas des gens, je suis là et je n’exploite personne. Je joue 50 minutes par soir. Bon, si ces 50 minutes peuvent te rendre heureux, c’est déjà gagné. Il n’y a aucune raison d’en dire plus.



Quand tu étais adolescent, quels groupes aimais-tu ?

Moi cela a été que le black metal comme Bathory. J’étais déjà dans la musique extrême.

Je suis plus mature maintenant, mais quand même, tu sais, mon esprit veut toujours changer le monde. J’aimerais changer le monde. Bien sûr, maintenant je sais que le monde ne peut pas changer. Mais au moins je veux ressentir un peu que c’est possible, d’être révolutionnaire.

Et le nom Rotting Christ qui l’avait trouvé toi ou ton frère ?

Les deux… on a eu beaucoup de problème avec ce nom, on est allé en prison. On a du faire face à de nombreux problèmes. Il n’y a pas de religion.

A mon avis, les gens ont peur, ils ont des phobies. J’ai peur de beaucoup de choses, mais il y a beaucoup de choses qui m’effraient.

Toujours content d’être sur les routes ?

Je suis contente d’être sur la route après 35 ans. Oui, mais parfois je suis fatiguée. Tu sais, j’ai 52 ans. Maintenant je suis là en interview : Il y a une mission à accomplir.

J’aimerais que vous transmettiez cette idée à la nouvelle génération. Est-ce une façon de vivre qui peut rendre le monde meilleur? Sûrement un peu mieux. Quand tu fais une certaine action, cette même action peut t’aider. Mais parfois c’est difficile, passer trois jours sans dormir puis changer de continent.

Et la scène black metal en Grèce ?

C’est très unique. Il y a de très bons groupes là-bas. C’est très gros. C’est un grand miracle car nous sommes un petit pays. Il y a une scène tellement forte.

Et maintenant, imagines toi dans les années 1990 en Norvège ?

Je pense que cela aurait été différent. Je pense que cela aurait plus compliqué dans un pays conservateur, il y aurait eu plus de problème.

Mais il faut continuer d’avancer jusqu’à la fin… C’est difficile, beaucoup plus difficile en Grèce. Mais j’aime les choses difficiles.


Related posts

INCRY – Entretien avec Kouros et Chris

Stephan Birlouez

Entretien avec Laura et Courtney Cox de Burning Witches

Lionel 666

Entretien avec Gudmundur Oli Palmason de KATLA

Emmanuelle Neveu

Lacher un commentaire

* Utiliser ce formulaire implique que vous êtes d'accord pour que nous stockions les informations que vous nous confiez.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.