Among The Living
Interview

Entretien avec Yann Le Baraillec, directeur et fondateur du MOTOCULTOR

Entretien avec Yann Le Baraillec, directeur et fondateur du MOTOCULTOR

 


Photo by Sana Bsh

 


– Dans un premier temps, pourriez-vous vous présenter ainsi que votre rôle au sein du Motocultor ?

Je suis Yann Le Baraillec, directeur et fondateur du festival.

 

– Le Motocultor a lieu depuis 2007. Quels sont les éléments que l’on retrouve dans chaque édition du festival, et quels sont les changements majeurs qui ont eu lieu depuis les débuts ?

Le format du festival a beaucoup évolué depuis ses débuts. Comme beaucoup de petits évènements il a commencé en salle sur une soirée avec 10 groupes, pour ensuite passer en plein-air sur 3 soirs, 2 scènes et 45 groupes, et enfin atterrir à Saint-Nolff sur le site actuel, avec 3 scènes dont 2 sous chapiteaux et 66 groupes. Pour 2019, le festival tente une formule à 4 jours  avec 71 groupes. Au-delà de l’affiche metal que l’on retrouve chaque année, il est habituel pour le festival de proposer des artistes « insolites » pour un festival metal, qui sont autant de clins d’oeil à notre public. Ainsi des artistes comme Giedré, ou Henri Dès se retrouvent à côtoyer Kreator ou Napalm Death, et ça nous plaît énormément !

– Que pouvons-nous attendre de cette 12ème édition du Motocultor ?

Plusieurs changements sur le site déjà, dont une augmentation importante de la taille de 2 scènes sur les 3, et un plus grand chapiteau pour la scène principale également. Des changements dans le fonctionnement également, car nous quittons les tickets pour accueillir le cashless cette année, que beaucoup de festivaliers ont maintenant l’habitude d’utiliser. On se réserve aussi quelques nouveautés, notamment sur le camping, mais on souhaite garder quelques surprises pour nos festivaliers…

– L’édition 2019 va accueillir une quatrième journée de festival. Pourquoi avoir fait le choix d’allonger la durée de l’événement ?

L’idée d’accoler une 4ème journée au festival me trottait dans la tête depuis un moment, en partie pour permettre une mutualisation des coûts techniques et je souhaitais y proposer une affiche qui puisse attirer un public plus large et plus local, tout en restant suffisamment cohérent avec les 3 autres jours de l’évènement. L’opportunité de fêter les 20 ans de l’opéra rock Breton Excalibur m’a motivé à franchir le pas : accueillir ces légendes du rock, et folk celtique paraissaient vraiment pertinents au vu de notre positionnement géographique, et des passerelles de plus en plus nombreuses entre metal et musiques traditionnelles, ce qui nous a permis d’inviter sur la même journée Eluveitie et Corvus Corax, entre autres. Une 4 ième journée permet donc d’ouvrir la programmation sans réduire la voilure dans les musiques metals sur l’ensemble du festival.

motocultor 2019

– Cette année, la tête d’affiche célébrant les 20 ans d’Excalibur surprend par sa touche rock opera et symphonique plus marquée que les autres groupes. Est-ce que le Motocultor Festival choisit de prendre une voie moins extrême que lors des précédentes éditions ?

La réponse est clairement non : notre volonté est clairement de rester un festival principalement axé sur le metal. Il y a d’ailleurs autant de groupes « metal » que les années précédentes. L’idée de s’ouvrir sur les musiques traditionnelles et celtiques le jeudi permet au festivalier d’avoir le choix. Le festivalier peut très bien faire le festival comme les années précédentes avec la formule Pass 3 jours (VSD) et venir sur le camping faire la fête dès le jeudi soir.

– Avec plus de 120 artistes sur la scène du festival, le show d’Excalibur promet d’être mémorable. Sans trop en dévoiler, pourriez-vous apporter un avant goût du déroulement du live ?

Le concert sera divisé en 2 parties distinctes, de 90 minutes chacune. La première partie sera consacrée à tous les morceaux les plus récents de l’opera rock  avec un bon paquet de titres qui seront joués en live pour la toute première fois avant la sortie du prochain album « Excalibur » en fin d’année. La deuxième partie sera une grande veillé autour de « Merlin » qui reprendra des titres du troisième album « Excalibur : the origine ». En substance, au-delà des invités de marque, il y aura également un orchestre symphonique, un chœur d’opéra, un bagad, accompagné par de la danse irlandaise et des combats de chevaliers, bref : ce n’est pas que de la musique !

– Est-ce que cette programmation monumentale permet au Motocultor Festival de se démarquer par rapport aux autres festivals de metal ? Souhaitez-vous poursuivre l’idée d’un concert unique lors des prochaines éditions ?

C’est toujours un de nos objectifs de se démarquer de la concurrence. J’espère qu’on y arrive. J’ai quelques idées de « concert uniques » pour les années à venir mais je ne peux pas en dire plus pour le moment. J’aimerais bien poursuivre le festival sur 4 jours l’an prochain. Un festival sur 4 jours ça nous ouvre beaucoup de possibilité au niveau programmation.

  • Est-ce que vous expérimentez une concurrence solide avec les autres festivals de metal français, ou attirez-vous un public différent ?

Le public metal a certainement une limite en France d’où le fait que je souhaite que le Motocultor Festival reste un festival à taille humaine. Les uns et les autres on attire en partie le même public. 90% de notre public ont déjà été au Hellfest par exemple. La concurrence est assez rude. Les groupes sont compliqués à avoir et de plus en plus cher. Le plus dure est de motiver les têtes d’affiche à être motivé à venir en Bretagne le troisième week-end d’août.

– Malgré son franc succès auprès du public, le Motocultor Festival a déjà traversé de sérieuses difficultés financières par le passé. Est-ce que cette période compliquée est maintenant révolue ? Si c’est le cas, comment avez-vous fait pour surmonter ces difficultés ?

La dette reste encore importante mais j’espère enfin la réduire complètement d’ici à deux ans. Nous avons surmonté nos difficultés grâce à la confiance de nos partenaires et au soutien de notre public notamment lors du crowdfunding de 2017. Nous avons serré la ceinture durant 10 ans et avions du trouver chaque année des solutions de trésorerie pour réussir à faire l’édition d’après jusqu’à aujourd’hui notamment grâce à des prêts personnels de proches du festival et à de gros efforts au niveau des échéanciers de la part de nos prestataires.

L’idée est de réduire à 100% la dette dès cette année ce qui serait une grande libération.

– Quelle direction voudriez-vous que le Motocultor empreinte les années à venir ?

Nous souhaiterions continuer d’expérimenter certaines évolutions sur le site, mais l’objectif serait de stabiliser la jauge dans les 2 ou 3 prochaines années. Le festival n’a pas vocation à devenir trop gros, nous souhaitons rester une alternative aux évènements de grande ampleur, et permettre au public de pouvoir voir « de près » les artistes qu’il vient écouter sur le festival, le tout en continuant d’augmenter le confort bien entendu.

– Y-a-t-il un ou plusieurs artistes que vous rêveriez d’inviter sur la scène du festival ?

Il faut avouer qu’accueillir MEGADETH sur la DAVE MUSTAGE serait quand même très cool, en espérant que le clin d’oeil les amuse !

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