SÓLSTAFIR – ORANSSI PAZUZU – HELGA
Paris La Machine du Moulin Rouge – Mardi 26 novembre 2024
Un concert Garmonbozia Inc.
Encore une belle soirée en perspective ce soir avec une affiche digne des programmations Garmonbozia Inc. et qui aura fait le plein.
Les Islandais de SÓLSTAFIR vont venir nous assener leur Post Black Métal si personnel et unique. Ils seront accompagnés de HELGA, formation anglo-suédoise, et des Finlandais d’Oranssi Pazuzu, l’ovni de l’affiche à mon sens.
HELGA
Quel plaisir j’ai eu à l’annonce d’HELGA en ouverture de ce concert tant leur dernier album (et premier LP) Wrapped in Mist m’avait plu. Et ce soir ils vont confirmer en live ce que je pensais d’eux sur album. Gros coup de cœur.
Le quintet s’oriente autour de sa frontwoman, Helga Gabriel, véritablement habitée, à l’image d’une prêtresse Pagan, aussi discrète que charismatique.
HELGA distille un Post rock tinté de Black Métal progressif, incorporant parfois du Suédois dans les compositions comme sur Skogen mumlar. La recette est bonne.
Les lumières sont somptueuses, le concert devient très rapidement immersif. Helga est vêtue d’une robe verte, devant un micro garni de feuilles. Il y a un côté chamanique dans sa façon de se mouvoir, à l’instar d’une druidesse.
Le public monte en satisfaction au fil du set, après une petite hésitation, pour exploser sa joie finalement. Pari gagné, ainsi que le public, en un peu plus de 30 minutes. Bravo.
ORANSSI PAZUZU
Alors là je dois dire qu’avec les Finlandais d’ORANSSI PAZUZU ce n’est pas compliqué. On aime ou on n’aime pas. Enfin, on comprend ou pas. Perso je ne suis pas client.
La musique du combo est dure, sombre, abrasive et incantatoire. Taggué de Black Métal psychédélique, ORANSSI PAZUZU évolue dans un genre plutôt unique à mon sens, et dont ils ont seul le secret. Je les avais vu en 2016 au Fall Of Summer, et déjà, je n’avais pas vraiment accroché.
Malgré tout il y a un public venu massivement pour eux. On les verra d’ailleurs se retirer en partie pour Solstafir.
SÓLSTAFIR
Ah SÓLSTAFIR ! C’est toujours avec un immense plaisir que je les vois en concert. Ce soir ne fera pas exception tant la qualité de leur prestation sera au rendez-vous.
Les Islandais commencent leur set par 78 Days in the Desert, dans une pénombre relative. Le titre est un instrumental de plus de 8 minutes, permettant visiblement au groupe de s’immerger complètement dans la soirée. Il en est de même pour le public, massé devant la scène.
Le quatuor est au taquet, à l’instar de son leader Aðalbjörn « Addi » Tryggvason, coiffé d’un chapeau de cowboy en cuir jaune. Pjúddi (guitare), son vieux compagnon de route, ainsi que Svabbi (basse), sont aussi coiffés de la sorte. Seul le batteur échappe à l’ornement.
La scène est minimaliste, avec un backdrop représentant la pochette du dernier opus uniquement. On ira à l’essentiel et c’est tant mieux.
Silfur-Refur fait entrer le public dans la magie SÓLSTAFIR, pour ne plus en sortir jusqu’à la fin du set qui durera quand même 1h40.
Blakkrakki enfoncera le clou, issu de leur dernier et excellent album Hin Helga Kvöl sorti il y a 3 semaines à peine.
L’ambiance est festive, le public chante et Addi n’est pas avare de discussions. Toujours avec humour d’ailleurs, lorsqu’il évoque son Islande, pays du sable noir et des volcans. Difficile de le contenir, il montera sur les enceintes pour se rapprocher du public au balcon. C’est un personnage.
La setlist est somptueuse, avec une belle articulation entre titres cognés, rugueux et ceux plus aériens. Etonnamment Otta n’aura le droit qu’à un seul titre ce soir (le titre éponyme), la setlist faisant la part belle à Hin Helga Kvöl (normal) et Svartir Sandar (2011).
Ils joueront même Ljós í stormi, titre épique (11 minutes), qu’ils n’ont plus joué en France depuis 2022 (Hellfest). Un Must.
Le final avec Ótta (incroyable morceau) et l’inquiétant Goddess of the Ages, fini de mettre tout le monde d’accord dans la salle quant à la qualité de ce set et du groupe.
Une fois de plus les Islandais auront rempli leur part du contrat me concernant, et je ressors toujours plus convaincu par SÓLSTAFIR. Bravo !