Among The Living
Live Report

AMON AMARTH + ARCH ENEMY @Le Zenith Paris

AMON AMARTH + ARCH ENEMY 
Le Zenith – Paris
Lundi 25 Novembre 2019

AMON AMARTH
Photo @Aure BRIAND-LYARD

Amon Amarth, digne successeur de l’héritage viking

Aux abords du Zénith de Paris, un attroupement se fait de plus en plus dense. Et pour cause. La salle monumentale se charge d’accueillir deux groupes-piliers du death metal scandinave. Plus qu’une simple première partie, Arch Enemy amorce un opening digne de ce nom pour le show d’Amon Amarth

Formés en ‘95 par le gratteux Michael Amott, les suédois se sont à nouveau distingués  en se parant d’un line up inédit. On ne présente plus Alissa White-Gluz, frontlady assurant les vocalises du groupe avec une fierté notoire depuis quelques années. Aussi impressionnante que guerrière, la belle excelle dans l’art du chant guttural, offrant des growls maîtrisés à un public réceptif dès son entrée en piste. Crinière bleu arctique et combinaison de cuir en prime, Alissa n’a pas froid aux yeux et témoigne d’un fort caractère comme d’une capacité à mener un spectacle avec entrain. 

Aussi glacial que rythmé, Arch Enemy est doté d’un son froid, remarquablement orchestré. Fidèle à sa réputation de death mélo venu du nord, le groupe se veut plus sec que groovy. Fort de solos démonstratifs bien ficelés, le show se veut millimétré au possible. Tirant vers le speed, les lignes de guitare mélodiques accompagnent et enveloppent le chant caverneux de tube en tube. Chapeau bas ! 




Place à un intermède – le temps de quelques pintes – après un live passé à vitesse grand V. L’impatience est de mise, pour ceux que l’on proclame leaders du viking metal avec justesse. Les suédois tracent leur chemin depuis bientôt trente ans, dotés de onze albums studio au compteur tous plus léchés les uns que les autres. Dès leur entrée, les cinq gaillards annoncent la couleur et entament les premiers riffs d’un  death metal aussi chaleureux qu’Arch Enemy était de glace. Sous une myriade d’acclamations encourageantes, l’imposant et charismatique chanteur Johan Hegg foule le sol du Zénith, timbre caverneux toujours en poche. Alternant entre chant guttural et refrains occasionnels chantés, le frontman habite la scène accompagné d’un quatuor de musiciens virtuoses. 

Pour l’occasion, les planches se parent d’un décorum soigné, évoquant celui d’une comédie musicale et rappelant qu’Amon Amarth est toujours synonyme de grand spectacle. Gâté, l’audimat français risque bien d’en prendre plein les mirettes ! Digne successeur des drakkars ayant orné les shows quelques années durant, place à un casque à corne XXL accueillant accessoirement la batterie. Comment ça, le casque cornu serait une légende que l’on associe allègrement aux guerriers nordiques par erreur depuis le romantisme ? Amon Amarth se joue peut-être de l’Histoire pour écrire la sienne, préférant certainement s’allier à l’idée d’un mythe moderne tant attendu par sa fanbase

Trève d’aparté historique, Amon Amarth ne cesse de cumuler les symboles légendaires pour le plus grand plaisir de son audience, affichant sold out pour l’occasion ! Entre deux jets de flamme, au tour d’un immense guerrier berserker de faire son entrée en scène – illustrant subtilement l’intitulé du dernier opus des gaillards paru en 2018. Sans oublier l’immense dragon animé assurant un final mémorable, incarnant sans mal l’éternel ennemi du guerrier en pleine quête dans les Sagas scandinaves. 

Quant à Johan Hegg, il ne cesse de se munir d’une variation d’accessoires lorsqu’il ne brandit pas son poing face au Zénith. Afin d’illustrer le festif Raise Your Horns, particulièrement convivial, le frontman se sert de sa corne XXL en guise de gobelet pour sa cervoise, trinquant à la santé de son fidèle public. Le bougre n’hésite pas non plus à sortir son marteau Mjöllnir, arme du dieu Thor, dès qu’un morceau le permet ! 

Amon Amarth semble intarissable, ayant pour but de retranscrire chaque Saga cruciale en musique. Certains détracteurs feront remarquer la ressemblance notoire entre les morceaux, tant dans leur thématique que leur construction musicale. Mais n’est-ce pas justement cela qui définit la spécificité du groupe ? Empreinte de noblesse, la quête résolument actuelle d’Amon Amarth se charge de glorifier la flamme d’un passé riche en histoire. Chaque tube s’écoute comme un hymne au partage, écrit à la mémoire de ceux qui ont bâti le socle culturel nordique. Comme dernière image, on se souviendra d’une formation généreuse, aux cinq membres à l’écoute de leur public qui n’hésitent pas à s’éterniser sur scène pour des au-revoirs venant du coeur. Un bien beau message, pourvu d’une honnêteté contagieuse ! 


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