ARCHITECTS + SPIRITBOX + LOATHE
Le Zénith, Paris. 24 janvier 2024
Remerciements à Olivier Garnier
Live report par Martine Varago
Photos par Stephan Birlouez
Plombé dans une atmosphère lugubre de nu metal aux couleurs dominantes rouge et noir durant pratiquement tout le show (rendant quasiement impossible le travail des photographes), Loathe démarre cette soirée au Zénith.
Groupe britannique de metal prog moderne, originaire de Liverpool, il fête leurs dix années d’existence. Le quatuor se compose du chanteur Kadeem France, du guitariste et second chanteur Erik Bickerstaffe, du batteur Sean Radcliffe et du bassiste Feisal El-Khazragi.
Ils se donnent tous les quatre au maximum, surtout durant le premier quart d’heure. Dans une frénésie totale de blast, breaks et de growls sur un arrière-plan illuminé de tubes stroboscopiques, ils créent une atmosphère si singulière aux groupes de metal extrême actuels. « Aggressive Evolution » calme légèrement le jeu sur un mid tempo pour nous conduire vers une accalmie avec « Screaming ».
La plupart des titres joués sont issus de leur album «I Let It in and It Took Everything » (2020), hormis « Dance de On My Skin » issu de « The Cold Sun » (2017).
Kadeem invite les spectateurs à allumer la lumière de nos portables pour nous baigner dans une ambiance emblématique de paix avant d’entamer «Is It Really You?». Puis, leur titre «Heavy Is the Head That Falls With The Weight Of A Thousand Thoughts», est le morceau final qui ne fait pas reprendre l’enthousiasme des headbangers.
SPIRITBOX
(pas de photos pour SPIRITBOX, les Canadiens ayant refusés le pit aux photographes accredités et ce, sans raison annoncée).
Spirit Box, originaire de Vancouver au Canada, poursuit l’ambiance de metal prog ce soir au Zénith. Considéré comme l’un des top bands du genre, SpiritBox semble apprécié durant leurs prestations live de haute performance.
Ils jouent haut et lourd, dès leur morceau d’ouverture «Cellar Door» tiré de leur dernier vinyle « The Fear Of Fear » (2023) sur une rythmique tenue par Zev Rose (batterie) et Josh Gilbert (basse, choeurs).
Courtney LaPlante, la vocaliste, émet de profonds cris prolongés avec une aisance étonnante passant du hardcore à des mélodies soft tandis que le guitariste Michael Stringer montre son réel talent sur des riffs vibrants.
Pour planter le clou du décor, on reste dans les couleurs couleurs rouge, noire et blanche stroboscopique derrière un fond de scène décoré d’un œil géant. Un point d’honneur au titre « Yellowjacket » qui se révèle aussi poignant que dévastateur. Pour conclure leur set de 40 minutes, le groupe invite le public à faire un circle pit sur «Holy Roller».
ARCHITECTS
Place aux stars du metalcore/metal prog qui reviennent sur Paris après avoir écumé la scène du Hellfest en 2023 et joué en première partie de Metallica le 19 juin dernier. Aux grands, les gros moyens. Et c’est sur une scène installée sur trois niveaux à la verticale que le quatuor, originaire de Brighton, déploie son style puissant. En outre, avant la prestation scénique, on a le droit à un discours très émouvant, engagé pour la protection des océans, des baleines et des dauphins. En tant que groupe pro-environnemental, Architects montre sa détermination.
A titre personnel, j’aimerais bien entendre d’autres artistes aussi engagés pour défendre la cause planétaire et les conditions animalières. Car sans les êtres vivants (plantes et animaux), nous n’existerions pas. Après cette parenthèse et la chanson « Don’t Stop Me » de Queen, ce sont les coups de riffs agressifs d’Adam Christianson et de screams tonitruants de Sam Carter qui nous envoûtent sur «Seeing Red». Du très lourd. Accompagné d’une rythmique servi par le batteur Dan Searle et du bassiste Alex Dean, ça headbangue à 45 degrés minimum, voire 90 degrés pour les colonnes vertébrales plus souples.
Il est vrai que le public est plutôt composé de jeunes ou de trentenaires, étant donné qu’Architects n’a déjà que 20 ans d’existence ! Tout commence en 2004, lorsque les jumeaux Tom (décédé en 2016 des suites de sa maladie) et Dan Searle, respectivement guitariste et batteur, décident de monter un groupe. Rejoints par Sam Carter au chant et Alex Dean à la basse, ils se font connaître avec Ruin (2007) et s’imposent notamment grâce au furieux Hollow Crow (2009).
Aussi engagés qu’enragés pour leur musique, ils poursuivent avec leurs classiques tels que « Giving Blood », « Deep Fake » pour ne pas citer tous les morceaux de leur setlsit. L’apaisement n’arrive qu’après une vague de crowd surfing sur « Dead Butterflies » qui s’enjolive d’une pluie de confettis blancs en forme de papillon. Tandis que nos oreilles se délectent des titres comme « Little Wonder », «Doomsday » ou «meteor», nos pupilles en prennent plein la vue grâce à un jeu de visuels aux couleurs multiples et psychédéliques. Pour terminer en beauté, c’est leur classique « Animals » qui clôt l’ambiance avec confettis et tambourinement de pieds sur les planches du Zénith.
Pour ceux qui n’ont pas eu la chance de participer à ce concert, Architects revient en tête d’affiche du Motocultor 2024.