AVATAR + URNE
Coopérative de mai, Clermont Ferrand, 23 mars 2024
Photos et report par Martine Varago
A 20 heures pétantes, Urne entame son set. Cette tournée en France est une superbe opportunité pour la formation britannique de faire découvrir sa musique au plus grand nombre. Avec deux albums à son actif, Serpent & Spirit en 2021 et A Feast On Sorrow en 2023, ce dernier produit par Joe Duplantier de Gojira, Urne démontre une orientation musicale metal groovy, lourd et sophistiqué, teinté de quelques ambiances de progressive.
Les six morceaux du trio s’avèrent redondants. Les deux musiciens, Joe Nally (chant, basse) et Angus Neyra (guitare) gardent chacun leur position, assez éloignés l’un de l’autre. Cela fait paraître un manque de communication entre eux. La position centrale du batteur, James Cook, perché sur un podium, permet de profiter pleinement de sa technique.
Entre élan de sensibilité et technicité, le public clermontois écoute d’une oreille attentive.
Setlist URNE
Serpent & spirit
Becoming the ocean
To die twice
The burden
A feast on sorrow
Desolate heart
Tout ce qu’il faut savoir sur Avatar sans jamais oser leur demander !
Il était une fois un groupe suédois de cinq monstres weirdos nommé Avatar. Ce quintet suédois au groove metal mené par leur chanteur Johannes Eckerström avait reçu un sort magique : transformer la scène en cirque, en théâtre et sacraliser le headbanging.
21 heures. La scénographie 2024 débute dans un jeu de pyrotechnie spectaculaire sur «Beware of the Clown». Les lumières sont magnifiques, les effets techniques sont nombreux (feux d’artifices, fumigènes) et la mise en scène inventive et rythmée, comme d’habitude avec Avatar. De plus, Avatar ajoute des idées ingénieuses comme les micros à bascule du bassiste Henrik Sandelin et des guitaristes Jonas Jarlby et Tim Öhrström.
La setlist se poursuit, dans un premier temps, sur « Dance Devil Dance » du dernier album Dance Devil Dance (2023) avant de nous offrir un copieux florilège de leurs meilleurs titres « The Eagle Has Landed », « Chimp Mosh Pit ».
Les moments forts sont présents : de l’euphorisant « The Puppet Show », au violent « Black Waltz » en passant par l’émouvant « Tower » sur lequel Johannes joue seul au piano. Il faut dire qu’il en joue depuis l’âge de 5 ans.
Avec son indéfectible rictus psycho freak, il incarne à merveille l’esprit cabaret joyeusement glauque d’Avatar. Ses facéties sont toujours orchestrées avec brio et surprise : son apparition sur le balcon en haut des escaliers pour jouer du trombone sur «The puppet Show» ou sa classique sortie d’un paquet cadeau avant «Black Waltz». Mais derrière toutes ces énergies, se cache une véritable préparation physique et mentale. Johannes a une hygiène de vie très contrôlée, basée sur de la musculation, des exercices physiques et vocaux.
Un spectacle magistral d’une durée de 2h15.
Cela se voit sur les planches : il lève haut les genoux, court, saute et l’étendue de sa voix se perfectionne avec l’expérience du groupe. De plus, pas d’alcool sur scène et des repas pris longtemps en amont avant chaque prestation pour ne pas chanter sur la digestion !
Chaque membre du groupe a bien évidemment le droit de se valoriser, que ce soit le batteur John Alfredsson, qui frappe lourd derrière son kit ou qui danse sur le devant de la scène avant d’entamer « A Statue Of The King », ou les soli des deux guitaristes.
Dans l’univers unique d’Avatar, il y a toujours une place pour l’humour et l’amusement. La palette d’émotions s’étend de façon très large. Johannes réveille et secoue Clermont Ferrand : un public pas très metalleux dans l’esprit.
En effet, il faut compter cinq crowd surfers dans toute la fosse sur un set de 135 minutes alors que les Belges du Graspop transforment le terrain en piste de décollage d’Orly et de Roissy, les deux réunis à la fois, avec plus de cinq crowd surfings par minute. On préfère les risques des surfeurs au-dessus de nos têtes que des piquets grincheux non metalleux.
Le quintet disparaît comme par enchantement, laissant un sombre présage derrière eux. Reviendront-ils ? « Avatar, Avatar ! », s’écrie enfin Clermont Ferrand. La nouvelle apparition fait jaillir une explosion de joie et Johannes ironise : « du disco » et cela repart sur « The Dirt I’m Buried In ». Après l’iconique « Hail To The Apocalypse », la troupe salue l’audience à la fin de son spectacle magistral d’une durée de 2h15.
Setlist AVATAR
A Statue Of The King
Hail the Apocalypse