BLACK STONE CHERRY – AYRON JONES – STORM ORCHESTRA
Mercredi 6 novembre 2024 – Olympia Paris
C’est un Olympia clairsemé qui accueille ce soir une très belle affiche placée sous le signe du Rock avec un grand R.
STORM ORCHESTRA
Les hostilités commencent avec les Français de STORM ORCHESTRA. Il est 19h et la salle peine encore à se remplir.
Qu’importe, le trio donnera un set court mais intense, définitivement ancré dans un rock catchy et efficace.
Il est difficile de se faire une idée en général sur une prestation aussi courte (une poignée de titres), mais là ils m’ont donné envie d’en savoir plus.
Sans ménager leur peine, ils donneront tout ce soir, avec son guitariste chanteur au taquet et tout de blanc vêtu. Une belle cohésion de groupe pour un rendu catchy.
Ayron Jones
Ah Ayron Jones, l’enfant terrible de Seattle marchand dans les pas d’un autre gosse du coin, un certain Jimi Hendrix.
En 2021 lors de son passage au New Morning pour sa première date française et la promotion de son album Child of the State, il m’avait fait une très forte impression (au même titre que son album). Rebelote en 2022 à la Cigale, et pour continuer son ascension en co headline ce soir à l’Olympia avec ses compatriotes de BLACK STONE CHERRY.
Là, c’est une soirée un peu spéciale, dans un contexte d’élection américaine, qui se rappelle forcément à nous. Ayron partage sa déception avec le public, notamment par un “Fuck Trump” de circonstance avant d’enchaîner My America. Tout un symbole.
Avant d’entamer le set, le quatuor se “check”, avant d’attaquer la soirée sur Boys From the Puget Sound, titre qui donnera le ton d’une soirée sous le signe du rock affuté.
Tyrone Lovelace (bassiste) est un vrai personnage et fait sa vie comme il l’entend sur scène. Véritable pile électrique ou haricot sauteur comme vous le voulez, il arpente la scène en électron libre. Arborant un T-Shirt annonçant fièrement qu’il est grand-père, il brandira même son portable affichant la photo de sa petite fille tout juste née. Coiffé de son stetson en cuir, il fera le show comme à son habitude.
Matthew Jacquette (guitare), ne sera également pas avare de partages avec le public, aussi à l’aise à la 6 cordes que sur le devant de la scène pour haranguer la salle.
La setlist fera la part belle au dernier LP Chronicles of the Kid (2023) avec pas moins de 7 titres joués ce soir dont le magnifique Blood on the Water.
Le concert est électrique, Ayron maîtrise la chose mais son style est définitivement instinctif. Son jeu est puissant, il va à l’essentiel.
Son rock perfusé de blues est clairement dans son ADN. Ça groove bien sûr.
Il a des choses à raconter, et sa musique est à la fois moderne et roots.
Il nous livrera également deux reprises savoureuses. Celle de Hey Joe exécutée à la Hendrix et Fire (de Hendrix celui-ci) en mode “free style”.
Ayron se dit honoré de jouer sur les planches d’une scène autrefois enflammée par Jimi Hendrix.
Le final avec Mercy et Take Me Away finit de mettre tout le monde d’accord sur l’avenir de l’artiste. Bravo !
Black Stone Cherry
Autres Américains sur scène et autre traitement.
Le démarrage du set sur Me and Mary Jane retourne le pit, le public est derrière le groupe et cela se sent.
Le son est au rendez-vous, massif et clair. Il sera le cinquième membre du groupe ce soir.
Ben Wells (guitare soliste) est toujours aussi excité, à l’image de Tyrone Lovelace chez Ayron Jones.
Burnin’ enfonce le clou, Chris Robertson assurant des vocaux toujours de qualité et clairs. Même John Fred Young, derrière ses fûts, assure des chœurs parfaits.
La réputation scénique des BSC n’est clairement pas usurpée, ils le prouveront une fois de plus.
Après les avoir vu cette année au Hellfest, je savais à quoi m’attendre sur cette tournée. Avec leur dernier opus Screamin’ at the Sky (2023), ils n’ont eu de cesse de tourner.
Les titres sont infusés au Rock type Southern mais aussi bien heavy, le tout saupoudré d’un groove catchy et rassembleur.
Bien dans la soirée, le concert va filer à vitesse grand V. A l’image de celui d’Ayron Jones.
Taillés pour la scène, les lascars envoient sans pause.
White Trash Millionaire fera son effet, en mid tempo au refrain catchy. Le public se bouge comme un seul homme.
Même traitement avec des titres comme Blame It on the Boom Boom ou encore le grave Lonely Train.
Le final sur Peace Is Free, en guise de rappel, sera lourd de sens en ces temps troublés.
Je dirais que les absents ont eu tort. Ils ont toujours tort, surtout quand une affiche pareille promettait forcément de passer une très bonne soirée. Ce fut le cas.