METALLICA
M72 World Tour
Stade de France, Paris
Vendredi 19 mai 2023
Qui aurait pu croire, plus de 39 ans après leur premier concert en France officiant en première partie de Venom à l’Espace Balard le 9 février 1984, que le plus grand groupe de metal de tous les temps issu de Californie, Metallica ou autrement appelés « The Four Horsemen » continuerait de surprendre même les plus sceptiques ?
De passage au Stade de France à Paris pour deux dates consécutives afin de célébrer la sortie de leur onzième album « 72 Seasons », les quatre membres ont, comme à leur habitude, fait parler d’eux à travers la planète. Cette fois le prétexte, ou bien le corps du délit, est un simple logo sur fond jaune vif, presque aveuglant, car, on le sait, chaque nouvelle approche du groupe est un événement mondial. On se souvient bien évidemment de leur provocation avec le disque « Lulu » (2011) en collaboration avec Lou Reed (leader de la bande Velvet Underground), enregistré deux ans avant son décès, tant controversé par les fans eux-mêmes que la presse musicale.
Les absents ont toujours tort !
Soyons honnêtes, le succès n’était pas au rendez-vous auprès du grand public et l’album résonnait comme les entrailles de l’enfer pour certains, mais il est difficile de contester leur audace ainsi que leur détermination acharnée, Lars Ulrich (batterie) expliquait lui-même vouloir pousser les fans à explorer de nouveaux horizons.
Au fil des années, le groupe divise et ne met pas tout le monde d’accord, preuve en est, nombre de détracteurs s’obstinent à critiquer le moindre fait et gestes des musiciens, autant sur les choix artistiques que pour déverser leur haine. En résumé, ce deuxième concert de la tournée M72 World Tour était spectaculaire et comme dirait l’expression, les absents ont toujours tort !
Match 0 – 1
Avec des prix plus que discutables depuis peu (plus de 100€ pour une place en fosse, même prix pour les gradins et environ 300€ pour le snake pit (hors packages), la jauge semble davantage remplie ce vendredi 19 mai en comparaison du mercredi. À vrai-dire, cela ne semble pas avoir arrêter les plus motivés, chose qui s’avère flagrante puisqu’une marée humaine borde la scène centrale circulaire, celle-ci entourée de 8 écrans en hauteur permet une large vue d’ensemble sur l’intégralité du show. Le concept ? Deux soirs, deux concerts différents, et pour avoir fait acte de présence… il n’y a aucun doute !
Une ouverture fédératrice!
Comme un hymne au rock n roll, « It’s a Long Way to the Top (If You Wanna Rock ‘N’ Roll) » d’AC/DC (1976) retentit vivement dans l’enceinte du stade pour la seconde fois de la semaine après les deux performances de Mammoth WVH et les Britanniques Architects, suivi de leur introduction légendaire aux images du film de Sergio Leone, « The Ecstasy Of Gold » pour la bande originale de Le Bon, La Brute et le Truand, repris à l’unisson par la foule de spectateurs. Ce morceau sorti en 1966 par Ennio Morricone est utilisé par le groupe depuis des décennies pour l’ouverture de leurs concerts, on se souvient de leur reprise enregistrée en 2007 via Sony Classical, aux cotés d’autres noms de la musique, pour rendre hommage au célèbre compositeur. On savait d’ores et déjà que le groupe n’enchaînerait pas avec un extrait de « Lulu », ce qui n’aurait fait rire personne, mais avec une de ses pièces maîtresses.
Un mélange d’excitation, d’émotion et d’extase!
Issu de l’album Ride The Lightning (1984) c’est le morceau « Creeping Death » qui ouvrira le spectacle après un grand coup de tonnerre, autant vous faire part de mon enthousiasme puisqu’il reste à ce jour mon favori du groupe suivi de près par Garage Inc (1998). Après leur entrée fracassante, le quatuor nous embarque sur trois titres de leur répertoire avant de dévoiler en direct le tant attendu « 72 Seasons » de l’album éponyme qui lui, convainc d’emblée, force est de constater à plusieurs reprises, mosh-pits et pogos à volonté.
Chanteur et guitariste, James Hetlfied mène sa bande avec autorité sur « Welcome Home (Sanitarium) » sorti sur l’album Master of Puppets en 1986, quant à la batterie de Lars, celle-ci prend place progressivement à différents endroits de la scène afin de satisfaire le plus grand nombre de fans. À la tombée de la nuit, leur composition instrumentale « The Call Of Ktulu » sera jouée pendant que des plans sur la guitare violette de Kirk Hammett seront mis en évidence sur les écrans géants.
Une deuxième prestations meilleures!
Deux morceaux du Black Album seront joués avec « The Unforgiven » et « Wherever I May Roam » avant de poursuivre par un ardent « Moth Into Flame » (2016), on regrette à coup sûr la présence de Lady Gaga (rappel : le groupe ayant collaboré avec l’artiste lors d’une prestation pour la 59ème édition des Grammy Awards en 2017). Rendue célèbre par Thin Lizzy en 1973, la chanson traditionnelle irlandaise « Whiskey in the Jar » figure parmi les meilleures reprises de Metallica, le jeu de basse signé Trujillo ne pourra pas dire le contraire !
Impossible d’avoir la notion du temps, nous sommes tenus en haleine avec « One » (1988), celui-ci est éclairé par les lumières de milliers de téléphones portables, tandis que les interludes dévoilent divers tableaux représentant la Première Guerre Mondiale avant de conclure sur un « Enter Sandman » (1991) titanesque !
Lors de chaque nouveau concert des Américains, c’est un peu comme une tradition, viennent se mélanger l’excitation, l’émotion et puis l’extase. C’est véritablement le cas ce soir, après être resté sur ma faim lors de leur première prestation, celle-ci gagne le match de la grande finale haut la main, et de très loin !
Setlist Mercredi 17 | Setlist Vendredi 19 |