MOTOCULTOR 2019 – Day 4
Dimanche 18 Août 2019
Une excellente découverte m’attendait de bon matin avec les australiens THE LAZYS. Du bon vieux hard rock efficace des familles, tout simple et donc tout bon, avec un bassiste qui a du se coller les doigts dans la prise avant d’entamer son set. C’est frais, c’est rock, ça fait vraiment du bien au réveil. Merci THE LAZYS.
Un passage en bas sur la suppositor, la pluie étant cette fois enfin finie, pour voir BEHEADED. Un death metal italien, net et sans bavure, efficace, cette fois plus aucun doute, je suis réveillé pour la journée. On notera également un joli circle paille organisé en début de concert par le public. Merci au passage aux bénévoles œuvrant la nuit pour pailler le site et nous éviter les inondations d’orteils.
Retour sous chapiteau pour un de mes immanquables du jour : GET THE SHOT. Et là, ça va être la grosse mandale du jour. On connait les gesticulations et les cris de Jean Philippe Lagacé le leader du groupe, que j’avais d’ailleurs découvert ici même en 2016 sur la petite scène. Quelle énergie, quel charisme, quelle prestance. JP harangue la foule et saute dans le public dès le premier ou deuxième morceau. Les pogos, les pits tout se déchaîne dans la fosse, c’est un vrai champ de bataille. Les paroles de JP engagées rappellent que sa musique violente est aussi un vecteur de message pour le mieux vivre ensemble et ça aussi c’est important.
Set suivant en mode découverte avec Vampillia. Un set qui démarre tout en douceur pur ce groupe japonais avec piano et violon, avant que le chanteur perché sur un des montants du chapiteau ne descende pour entamer le show. Et quelle claque, auditive comme visuelle. Vampillia est un univers complètement barré ou se mêlent les instruments classiques, rock et des chants metal core, le chanteur s’offrant même un slam dans le public en fin de set. Notez également la présence de Neige de Alcest qui avait été dévoilée peu avant et que beaucoup auront su apprécier à sa juste valeur.
Un passage rapide par le show de PENSEES NOCTURNES et leur déglingué black metal car j’avais pu les shooter il y a quelques mois. Tout en costumes et instruments cuivrés, trombone, trompette etc. A voir absolument une fois au moins et plus si affinités.
Et nous en arrivons à un concert qui était pour moi l’immanquable du jour, tant ces prodiges sont époustouflants. THE VINTAGE CARAVAN. Ils sont islandais, ils sont trois, ils sont très jeunes et ils ont pourtant déjà 4 albums au compteur. Ils jouent dans le registre du rock psyché typique des 70’s et en ont d’ailleurs bien le look. Mais alors non seulement c’est bon à écouter,mais sur scène ! Une leçon de show puissance dix, Oskar en transe sur sa guitare tout en entonnant les paroles des morceaux phares du set, Alex à la basse faisant lui aussi le show en front de scène et jouant malicieusement avec le public, s’offrant même un slam avec sa basse. Si vous ne connaissez pas ces 3 lascars, allez donc écouter cela et surtout oui surtout allez les voir en live. Dire que c’est une tuerie est un fade euphémisme.
Une heure de pause nécessaire pour se remettre du tremblement de terre islandais et me voilà devant Ufomammut; La encore un très grand nom du doom. Déjà pas loin de 20 ans que le trio italien arpente les studios et les scènes rependant sans relâche un son doom aux confins du psyché dans la lignée de groupes comme Candlemass ou Yob ou chaque riff fait penser à la marche lente d’un brachiosaure au réveil après une nuit au camping (avec after au Macumba) , entraînant avec eux un public dodelinant de la tête avec frénésie. Un excellent concert, du plaisir en barres. Grazie Mille.
Et voici venue l’heure de l’OVNI. Le festival avait su il y a un an rebondir sur une interview et inviter Henri Des. Il etait bien là, à 78 ans décidé à en découdre avec des hordes de métalleux en furie. Accompagné de son fils Pierrick Destraz à la batterie et du guitariste Raphael Ortis, les chansons que beaucoup avaient chanté du haut de leurs 5 ans, sont revisitées à la sauce rock-metal pour le plus grand bonheur des festivaliers qui disjonctent dans le délire le plus total.
Record d’affluence, record de pogos, de slams, ce set mémorable est apocalyptique pour les équipes de sécurité à qui on peut rendre hommage pour ce combat de 4 jours et qui ne s’attendaient pas à une telle joute sur le concert de Henri Des. Tout y passe, La petite Charlotte, Le Bateau, Les bêtises. Tout le monde est ravi, et l’ami Henri aussi, son sourire coquin en attestant. Pari réussi, public ravi, bravo Motocultor, c’était culotté, c’est un succès.
Passer de l’univers de Henri Des à celui de Ihsahn qui reste à ce jour considéré comme un maître, un des musiciens les plus complexes et aboutis qui soit, est un peu difficile. Pour autant, impossible de ne pas goûter la qualité des expérimentations du projet solo du leader de Emperor qui nous emmène dans des univers bien plus variés et parfois intimistes. Une voix, une musique, un univers. Le maître était au Motocultor.
Dernier grand show visuel de mon édition, les suédois clownesques de AVATAR. J’avais raté l’occasion de les voir à Nantes à Stereolux, c’est chose réparée ici. La bande à Johannes Eckerstrom a déroulé avec brio un set calé au millimètre, tout en costumes, en maquillage,en personnages et en musique devant un public très nombreux pour les voir. On sent l’ami Johannes communier avec bonheur avec son public et cela fait plaisir à voir.
Et un petit dernier avant le retour le soir même, le thrash de SACRED REICH sous la Suppositor Stage. Avec Sacred Reich, le groupe de Phoenix en Arizona, les thrasheux du festival auront été ravis, d’autant que leurs venues en France ne sont pas légion (les dernières étant en gros leurs venues aux différents hellfest (2016 pour le dernier). A noter que la groupe a annoncé sur scène la sortie prochaine d’un nouvel album.
Voilà, c’est fini, une très belle édition du MOTOCULTOR, ce festival à taille humaine qui aura tout de même comptabilisé un peu plus de 40 000 entrées payantes sur les 4 jours, et qui a l’intention de reconduire le modèle sur 4 jours, plus rentable pour assurer la pérennité d’un festival qui traîne toujours une partie de sa dette initiale, même si on sent que les discussions avec les collectivités ne sont pas encore totalement abouties. On en saura plus d’ici quelques mois. A ce jour, le festival a tout de même communiqué sur la présence du groupe HEILUNG l’an prochain. On sait déjà qu’on devrait être servis sur le visuel.
Merci à toute l’organisation du festival, aux nombreux bénévoles, aux équipes de BUDO SECURITE, à l’équipe presse Elodie et Romain, à Jessica, à Marie, Nicko, Meow et nos cerbères des pits photos si attentionnés avec nous. On vous revoit l’an prochain avec un grand plaisir. See you in 2020.