NO ONE IS INNOCENT – KO KO MO
La Cigale – Paris
Mercredi 21 Novembre 2018
S’il y a bien un groupe que l’on peut aller voir sans se poser de questions, pour peu que l’on aime le rock bien cogné et engagé, c’est NO ONE IS INNOCENT.
Fort d’un dernier opus incontournable pour ne pas dire indispensable, le quintet investit la Cigale pour une escale parisienne qui fera une fois de plus date dans la mémoire des fans et fera brillamment passer l’épreuve du live à ce superbe Frankenstein.
En ouverture, c’est au duo Nantais de KO KO MO que revient la lourde tache de chauffer la salle ce soir, avec leur power rock distillé à coups de riffs aiguisés et de percus sans pitié.
Warren Mutton (guitare & chant) et K20 (batterie) font le show déjà visuellement, en se livrant une sorte de joute amicale et musicale qui aura son effet sur un public bien réceptif.
C’est électrique, ça groov. KO KO MO marie le blues et le rock avec une bonne touche 70’s. On est emporté par leur présence scénique, la touche revival n’y est pas pour grand-chose et leur dextérité fait le reste.
K20 , qui joue la plupart du temps debout, a toujours la banane et semble prendre un pied énorme sur scène. Warren quant à lui nous balance des riffs d’une maitrise parfaite compte tenu de sa mobilité sur scène (il ne tient pas en place), assurant un chant haut perché proche de celui d’un Plant.
Croyez-moi, si vous ne les avez pas vus en live, il faudrait vite réparer cela.
Le public est maintenant bien chaud pour recevoir les NO ONE, dans une Cigale qui s’est bien remplie, pour un concert ultra énergique à la setlist aux p’tits oignons.
Kemar est comme chez lui ici. Il le rappellera notamment en parlant de l’enregistrement du DVD Live le 30 novembre 2015 à la même place en 2015, quelques jours après les attentats de Paris et où il avait fait monter sur scène les survivants de Charlie Hebdo.
C’est donc sur ces symboles forts, comme toujours avec NO ONE, que le concert commence sur La Gloire du Marché qui ouvre également leur dernier opus Frankenstein, autre symbole bien ancré dans notre actualité et cher au groupe. C’est percutant, et le groupe est en grande forme.
Ils enfoncent le clou avec Silencio (du précèdent album Propaganda), groovy et envoutant à souhait, au texte toujours aussi engagé. Le titre trouve son public.
Les gus continuent avec Kids Are On The Run, véritable hymne bien ancré dans l’ADN de NO ONE IS INNOCENT, et déjà le pit ressemble à un formidable chaos.
La suite ne sera qu’un enchainement de titres plus intenses les uns que les autres, avec des paroxysmes comme ce Charlie avec Fred Dusquene (MASS HYSTERIA, BUKOWSKI) qui viendra jouer de la gratte aux coté de ses potes (ayant croisé Mouss dans la salle, c’est dommage que celui-ci ne soit pas venu pousser la chansonnette avec les NO ONE) ou encore Liar (Machine À Rêver) avec les Fills Monkeys venant faire les pitres derrière les futs.
La cohésion du groupe est totale et l’osmose avec le public parfaite.
Shanka nous balancera un solo (pendant lequel il causera avec sa guitare) entre La peau et Bullet in the Head (RAGE AGAINST THE MACHINE). Le public est au taquet et reprend tous les couplets en chœur.
Kemar est dans son environnement, le rythme est soutenu comme à chaque fois. Le groupe fera même monter une grande partie du public sur scène, créant un joyeux bordel dans la salle, le tout dans une bonne humeur palpable.
Le nouvel album est calibré pour le live, que ce soient les morceaux mid tempo (comme Ali (King of the Ring)) ou les plus speed à l’image de What the F**k qui viendra clore le concert sur une note bien punk.
NO ONE IS INNOCENT sont bien les garants d’une scène française intègre et engagée comme on aimerait la voir plus souvent. Ce soir ils ont une fois de plus prouvé qu’ils étaient les fers de lance incontestables du Rock français avec un grand R. Bravo messieurs et ne lâchez rien !
La Gloire du Marché
Silencio
Kids Are On The Run
Ali (King of the Ring)
Nomenklatura
Les Revenants
Djihad Propaganda
La peau
Bullet in the Head
Liar (Machine À Rêver)
Drugs
Charlie
Frankenstein
20 ans
Chile
What the F**k