OMEGA SOUND FESTIVAL 2022
DAY 1 – Vendredi 14 octobre
C.C Jean Carmet – Angers/Mûrs-Erigné
Plus qu’un festival anecdotique, le OMEGA SOUND FESTIVAL c’est avant tout une orga attentionnée et composée de passionnés. Loin d’une quelconque folie des grandeurs, le fest’ est bien calibré, offrant une affiche variée et des prestations de qualité (bière et nourriture). De plus, le CC Jean Carmet est un écrin parfait pour passer une bonne soirée avec une acoustique aux petits oignons. Cette année l’affiche est surprenante, faisant cohabiter des groupes plutôt antinomiques. C’est aussi en cela que l’OMEGA SOUND FESTIVAL fait la différence.
GORGEOUS
C’est avec GORGEOUS, un groupe de Heavy Prog mélodique angevins que débutent les hostilités. Plutôt bien en place avec un front Man au chant impeccable, le quintet fait le boulot et force le respect par son efficacité et son professionnalisme. Des nap de synthés enveloppent les compositions et le mariage est plutôt heureux. GORGEOUS sait envoyer du lourd quand il le faut, notamment sur leur final qui laissera une très bonne impression à un public encore clairsemé.
DIRTY BLACK SUMMER
Projet dense et rugueux avec JB Lebail (Igorrr, Svart Crown), DIRTY BLACK SUMMER est ma surprise de la soirée. Le quintet Niçois balance en mode bad boys un rock sombre et roots du meilleur effet. JB Lebail, toujours aussi charismatique et accroché à son micro, envoie ses racines grunges à la gueule d’une salle encore difficile à faire bouger. Qu’importe, le groupe nous livre un set carré et qui sent bon le rock avec un grand R. Fort d’un récent EP, «Great Deception», le groupe ne boude pas son plaisir d’être là ce soir.
GOROD
On passe un « level » dans la brutalité avec les Bordelais de GOROD. Ils vont sortir leur 7eme opus et sont en forme. Sous des lights épileptiques, des guitares techniques et assassines, GOROD veut visiblement en découdre. Julien « Nutz » Deyrez, le chanteur, est à bloc. Ils nous livrent également deux nouveaux titres, joués pour la première fois sur scène. Ces derniers passent brillamment l’épreuve du live.
La prestation est puissante et la salle est définitivement montée en température. Le public est réactif et le pit se cale sur l’énergie du groupe. Ça déménage sérieux.
ORDEN OGAN
Après GOROD la transition est violente. ORDEN OGAN a du mal à fédérer le public avec son power métal épique. Ce n’est pas faute de se donner, mais il faut un certain temps d’adaptation au public pour entrer dans le set.
La sauce finit par prendre, les Allemands maitrisent leur sujet et sont prompt à gérer une salle pas forcément acquise d’entrée de jeu. Les refrains sont repris en cœur par une base fan présente et qui donne de la voix. Les Allemands sont pros et savent y faire, dotés en plus d’un son au top. Sebastian « Seeb » Levermann est un frontman efficace. Ayant troqué son poste de guitariste en 2020 pour se concentrer sur le chant. A noter l’arrivée aussi d’un nouveau guitariste, Patrick Sperling, qui a parfaitement prit ses marques.
PUNISH YOURSELF
A nouveau, on change radicalement d’univers sur cette dernière partie de soirée. Avec un savoir-faire de près de 30 ans, les PUNISH YOURSELF créent toujours la surprise. Balançant un set intense et immersif, les Toulousains font mouche en distillant leur Punk Metal indus si personnel et leader par Vix69.
Inutile de vous dire que dans la salle ça remue sévère. Klodia est au top. Parfaite scéniquement, elle assure également au chant. Difficile de rester insensible à un set pareil. Le son est énorme également. La tribu PUNISH YOURSELF est bien dans la place.
Avec les PY on en prend plein les yeux. Les corps peints aux couleurs flashy et fluo, dans un esprit fête des morts à la sauce mexicaine, ils retournent le centre culturel Jean Carmet. Une fois de plus les furieux auront réussi à mettre le feu à la salle.
Shaârghot
On change de décor mais pas vraiment d’ambiance musicale avec Shaârghot. Véritable tableau vivant, le set s’oriente autour des personnages qui occupent la scène et dont Etienne, pile électrique inusable, est le centre. Peints en noir, les membres du groupe distillent son Electro énervé à la PRODIGY par certains aspects.
Mr Skarskin, membre sombre du groupe, a déjà sévit dans le public. On croise les visages noircis à son contact devant les crashs barrières.
Evoluant dans un univers dystopique et post-apocalyptique, Shaârghot livre des sets conçus comme des pièces de théâtres vivantes et participatives.
Intense et immersif, l’univers de Shaârghot a fait mouche ce soir. Le public, bien que mis à rude épreuve par PUNISH YOURSELF, a parfaitement adhéré au concept.
La soirée se termine, le OMEGA SOUND FEST 2022 est bien lancé. L’affiche hétéroclite aura bien fonctionnée finalement, faisant de cette première journée une réussite. L’organisation est au taquet, et on se sent bien dans les murs de la salle Jean Carmet. Un grand bravo à cette orga qui a à cœur de bien faire tant au niveau des artistes qu’à l’accueil du public. Bravo la team.