Among The Living
Live Report

Pop Evil + Fallen State @Le Trabendo Paris

Pop Evil + The Fallen State + Sweet Needles

Le Trabendo – Paris

Mercredi 20 Fevrier 2019


Pop Evil n’a pas le diable au corps !

En cette fin de mois de février dans la capitale, une queue interminable se dessine aux abords du Trabendo. Si les spectateurs s’attroupent, ce n’est pas pour le groupe de heavy US mais pour Lomepal au Zénith, rappeur millennial faisant rage auprès des bobos et des teenagers. Quant au Trabendo, il semble presque clos tant il est dépeuplé ! Surprenant pour la formation américaine aux millions de vues, loin des musiques de niche.

Grands gagnants d’un concours organisé par Pop Evil ayant pour but de valoriser la scène française, les parisiens de Sweet Needles assurent le premier opening. Sélectionné par un jury aux goûts affutés (Deezer, OUI FM, Gérard Drouot Productions et Réplica Promotion, pour ne citer qu’eux), le groupe survolté n’en est pas à son coup d’essai.

Il faut dire que Sweet Needles arpente les salles de l’Hexagone depuis quelques années. Avec Broken Bones sorti en 2016, un son gueulard et énervé accompagné de riffs entêtants marque l’identité de la formation. Entre chant clair et guttural, Oscar Bonnot tient le micro, incapable de rester en place. Avec des prouesses vocales dignes de Rob Zombie, le gaillard secoue l’audience de façon jouissive. Les frenchies livrent un hard rock excité et authentique, intemporel. Il ne faut pas se fier à l’étiquette, les Sweet Needles n’ont rien de mielleux !



C’est au tour du jeune groupe british The Fallen State de fouler la scène, pour quarante-cinq minutes de live rafraîchissant et rythmé. Dès les premières notes de gratte, il est évident que le groupe s’ancre dans un genre pop n’hard à la Nickelback. Bien ficelés, parfaitement rythmés, les tubes s’enchaînent avec professionnalisme. Au menu ? Un assortiment de feelgood songs mélodieuses, entre balades rock et rythmes heavy et dansants. L’originalité n’est pas la priorité de Fallen State ; vue et revue, la recette est bien réchauffée.

Sorte d’ersatz de Chad Kroeger, le chanteur Ben Stenning semble conçu sur mesure pour une audience féminine. Voix rauque à souhait, mèches blondes et tee-shirt moulant, le tableau est complet. Avec le tube Nova, The Fallen State s’adonne à la traditionnelle balade acoustique éplorée façon One Republic ou The Fray. Digne de figurer dans un générique de Grey’s Anatomy ! Malgré une énergie irréprochable, les anglais peinent à se dégager des clichés kitsch véhiculés par le hard rock moderne. The Fallen State empreinte une route tracée mais bétonnée. Un choix raisonné, bien que manquant de spontanéité !



Connu pour ses quelques tubes aux refrains entêtants, ses cinq albums au compteur et ses riffs acclamés, Pop Evil fait son entrée dans un Trabendo plus que parsemé. Evoquant le manque de succès du groupe outre-Atlantique, ce vide inattendu est rapidement compréhensible. Dès les premiers tubes, un manque d’harmonie et de musicalité vient s’immiscer. Frappant d’apathie, Pop Evil désole par sa performance mainstream de piètre qualité. Footsteps, Be Legendary, Waking Lions… Les morceaux phares du groupe sont pourtant au programme, mais ne parviennent pas à faire décoller l’audience au-delà du troisième rang !

Pourtant dans le circuit depuis presque 20 ans, Pop Evil souffre d’un manque de caractère, plongeant à pieds joints dans un gouffre stéréotypé. Dommage de constater que la tête d’affiche se fasse ainsi surpasser par ses premières parties, bien plus énergiques ! Frontman sans saveur, Leigh Kakaty reste statique le long du concert. Atteint d’une bronchite, tisane à la main, le chanteur n’a visiblement pas souhaité d’annulation sur sa tournée Européenne.

Les musiciens tentent de rattraper le tout, apportant au live un regain de pep plus que nécessaire. On saluera la performance de Matt DiRito, bassiste infatigable éclipsant ses acolytes à coup d’acrobaties et de headbanging. Cerise sur le gâteau, un soundcheck exécrable porte le coup de grâce au concert déjà chancelant. L’ensemble est simplement inaudible, la batterie et les basses couvrant la voix ainsi que les lignes mélodiques. Pourtant bien reconnaissable sur album, il est quasiment impossible de distinguer les morceaux entre eux… Le live parisien de Pop Evil se soldera par un échec artistique et commercial. Pas de chance pour le groupe du Michigan, auquel les fans accorderont peut être une seconde chance lors d’un futur passage Européen !


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