Regarde les Hommes Tomber – Svart Crown – Demande à la Poussière
Samedi 20 nombre 2021
Décidément LaClef aime le black metal post « quelque chose ». On se souvient du concert de Celeste (+ Comity + The Order of Apollyon) du 15/03/2019. Les murs fissurés autour du bar de la petite salle en portent encore les stigmates. Pour la facture électrique ce soir-là avec Celeste il n’y avait pas eu surchauffe des lights avec leur fameuse mise en scène puisque seules les lampes frontales des musiciens éclairaient la scène avec quelques lumières stroboscopiques venant nous aveugler de temps en temps…
Ce soir dans la grande salle du bas les lights joueront un rôle non négligeable, apportant ce « petit plus » à la scénarisation des différentes prestations.
Demande à la Poussière
Avec un album Quiétude Hostile encore tout chaud sorti fin mars, Demande à la Poussière entame la soirée dans un contrejour angoissant. Le premier titre « Morphème » à l’image de la musique des français alterne entre mélodies calmes suivi de blasts puissants et riffs déchirants alimentés par les growls de Krys Fruit-Denhez.
L’ambivalence du titre éponyme montre lui aussi qu’avec DALP on joue avec le chaud et le froid dans une scénarisation des plus dépouillée. Les titres s’enchainent dans un post-black metal sludge tourmenté devant un public curieux, fasciné et respectueux de la tourmente proposée sur scène.
Tout comme le titre de leur dernier album Demande à la Poussière nous offre un show bien sombre aux ambiances obscures sous des lights blancs aveuglants tel notre dernier voyage vers un au-delà tout tracé d’une lumière aveuglante.
Svart Crown
Changement d’ambiance avec la bande à JB Le Bail complètement remaniés. Eux aussi ont un album Wolves Among the Ashes (Century Media Records) qui a un peu plus d’un an et dont certains titres sont joués ce soir.
Un death/black raffinée
Les musiciens headbanguent à l’unisson à se faire craquer les vertèbres comme sur « Thermageddon », et ce malgré son break qui permet de reprendre son souffle avant qu’une avalanche de riffs accompagnés de chœurs bien lourds que ne renierait pas un Behemoth vienne reprendre le dessus. Ou encore avec le mid-tempo « Blessed Be the Fools » assez shamanique dans son intro et complètement envoutant sous les coups de batterie qui donnent le rythme de la marche bien sombre ponctuée par ses « Delirium sanctum – Sanguis » oppressant.
Le death/black metal de Svart Crown est raffiné, travaillé jusqu’aux derniers petits détails tels des orfèvres des arrangements avec toujours cette capacité de calmer le jeu lors d’un break (« Exoria ») assez proche d’un Mastodon. Ce soir le combo pioche dans ses 3 derniers albums avec tiré de Abreaction, l’angoissant « Golden Sacrement » ou le rituel « Orgasmic Spiritual Ecstasy ».
La très belle prestation se termine par le triptyque « Ascetic Purification », « Revelation: Down Here Stillborn » et « Profane » tiré de l’excellent Profane sorti en 2013
Regarde Les Hommes Tomber
En descendant les marches de la grande salle de La Clef on est d’emblée plongé dans l’univers des nantais. Candélabres sur le devant de la scène, lumière tamisée, léger fumigène par ci par là et lourdeur des riffs.
Porté par un T.C. bien en voix passant de growls à un chant clair, théâtral et complètement porté par la musique. Parfois accroché à son pied de micro, parfois se renversant en se tordant au grès des riffs lourds et enivrant d’un post black metal bien à eux avec ses pincés de sludge.
Quelle claque, quelle puissance dégagée.
Le public est porté dans ce délire onirique où pratiquement tous les titres joués ce soir sont tirés du dernier album Ascension sorti chez Season of Mist. Album représentant la fin du triptyque commencé en 2013 mais aussi point de départ dans une autre maison de disque.
Quelle claque, quelle puissance dégagée. Rien n’est laissé au hasard dans cette progression théâtrale chaque musicien suit sa partition en rythme. De l’intimité portée par les candélabres au feux incessants à la fin du set les français nous plongent dans une cérémonie endiablée et sans issus.
RLHT fait fort car lorsqu’on arrive au dernier titre de la soirée « Au bord du gouffre » on ne peut que Regarde(r) les Hommes Tomber…