The Pixies + The Pale White
Olympia, Paris, 27 mars 2024
Remerciements à AEG productions
Texte et photos par Martine Varago
20 h : Beau début de soirée avec le trio anglais The Pale White, originaire de Newcastle. Les deux frères Adam Hope (guitare, chant), Jack Hope (batterie) et leur pote bassiste Tom Booth adoptent un look seventies et jouent un rock classique définitivement heavy. Les riffs sont agressifs et la basse puissante, alors que le batteur évoque les facéties d’un Keith Moon de la grande époque. Même si The Pale White n’inventent rien et qu’ils ne démontrent aucune originalité devant une fosse aux trois-quarts pleine, ils déversent une énergie positive durant 35 minutes. Les musiciens, ravis d’être là, interprètent leurs morceaux avec enthousiasme et attitude rock. Et le délirant batteur, magnifique forcené, se donne en spectacle au beau milieu de la scène ! On a plus l’habitude d’apercevoir les batteurs cachés derrière leurs cymbales mais Jack explose derrière ses fûts, pour le plus grand plaisir des spectateurs.
21h : Les Pixies opèrent ce soir dans un décor un peu plus sophistiqué qu’à l’habitude : le grand P ailé est affiché au fond de la scène tandis que cinq sphères suspendues ornent l’arrière scène au-dessus des musiciens. On reconnaît le globe de la pochette de Bossanova. A mi-set, quand on passe à « Trompe le Monde », les sphères pivotent et deviennent des yeux. The Pixies introduisent leur show par le rock surf « Bossanova ». On remarque tout de suite, à droite de la scène, la remplaçante de Paz, Emma Richardson, ex-Band of Skulls, très loin d’avoir le charisme de Paz Lenchantin ! Mais peut-être que Charles Michael Kittridge Thompson ne supportait plus Paz… qui s’est faite limogée soudainement début mars 2024.
Une fois passés les excellents « Rock Music », « Velouria », « Allison» et « Is She Weird », quelques chansons monotones comme « Stormy Weather », « Havalina » sont lancées. Le changement perpétuel de guitare démontre l’exigence du boss mais heureusement le son du troisième show des Pixies reste correct par rapport à leur première soirée. Puis, on se raccroche aux riffs rock et aux lignes de basse sur « Dig for Fire », « Hang Wire », « Planet of Sound » et le U-Mass. Au premier rang du balcon, quatre jeunes filles, quasi dénudées, se déhanchent au rythme des riffs rock, animant un peu l’Olympia.
Le quatuor américain, pourtant méritant sans genre, exécute machinalement leur spectacle, jouant quasi tous les titres de leurs albums Bossanova (1990) et Trompe Le Monde (1991). Malgré les quelques bons vieux titres des années 90, les musiciens continuent d’être anodins. Heureusement le public, content d’assister à l’un des trois shows sold-out des Pixies, connaît les paroles par cœur et accompagne le leader. Terminant par le classique trio «Wave of Mutilation», «Where Is My Mind?» et «Here Comes Your Man», avec les choeurs du public, The Pixies saluent et partent de la scène. Aucun rappel malgré le public huant des « encore ! ». Les lumières se rallument rapidement, signant définitivement la fin de la soirée.