Among The Living
Live Report

THE STRANGLERS + THE MELOMANIACS @ La Cigale Paris

THE STRANGLERS + THE MELOMANIACS 

Paris – La Cigale 

25 novembre 2017

 


Où situer les Stranglers sur l’échiquier musical ? Punk, pop, new-wave, rock ? Globalement, cette éternelle question n’a que peu d’intérêt. L’essentiel est de les situer dans une Cigale affichant complet, toujours là au bout de quarante ans d’une carrière marquée par une flopée de tubes et finalement sans énormément de changement de personnel. JJ Burnel et Dave Greenfield restent là et même si Jim Macauley officie derrière les fûts pour la tournée, Jet Black reste actif par ailleurs. La date du jour s’inscrit dans la tournée ‘Classic Collection’ coïncidant avec la réédition de leur discographie des années 1977 – 1982. En ouverture de la soirée, The Melomaniacs, trio londonien, assis, œuvrant dans le genre Americana noir selon leur propre page facebook.

19h30, le trio ouvre les hostilités. Motif d’étonnement fort, les trois musiciens sont assis ! Deux guitares, un clavier. Étrange. Ils délivrent une musique planante, introspective. Pas forcément évidente à découvrir à brûle-pourpoint pour le non-initié.
Mike Marlin au chant et à la guitare se dit content d’ouvrir pour les Stranglers. Il introduit le titre ‘It’s Allright’ en disant qu’il ne connaît pas la traduction en français et dédiera un des morceaux aux femmes présentes, confiant là aussi ne pas connaître la traduction. Sa voix est assez sépulcrale et donne un drôle d’effet à ces annonces. Pas forcément ultra engageant. Toutefois le public apprécie et applaudit.

20h00, les anglais quittent la scène. Espérons quand même plus de dynamisme avec la tête d’affiche.

Dès le début du concert, le public réagit, chantant et applaudissant sur l’introduction. L’ambiance semble assurée de ce côté-là. ‘Toiler On The Sea’, le premier titre, nous ramène presque quarante ans en arrière et plante le décor. Quatre hommes en noir, sobres, avec JJ Burnel et Baz Warne aux avants-postes. JJ, la « french touch » du groupe, a cette démarche particulière, visage fermé, courbé sur sa basse, dodelinant. Avant ‘(Get A) Grip (On Yourself)’, le bassiste saluera le public, précisera que la Cigale a été conçue par Philippe Stark notant que le designer est écossais. « Tout comme votre président », continuera-t-il pour un trait d’humour, « Emmanuel Mac Ron ».

Sometimes’ nous ramène à la fin des années soixante-dix après un ‘Was It You’ plus « récent ». Les spectateurs sont toujours là et en chantent l’introduction. La voix de Baz est âpre, nous ne sommes pas dans le registre des grands vocalistes, mais la musique des Stranglers peut être râpeuse (doit l’être ?). En tous les cas, le son du groupe est là, identifiable entre mille, unique et les réglages du soir permettent d’en profiter pleinement même si le volume est assez élevé. Un peu trop peut-être.

Burnel


Nice’n’Sleazy’ verra le plus gros effet scénique de la soirée avec Jean-Jacques et Baz s’avançant tous les deux de concert sur le devant de la scène. Pour le reste, la sobriété des mouvements prime même si les deux hommes dégagent une réelle présence et ont une certaine classe. Et sont vraiment souriants envers le public et entre eux ! Ce qui est franchement plaisant et montre une entente certaine entre les musiciens. Mais dans l’absolu, les morceaux parlent d’eux-mêmes. En effet, comment ne pas être convaincu par la pépite ‘Midnight Summer Dream’ ou le magnifique ‘Always The Sun’ ? Le public présent l’est assurément comme le montre l’accueille qu’il réserve à ce tube des anglais. La musique des Stranglers peut être âpre mais aussi chatoyante !

Après un ‘Don’t Bring Harry’ sur lequel JJ chante une partie en français, le groupe décoche un autre classique : ‘Golden Brown’. Habillé de jolies lumières de manège, le titre est évidemment bien reçu et le solo de guitare salué par les fans. Baz portera sa main à son cœur en signe de reconnaissance. L’éclairage sur ce titre est soigné ce qui est le cas pour tout le concert. Là aussi, la sobriété est là mais les grands rais lumineux qui habillent souvent les morceaux possèdent une certaine classe. Le fond de scène est habillé du logo du groupe et de dessins d’immeubles stylisés.

Bear Cage’ qui suit ramène ce côté âpre et lancinant qui peut émaner des morceaux des Stranglers. Les ambiances varient sans pour autant que l’engouement des fans ne faillisse. Assez étonnant finalement.
Baz salue les anglais présents ce soir et effectivement, ils sont nombreux. Et JJ de rajouter non sans humour qu’avec le Brexit, ils ne viendront plus. Baz précise aussi qu’une demande de mariage a été faite ce soir.

the stranglers


Walk On By’ remue la fosse et les barrières de sécurité ploient sous la pression sans toutefois céder fort heureusement ! Preuve que l’ambiance est bien là côté public. D’ailleurs la grande majorité des gradins est debout
Le chaloupé ‘Peaches’ remporte un gros succès tandis que ‘Norfolk Coast’ remet un peu plus de pêche punkisante dans la soirée, pêche que ne lâche pas le très bon ‘Hanging Aroung’ dont l’introduction est soutenue par les applaudissements de spectateurs ravis.
5 minutes’ rugueux à souhait chanté par JJ Burnel et le punkoïde ‘TANK’ avec sa petite ritournelle au piano emmènent la Cigale vers la pause rappel ; il est peu avant vingt-deux heures.

Les fans manifestent et le groupe revient.  Rien de nouveau dans la gestion des rappels au début desquels JJ remercie le public d’être venu, remercie les rosbifs et les parisiens avec leur sale réputation, ponctuant le tout d’un provocateur « 75 Fuck off ! ». Punk attitude ? Et le bassiste de continuer en expliquant qu’au sein du groupe, ils n’ont pas été toujours des génies musicaux. Etonnante franchise qu’il illustre en disant qu’ils vont jouer le premier morceau des Stranglers. Il s’agit de ‘Go Buddy Go’, hymne punk basique au chant vociféré et soutenu d’un piano bien rock’n’roll. Quel contraste entre ce titre et un ‘Always The Sun’ ! En tous les cas, ce morceau remporte un gros succès.

No More Heroes’ clôture une bien belle soirée, sobre, efficace avec un groupe et un public manifestement heureux d’être là ! C’est vraiment l’essentiel. Quant à savoir où situer les Stranglers, la réponse est simplement parmi les groupes offrant une belle prestation. Le reste est accessoire.



Setlist The Stranglers

Toiler on the Sea

Was It You?

Sometimes

(Get a) Grip (On Yourself)

15 Steps

Nice ‘n’ Sleazy

Midnight Summer Dream

European Female

Always the Sun

Don’t bring Harry

Golden Brown

Bear Cage

Walk On By (reprise de Dionne Warwick)

Relentless

Peaches

Norfolk Coast

Hanging Around

5 Minutes

Tank

——————————

Go Buddy Go

No More Heroes

 

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