BACCHANTES – Bacchantes
Sortie le 5 Février 2021
Toujours convaincu que l’éclectisme ouvre l’esprit et m’apporte une approche toujours plus riche parmi tout ce que j’écoute. De temps en temps, j’aime bien tenter l’exercice de parler d’un disque qui sort complètement de mon ordinaire musical mais qui me touche. BACCHANTES est un quatuor breton, composée de quatre femmes un peu multi-instrumentistes, une sorte de TORTOISE façon folk.
Un premier morceau, Aride, de leur composition, qui vous plonge immédiatement dans l’univers mystique de BACCHANTES entretenu par tous ces instruments dont on n’a pas l’habitude, harmonium indien, cloches, tambourins et maracas graines.
L’ambiance est posée.
Les morceaux se suivent mais ne se ressemblent pas, car la grande majorité des titres sont des mises en musique de poèmes de différents auteurs : Isaac Habert (1582) Gérard de Nerval (années 1830) Paul Verlaine (1866), Edward James (1937), donc plutôt de vieux textes mais des mises en musiques complétement improbables et puissantes. Néanmoins, on y trouve une collaboration avec Romain Marsault et deux compositions complètes (textes et musique) de BACCHANTES.
L’intro, sur Politique, verre en cristal, harmonium et baguettes sur guitare donne un rendu très malveillant, je suis sous le charme, vraiment extraordinaire. Les différents chants se mêlent à merveille.
Sécheresse qui débute la face B (ben oui, c’est un vinyle) met en musique un extrait de poème de Edward James dans une montée plutôt crescendo et de nouveau, ce mélange de chants, génial !
A la différence de sa précédente, Marine de Verlaine est moins rythmée mais il plane une sorte de pression sous-jacente, comme une complainte de femme de pécheur parti en mer.
Que ce soit Chœur d’amour, avec son ambiance incantation de sorcière ou Hellébore Fétide qui a une consonance chinoise sur le refrain, on retrouve une ambiance folklorique étrange. Ce même folklore qui est aussi présent en presque moins barré sur Rumeurs Nocturnes dont le chant lyrique prend à contrepied le côté pop du reste du morceau.
La conclusion, Terre d’allégresse, est un extrait, a capella, du chant des marais autrement appelé le chant des déportés et terminant cet album sur une note positive, l’amour.
Voilà, je suis désolé, je ne voulais pas en parler aussi précisément, mais ce disque, aussi surprenant qu’il puisse paraitre, me rappelle tellement de références rock avant-gardiste telles que THE EX, DOG FACED HERMANS, HISSANOL voire même un côté NOMEANSNO ou Sasha d’HELIOGABALE dans le chant. Tous ces groupes qu’un certains Etienne Foyer m’a fait découvrir quand nous étions de grands ados ou de jeunes adultes dans le milieu des 90’s. Je ne sais pas, vous, ce que vous en penserez, je vous l’accorde les références citées ne sont peut-être pas dans votre panel et j’avoue qu’elles sont subtiles. Par contre, il est clair et évident que cet album est juste une bouffée d’air bienvenue dans le monde actuel.
Alors, mes petits lecteurs habituels, lâchez l’espace d’une heure vos double-pédales, guitares saturées et autre growls et tentez l’expérience Poème Folk Mystique de BACCHANTES.
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