IN FLAMES – Battles
Sortie le 11 novembre 2016
Anders Fridén – vocals
Björn Gelotte – lead guitar
Peter Iwers – bass
Niclas Engelin – rhythm guitar
Joe Rickard – drums
Cadeau empoisonné s’il en est, chroniquer un album d’IN FLAMES n’est jamais chose facile, déjà parce que le groupe est un monument, ensuite parce que leur “ virage musical” mainstream intervenu à partir de A Sens of Purpose aura déçu plus d’ancien fan qu’il n’en aura fédéré de nouveaux.
C’est donc Battles, 12eme album en 23 années d’une carrière prolifique, et petit frère de Siren Charms qui atterrit aujourd’hui dans mes chastes oreilles. Résolument mélodique, ayant perdu tout ce qui peut ressembler à une paire de corones ou d’un semblant de motivation ou d’innovation, cet opus n’en reste pourtant, et c’est bien ce qui est étonnant, pas mal du tout !
Amoureux inconditionnel de Colony, CLayman et Reroute to Remain, j’étais tombé sous le charme de A Sens of Purpose, étonné du brio avec lequel le groupe (commençant à se faire vieux) avait intelligemment géré son virage mainstream. Suivant allègrement ce nouveau filon, les suédois ont vite pris le pli de la facilité en enchainant des albums toujours plus mélos tout en n’oubliant pas d’y mettre leur marque de fabrique ce qui, ne nous le cachons pas, a permis de sauver les meubles sur Sounds of a Playground Fading (avec Deliver US qui ne ressemble pas à autre chose qu’un hymne malgré son côté « sous Purpose ») mais qui a fini de faire son chemin) partir de Siren Charms. C’est donc un nouvel abum, tout de mélo et de chant clair vêtu qu’In Flames nous revient en cette fin d’année.
Extrêmement bien produit, comme toujours avec ce groupe qui a révolutionné le metal (Haters gonna hate mais je m’en fous), avec des guitares surpuissantes et une voix travaillée à la limite du fake (il n y a qu’à écouter certains « vrais »live pour s’en rendre compte), des arrangements qui sentent le In Flames à deux kilomètres et enfin un esprit qu’on ne pourra jamais leur enlever., il faut reconnaitre néanmoins que le combo réussi ce triste exploit de se plagier lui-même ( Zakk Wylde si tu nous lis, arrête immédiatement ) !
On ne peut que constater l’efficacité de titres comme Drained, The End (et sa tourne de guitare clairement pompée d’un précèdent album …) ou Trough my eyes mais au fond, cela ne sent-il pas le réchauffé de Sounds of a playground fading ? Même grilles d’accords plaqués lors des refrains, mêmes constructions de morceaux….
En écoutant des titres aussi insignifiant à l’image de Save Me, The Truth (mais c’est quoi cette intro de Teenager boutonneux à la BMTH ?), In my room ou Like Sand, on ne peut que se demander « pourquoi avoir pondu ça ? ». Joe RIckard fait un excellent travail à la batterie, essayant de coller au maximum à l’ineffaçable trace qu’a laissée Daniel Svensson pendant 15 ans, mais là alors, il faut voir la qualité de certaines compos qu’on lui demande de bosser (syndrome Fred Akesson dans Opeth qui a été totalement floué en entrant dans un groupe de Death pour finir dans un groupe de Folk Baba cool) ; à croire que Jesper, ayant senti le vent tourner après A sens of Purpose, a bien fait de mettre les bouts.
Cet album est donc mi-figue mi-raisin, à savoir un exécrable album d’In flames mais un album de Métal mélodique plus que correct avec des influences Death et (maintenant) métal core servi par une prod aux petits oignons. Pour sûr à réserver à la nouvelle génération qui méconnaît les premières œuvres burnées et pétries de talent du combo.