MÒR – Hear The Hour Nearing !

Sortie le 12 avvril via Les Acteurs De L’Ombre

Dix ans après sa création (première démo Aequinoctium, en 2015 et un EP live en 2022), Mòr livre son premier album, Hear the Hour Nearing! via Les Acteurs De L’Ombre.

Avec Mòr, pas besoin d’une intro grandiloquente pour sortir un album. Sur « The Vanishing of Matter » on rentre tout de suite dans le vif du sujet. C’est du gros black metal bien étouffant avec un relent hardcore/post-metal à la Neurosis. Son riff qui rentre bien profondément dans la tête avant que le break ne vienne enfoncer le clou avec cette voix écorchée qui apporte ce sentiment d’urgence.

J’aime ces riffs venus du froid sur « Eden ». Le paradis prend ici des tournures infernales. La musique est pesante. Pas de place pour s’appesantir, pour respirer, la pomme du fameux jardin est déjà pourrie. C’est du brutal, du « Trve ». On peut être à même de penser que c’est dû au fait que l’enregistrement a été réalisé sur plusieurs années avec des interruptions sûrement dû au Covid (d’où le titre de l’album gorgé d’espoir…). Mais le résultat donne un côté sincère, sans fioriture… le break est monstrueux, d’une beauté froide comme un regard échangé rapidement mais d’où l’on sent une vulnérabilité…

La première instrumentale (« Third Path ») pose les bases où la basse se fait plaisir. Un moment de répit. Une plage d’attente où l’auditeur reste dans l’expectative de ce qui va se passer après. Répétitif jusqu’à l’aliénation comme sur la deuxième instrumental (« Cave of Shadows ») et ses arpèges hypnotiques.

Le quatuor rouennais a l’art de rentrer rapidement dans le vif du sujet. « The Letter of Loss » est assez binaire et obsédant au début : ça blast, ça éructe avant qu’ils nous mettent une plage atmosphérique très calme pour qu’on reprenne nos esprits avant que l’étourdissement ne vienne nous reprendre dans cette course effrénée.

« Sulfur » possède des éclats de riffs nous faisant penser aux premières heures d’Immortal… une marche forcée, spartiate n’ayant pas peur de nous ressasser le même riff nauséeux.

Même sentence avec « Sutcivni Los », la musique me fait aussi penser à celle de Lakei et de son album Konspirasjoner. Ce qui est bien avec Mòr c’est qu’il est difficile de les cataloguer dans le black metal. Leur musique subit de nombreuses influences : c’est moderne, osé avec beaucoup de prise de risque allant du black metal old school au post-hardcore.

« Smaragdina » n’est qu’une déflagration tout comme l’agressif « The Apprentice » et sa voix bien « core ». Pas de répit, le son est encré dans du old school mais la voix écorchée s’ouvre vers plus de modernité avec des relances de breaks plus classiques.

la musique de Mòr est comme une pluie de météorites de riffs qui nous écrase déclenchant un raz-de-marée de blasts qu’on ne peut arrêter. C’est sombre, sans une once d’espoir à l’image du titre de ce premier album fort en émotion…

Tracklisting :