DUSK OF DELUSION – (F)unfair
Benoît Guillot: chant
Claude Colmars: guitare
Julien Skorka: basse
Matthieu Morand: guitare
Romu Carre: batterie
Les lorrains de DUSK OF DELUSION nous arrivent avec un premier opus nommé (F)unfair, difficile à appréhender mais qui vaut l’investissement tant le projet est de qualité.
Se réclamant du néo métal, il serait réducteur de les cataloguer trop rapidement dans ce style au vu de la variété des influences distillées ici.
Construit comme un concept album, (F)unfair déroule son fil rouge dans les méandres d’une fête foraine du début du 20ème siècle pour en tirer des analogies entre les personnages de l’époque et nos préoccupations d’aujourd’hui.
(F)unfair est massif et brutal, également riche en mélodies notamment amenées par les guitares parfois aériennes et toujours accrocheuses. La section rythmique est lourde, appuyant clairement le côté heavy du groupe, souvent proche d’un univers à la SLIPKNOT, voire même à la KORN.
Entre chant clair et hurlé, Benoît Guillot colle plutôt bien aux compos, avec un timbre particulier qui peut laisser dubitatif au premier abord mais qui apporte au final cette touche qui fait la différence (notamment son approche vocale sur White Words ou encore Strings On Your Arms).
Ouvrant sur un puissant Insanity, DUSK OF DELUSION nous plonge directement dans leur univers brutal et très efficace. Les riffs sont assassins et la rythmique bastonne sérieusement.
Il y a un aspect bien groovy sur cet opus, amené par le jeu du bassiste Julien Skorka, qui donne ce petit plus qui sort l’album des sentiers battus et rebattus (avec plus ou moins de réussite) du Nu-Métal.
Avec des compos comme The Juggler, le rendu d’une certaine folie distillée par les lascars est parfaitement bien restitué, notamment avec les guitares aliénantes sur fond de mélodies de fête foraine, tranchant avec la base rythmique volontairement pachydermique. Les chœurs y sont vraiment excellents, donnant une dimension bien particulière au titre.
Ecoutez-moi ce All You Can See et son riff génial qui commence en mode rock’n’roll pour finir à la Kirk Hammet, le tout ponctué d’une section rythmique monumentale notamment au niveau des percus.
Ce ne sont pas moins de 12 titres que DUSK OD DELUSION nous délivre avec (F)unfair, massifs et plutôt variés qui ne peuvent laisser indifférent. Non exempts de défauts (notamment au niveau de la production qui a tendance à étouffer un peu les guitares), (F)unfair est en réalité un album qui fait la passerelle entre les genres avec ses ambiances empruntant à des influences aussi diverses que le doom voire le Thrash pour sortir le groupe du carcan étroit qu’est le Nu-Métal.
Ce premier album de DUSK OF DELUSION est une très bonne surprise qui demande un certain investissement pour en appréhender toutes les subtilités. Un groupe à suivre de très près.