CARACH ANGREN – The Cult of Kariba
Sortie le 17 Octobre 2025 – Season Of Mist
Cinq années après Franckensteina Strataemontanus, les maîtres néerlandais de l’horreur symphonique sont de retour avec The Cult of Kariba, un EP en cinq actes qui marque un retour aux sources particulièrement réussi. Prévu pour le 17 octobre chez Season of Mist, cet opus revisite le mythe fondateur du groupe tout en l’enrichissant d’une dimension narrative encore plus sombre et sophistiquée.
Un retour aux origines narratives
Avec ce nouvel EP, Carach Angren reprend le fil narratif de son tout premier album Lammendam (2008), inspiré de la légende de la Dame Blanche de Schinveld. Cette fois, le duo formé de Dennis « Seregor » Droomers et Clemens « Ardek » Wijers enrichit cette mythologie locale d’un nouveau personnage sinistre : Kariba, une empoisonneuse et sorcière présumée dont l’esprit porte un héritage de vengeance.
L’histoire se déroule comme une tragédie en cinq parties, depuis l’ouverture inquiétante « A Malevolent Force Stirs » où les villageois se rassemblent secrètement pour un rituel, jusqu’à la conclusion apocalyptique « Venomous 1666 » où Kariba réclame les vivants pour sa tombe. Cette approche narrative cyclique démontre la maturité artistique du groupe, capable de construire un univers cohérent tout en explorant de nouvelles facettes de leur mythologie personnelle.
L’EP bénéficie d’une production soignée orchestrée au Tidalwave Studio en Allemagne par Patrick Damiani, ingénieur reconnu pour son travail sur des projets d’envergure dans le metal extrême.
Le single « Ik Kom Uit Het Graf » (« Je sors de la tombe ») marque une étape importante dans la carrière du groupe : il s’agit de la première chanson entièrement écrite en néerlandais de leur vaste catalogue. Cette décision artistique audacieuse renforce l’ancrage régional du récit tout en démontrant la volonté du groupe d’explorer de nouveaux territoires expressifs.
Le clip officiel, réalisé par Zoran Bihac, cinéaste reconnu pour ses collaborations marquantes avec Rammstein et Lindemann, traduit parfaitement la menace et l’horreur de la chanson en un langage visuel saisissant. Cette collaboration internationale témoigne de la reconnaissance dont jouit désormais Carach Angren au-delà des frontières du black metal symphonique.
Depuis leur formation en 2003, Carach Angren a su développer un style que le claviériste Ardek qualifie lui-même d' »Horror Metal », fusion réussie entre la férocité du black metal et la grandeur des arrangements symphoniques. The Cult of Kariba illustre parfaitement cette approche, mêlant riffs puissants, orchestrations envoûtantes et narration théâtrale dans une atmosphère cinématographique d’une rare intensité.
Le groupe, qui évolue désormais en duo depuis le départ de son batteur historique Namtar, a su préserver l’essence de sa musique tout en affinant sa formule. L’utilisation d’éléments folkloriques régionaux, de poèmes d’archives et de symbolisme occulte démontre une recherche documentaire approfondie qui enrichit considérablement la dimension narrative de leur travail.
Carach Angren l’un des groupes les plus inventifs de la scène black metal symphonique européenne
The Cult of Kariba se distingue par sa cohérence narrative et sa production irréprochable. En seulement un peu plus de vingt minutes, Carach Angren parvient à créer un univers immersif complet, prouvant que la durée n’est pas un critère déterminant pour la qualité artistique. Chaque morceau s’articule avec les autres, créant une progression dramatique qui maintient l’attention de l’auditeur du début à la fin.
Après une introduction “épique”, digne d’un Seigneur des Anneaux (ou d’un Blind Guardian!), “Draw blood” nous assène une introduction quasi electro. Nous revoilà dans quelque chose de proche des grandes heures d’un certain Cradle of Filth.
“The Resurrection of Kariba”, qui est sans doute le morceau central de cet E.P. commence par une belle introduction au piano, qui laisse place à une violence blastbeatée.
Nous voilà certainement face à du Carach Angren pur jus, qui mêle ambiance éthérée, délicate même, avec un peu de folie et de furie. On se rappelle ici, qu’il y a tout de même un peu de black metal ici !
“Ik Kom Uit Het Graf” revient à une ambiance très électronique avant de finir par “Venomous 1666” et ses riffs et rythme très speed metal !
Cette œuvre confirme la position de Carach Angren comme l’un des groupes les plus inventifs de la scène black metal symphonique européenne. En revisitant leurs origines tout en explorant de nouvelles possibilités expressives, le duo néerlandais démontre une maturité artistique remarquable et une capacité d’innovation qui augure bien de leurs futurs projets.
The Cult of Kariba s’annonce donc comme très intéressant pour les amateurs de metal extrême mélodique et les passionnés de récits gothiques.



