LODZ – Time Doesn’t Heal Anything
Sortie Mars 2017
Benoît Castel : basse
Eric : chant, guitare
Olivier : guitare
Vince : batterie
Délicieusement sombre et dépressif, le 2eme opus de LODZ nous entraine dans les confins d’une mélancolie dont seuls les lyonnais ont la clé de sortie.
Magnifiquement produit, ce Time Doesn’t Heal Anything est un album fort et puissant qui chasse sur les terres d’un métal dépressif de qualité, dépositaire d’un genre atmosphérique écumé par des groupes comme CULT OF LUNA, KATATONIA ou encore PAIN OF SALVATION sous certains aspects.
Eric y alterne le chant clair à des growls bien placés, donnant une dimension plus dépressive à l’ambiance générale de l’album. Résolument sombre, la texture des compos ne porte pas la joie de vivre comme message premier, mais en attendions-nous autre chose ?
Time Doesn’t Heal Anything s’écoute comme une histoire triste contée par un narrateur écorché et en proie à un tourment qu’il tente de partager comme un exutoire qui semble inaccessible. Le message est porté par une section rythmique tenant parfaitement son rôle et remarquablement maitrisée, plongeant alternativement l’auditeur dans une catatonie pour l’y en extraire brutalement.
LODZ navigue sur les frontières du Black Métal sans pour autant s’y perdre, rendant l’œuvre, malgré l’ambiance, très accessible et agréable à l’écoute.
Ecoutez-moi ce Cataract puissant et aliénant avec son refrain repris en chœur, qui vous entraine dans la folie. Mélancolie et tristesse sont les mamelles de LODZ. Elles suintent littéralement de ce Time Doesn’t Heal Anything dépressif dont on n’arrive plus à se défaire, véritable piège à la volonté.
D’autres moments plus aériens et éthérés comme This Feeling viendront vous passer momentanément du baume pour mieux vous faire replonger ensuite dans les méandres de la dépression.
Les variations sur l’album sont subtiles. On a plutôt l’impression d’avoir à faire à un concept album, une sorte de pièce unique qui s’écoute d’une traite. En un peu moins d’une heure LODZ vous aura transporté dans un voyage initiatique au plus profond de votre part d’ombre. La pochette de l’album est à l’image de son contenu, classieuse et contemplative.
Certes le genre n’est pas révolutionné, mais est-ce vraiment le propos ? Les français nous offrent ici un album abouti et léché qui trouvera aisément son public dont je fais maintenant partie.