MASTODON – Emperor Of Sand
Sortie le 31 mars 2017 via Warner
Brann Dailor – Drums and Vocals
Brent Hinds – Guitar and Vocals
Bill Kelliher – Guitar
Troy Sanders – Bass and Vocals
Riche, jouissif, monumental, les qualificatifs ne manqueront pas pour acclamer cet Emperor Of Sand qui voit MASTODON revenir aux affaires. En nous livrant ici un opus abouti et à tiroirs, les ricains remettent les pendules à l’heure, accompagnés de Brendan O’Brien aux manettes qui avait déjà produit l’incontournable Crack the Skye en 2009.
De retour au concept album, MASTODON signe avec Emperor Of Sand un opus plus sombre que les précédents en accords avec la thématique et les douloureuses épreuves traversées par les membres du groupe.
En effet, alors que la femme du bassiste Troy Sanders et la mère de Brann Dailor se battent contre le cancer, la mère du guitariste Bill Kelliher est décédée d’une tumeur cérébrale. On peut aisément comprendre le processus d’écriture qui en a suivi pour aboutir à ce magnifique et terrible Emperor Of Sand narrant les errances d’un homme condamné à mort dans un désert sans fin (métaphore ramenant à la chimiothérapie et la finalité incertaine qu’elle induit chez le patient).
Sur les cinq premiers titres c’est Brann Dailor qui tient le chant, reconnaissable à son timbre plus cristallin que celui de ses acolytes. Il y fait des merveilles tant au micro qu’aux futs. Il faut bien dire que le trio de chanteurs est parfait, distillant des mélodies encore jamais égalées dans l’histoire du groupe. Personnellement je trouve que la performance vocale de Brann est parfaite et colle idéalement aux compos, signant les titres les plus Rock de l’album. On peut aisément distinguer deux parties à cet opus, collant avec les lignes de chants.
Jusqu’à Roots Remain, on est sur une ligne plus claire et légère, avant de plonger dans un rock plus lourd dès Word To The Wise. D’entrée de jeu avec Sultan’s Curse on sait que l’on a à faire à du très bon. Le décor est planté et l’introspection commence.
Les guitares sont savoureuses, comme sur le brillant Ancient Kingdom ou encore Andromeda. La cohésion du groupe fait des merveilles, la section rythmique imparable tenue par Brann Dailor et Troy Sanders ne faiblie jamais. La technicité et la complexité d’Emperor Of Sand, couplées aux mélodies somptueuses distillées par les lascars font de ce septième album un joyau de la discographie du pachyderme. La folie habite l’opus, comme en témoigne la prestation des gus sur le monstrueux Scorpion Breathe et son final apocalyptique.
Ecoutez-moi ce magnifique Jaguar God qui clôt avec brio ce splendide album. Huit minutes de pur bonheur et d’extase auditive emmenées, au chant, par un Brent Hinds inspiré.
C’est donc un album éblouissant et riche que nous offre MASTODON avec Emperor Of Sand. A la fois puissant et intime, il n’est pas difficile de se laisser séduire par ce méfait, qui est devenu une véritable addiction pour moi. Les américains nous ont livrés probablement le meilleur d’eux même.
Must Have 2017 !