SAXON – Inspirations
Sortie le 19 Mars 2021
Biff Byford – Chant
Paul Quinn – Guitare
Nigel Glockler – Batterie
Nibbs Carter – Basse
Doug Scarratt – Guitare
Exercice périlleux si il en est, l’album de reprises appelle souvent la critique, parfois cinglante, bien plus rarement l’éloge. Manque de respect pour les versions d’origine quand le groupe fait preuve d’audace, manque d’intérêt quand la reprise est très (trop) fidèle, l’équilibre est difficile à trouver.
De même, reprendre les grands classiques que tout le monde connaît, ça fonctionne bien en concert, mais y a t-il un intérêt en studio (sauf à prendre les libertés mentionnées ci-dessus, avec toujours le risque d’entendre crier au crime de lèse-majesté) ?
Et si on va chercher des titres plus obscurs, on peut éventuellement les faire découvrir au public, mais évidemment, nous ne sommes plus tout à fait dans l’esprit « reprise », on passe plutôt du coté découverte d’éventuels trésors cachés. Il faut donc être un peu funambule. Ceci étant posé, que penser de cette nouvelle offrande de Saxon ?
De même, reprendre les grands classiques que tout le monde connaît, ça fonctionne bien en concert, mais y a t-il un intérêt en studio (sauf à prendre les libertés mentionnées ci-dessus, avec toujours le risque d’entendre crier au crime de lèse-majesté) ?
Et si on va chercher des titres plus obscurs, on peut éventuellement les faire découvrir au public, mais évidemment, nous ne sommes plus tout à fait dans l’esprit « reprise », on passe plutôt du coté découverte d’éventuels trésors cachés. Il faut donc être un peu funambule. Ceci étant posé, que penser de cette nouvelle offrande de Saxon ?
Le groupe a essentiellement opté pour de très gros tubes («Paint it Black», «Hold The Line», «Immigrant Song», «Paperback Writer») ou à tout le moins pour des morceaux très connus des artistes repris.
Speed King n’est pas «Smoke on The Water», ni «Problem Child» – «Highway to Hell», mais on est quand même loin d’obscures face B réservées aux puristes. Il en va de même pour « Bomber » et « The Rocker ».
Même «Stone Free », face B de « Hey Joe », apparaît aussi sur Are You Experienced (1967) et «Evil Woman » sur l’éponyme du Sab’ (1970), deux albums « historiques ».
Reste le cas «See my Friends», single classé en Angleterre en 1965, mais moins connu sous nos contrées.
Comme souvent avec ce type de projet, je trouve le résultat mitigé.
Habituellement j’évite le titre à titre, mais avec un album de reprises, difficile d’y échapper si on veut rester lisible. Voici ma répartition personnelle, qui divise l’album en trois groupes de morceaux.
Il y a les franches réussites :
– «Paperback Writer» : relecture respectueuse et dynamique de l’œuvre originale.
– «Hold the Line » : Saxon s’approprie pleinement le morceau de Toto, sans doute ma reprise préférée de l’album
– «Evil Woman» : on dépoussière sans dénaturer et Biff s’amuse à chanter « à la Ozzy »
– «Speed King» : j’avais peur, j’avais tort. Saxon épure le morceau de Deep Purple intelligemment pour un résultat convaincant.
Ensuite les reprises correctes :
– «Immigrant Song » : Au prix de quelques arrangements et en rabotant un morceau déjà court -il dépasse ici à peine les 2mn- Saxon s’en sort correctement
– «Bomber» : bel hommage aux frangins de la route, Lemmy en tête. Incroyablement, ça sonne littéralement comme du Motorhead repris par Saxon.
– «Problem Child» : reprise presque trop fidèle mais loin d’être ridicule
– «The Rocker» : Vous avez vu le titre ? Du rock’n’roll, forcement. Et on sait que Saxon excelle en cet art.
– «See My Friends » : une belle conclusion mélodique avec un morceau méconnu d’un groupe méconnu sous nos contrées
Enfin les déceptions :
– «Stone Free » : au risque de faire hurler les fans du guitariste gaucher, ce morceau d’Hendrix ne m’emballe déjà pas dans sa version originale, et je trouve que cette reprise ne lui apporte rien.
– «Paint it Black» : premier extrait sorti qui ouvre également l’album, c’est la pire carte de visite possible pour moi. Le sel de la version des Stones à disparu et je trouve que la chanson tourne à vide. C’est mollasson, et la multiplication des pistes vocales n’est pas une réussite.
Il s’agit évidemment d’un ressenti très personnel, à chacun d’y aller de son écoute et de se faire son propre avis.
Au final, et même si la durée de vie d’écoute d’un disque de reprises est à peu prés toujours inférieure à celle d’un (bon) album de compositions originales, le groupe s’en sort plutôt bien durant les 36 petites minutes que dure l’œuvre. Et je prendrai sans doute plaisir à la ressortir de temps en temps.
Reste qu’après cette (sympathique) récréation, on attend la prochaine offrande de compositions originales de la bande à Biff, en espérant qu’elle débordera… d’inspiration(s).
01 – Paint It Black (The Rolling Stones)
02 – Immigrant Song (Led Zeppelin)
03 – Paperback Writer (The Beatles)
04 – Evil Woman (Black Sabbath)
05 – Stone Free (Jimi Hendrix)
06 – Bomber (Motörhead)
07 – Speed King (Deep Purple)
08 – The Rocker (Thin Lizzy)
09 – Hold The Line (Toto)
10 – Problem Child (AC/DC)
11 – See My Friends (The Kinks)