MARDUK – VADER – IMPALEMENT
La Machine Du Moulin-Rouge – Dimanche 20 mars 2022
Un concert Garmonbozia Inc.
Un metal proche de celui de Belphegor
En ce mois de mars, la tournée United Titans passe par la France avec une date à Lille puis à Paris. Quel bonheur que de retrouver le chemin des salles obscures.
Le metalhead est un peu comme un blessé en rééducation après un accident. Il retrouve ses repères (sa sortie de métro, son emplacement fétiche dans la salle, son merchandising), ses réflexes (une ou plusieurs bières avec les amis, les horns-up pour saluer la prestation), mais on a toujours du mal à se dire bonjour (on se tape ou on se sert la main, on se fait la bise ou on se check ?).
Bref ce soir les cours de rééducation sont en accéléré et on constate que le public progresse rapidement aux nombres de sourires qui se dessinent sur les visages.
En cumulé les deux mastodontes que sont MARDUK et VADER représentent 71 ans de musique extrême, avec pour ce dernier 40 ans de carrière à fêter l’année prochaine.
Alors on peut dire que le défi est important pour les petits jeunes de l’étape. Impalement ouvre les festivités dans une Machine qui commence tranquillement à se remplir. Les suisses joue un black metal aux riffs bien acérés.
C’est le side project de Beliath (Mor Dagor, Nargaroth en live). On est dans un metal proche de celui de Belphegor, de Dark Funeral ou encore de The Order of Apollyon.
Ce n’est pas parce que le groupe est jeune qu’il ne sait pas utiliser la scène. Le backdrop est bien en place et c’est dans des éclairage minimaliste à prédominance bleutée que la prestation se déroule entre voix bien haineuse et blasts incessants. C’est efficace et visiblement, Beliath parait content de leur premier concert à Paris et nous l’explique en s’exprimant en français avec un bel accent germain. Même si le temps est compté ils arrivent quand même à placer 5 titres de leur album éponyme qui en compte 7 et qui est sorti en 2020.
Thus Spoke I – Götzendämmerung
Des blasts vibrants d’une puissance glaçante.
En concert VADER c’est du costaud. Comme leurs camarades suédois ce sont des musiciens qui vivent pour la scène sortant des albums dont on se rappelle comme les perles d’un chapelet qu’on se complet à toucher tranquillement au fond de sa poche tout en appréciant chaque seconde du set.
Vader est dynamique, égrène des titres que l’on essaye de replacer dans une très longue discographie. « Mais oui celui-là est tiré du disque, tu sais ! La pochette où il y a un mec accroupi avec des ailes d’ange derrière lui… »
Peter est à l’aise et n’hésite pas à nous parler entre les titres, prenant un plaisir à nous regarder dans les yeux. Tout en souriant il nous présente le titre qu’il va suivre. Son pied de micro avec sa croix renversée est toujours là comme sur les tournées précédentes. Avec Spider ils nous régalent de leurs parties de guitare tout en revisitant toute leur carrière en commençant par le début avec « Dark Age » jusqu’à La fameuse Marche de l’Empereur enregistrée qui nous avertit de la fin de la prestation.
Vader rend hommage au chanteur Roman Kostrzewski du groupe de speed metal polonais KAT, décédé le mois dernier en reprenant « Wyrocznia » qu’ils avaient déjà enregistré par le passé. KAT avait enregistré ce titre pour l’album 666 sorti en 1986.
Spider toujours aussi exalté dans ses solos, headbangue et donne du sien sur chaque titre. La section rythmique est indestructible avec ses blasts vibrants d’une puissance glaçante.
L’album De Profundiis est le plus représenté et sera bien choyé. Du dernier album Solitude in Madness on a le droit à « Shock and Awe » et « Into Oblivion » qui se mêlent parfaitement à la setlist qui nous a fait voyager dans le temps.
Imperial March (John Williams) enregistrement
Un déluge de feu tout au long de la prestation.
Dans des fumigènes à couper au couteau de commando et des lumières bleues et rouges minimalistes MARDUK va nous faire une invasion de Paris façon blitzkrieg.
Pas de temps de mort, le pied sur les retours Mortuus et Morgan sont remontés comme des snipers tandis que la jeune section rythmique avec Lindholm à la basse (fraichement recruté et arrivé en 2020) et Simon (2019) encapuché et caché derrière ses futs et son corpse paint vont maintenir un déluge de feu tout au long de la prestation.
Mais les nouveaux ne sont pas les perdreaux de l’année non plus. Ils ont déjà un CV bien garni. Les deux musiciens ayant côtoyé au cours de leur carrière des formations comme Panzerchrist, Belphegor, Der Weg einer Freiheit, In Aeternum, Shining…
Marduk pioche dans sa discographie en faisant l’impasse sur Rom 5:12, Wormwood et Serpent Sermon (et ce n’est pas plus mal) en nous ressortant des titres moins souvent jouer en live comme « The Sun Has Failed » ou « The Funeral Seemed to Be Endless ».
On aurait aimé un « Blond Beast » ou un revigorant « Afrika » mais il faut bien se renouveler… MARDUK sait le faire d’une tournée sur l’autre en changeant quelques titres. Cela a son importance et nous permet de découvrir ou redécouvrir d’anciens titres qu’on n’avait plus entendu depuis longtemps.
Que ça fait du bien de retrouver les salles obscures avec un public dans les starting-blocks qui n’attendait finalement que ça.
Un concert c’est une part de la vie sociale d’un fan de metal qui reprend vie, des passionnés de musique qui sont heureux de se retrouver après des mois et des mois de disette pour enfin venir communier ensemble face à des musiciens qui auront été sincère et généreux dans leur setlists et leurs prestations.
Panzer Division Marduk