THE HU – KING NUN
Le Casino de Paris
vendredi 25 novembre 2022
Encore une belle affiche ce soir à Paris avec la venue de THE HU, groupe mongol qu’il me tardait de voir sur scène. C’est une double occasion pour eux de venir en France cette semaine. En effet, le groupe a reçu l’après-midi même à l’UNESCO le titre d’Artiste pour la Paix, devenant la première formation rock à recevoir cette distinction.
Mais c’est avant tout pour promouvoir la sortie de leur dernier opus Rumble Of Thunder sorti le 8 septembre dernier qu’ils étaient présents.
C’est un Casino de Paris comble qui accueille ce soir les metalleux des steppes les plus connues au monde. Vous les avez forcément entendus reprenant, dans leur langue natale, Sad But True de METALLICA ou encore leur collaboration avec Jacobi Shaddix (PAPA ROACH) ou Lzzy Hale (HALESTORM). Mais ils brillent surtout par leur jeu sur des instruments traditionnels et leurs compositions sans pareil.
KING NUN
C’est au jeune groupe américain KING NUN d’ouvrir la danse, avec leur rock définitivement ancré dans les 90’s et leur cortège de formations grunge. De l’attitude à l’énergie, le combo ne démérite pas mais trouve difficilement grâce aux yeux d’un public pas vraiment réceptif.
Il faut bien avouer qu’on n’est pas loin d’une erreur de casting ici, tant le genre est à l’opposé de celui de THE HU. L’esprit est bon et l’énergie brute de la jeunesse habite le combo. Du batteur avec sa casquette “Fuck Putin” au chanteur qui ne tient pas en place, le grunge est leur fil conducteur. Le quintet force le respect malgré tout, même s’ils ne m’ont pas vraiment convaincu musicalement parlant. J’ai trouvé leur prestation un peu brouillonne et sans vraiment de sens au final. Ils termineront par I Wanna Be Your Dog d’IGGY POP, c’est osé et pas si pertinent que ça vocalement parlant.
THE HU
Une immersion exotique.
Il est 21h et la scène est déjà installée pour accueillir les 8 musiciens tant attendus ce soir. Les 4 musiciens permanents du groupe sont sur le devant de la scène, alignés, alors que les 4 autres occupent le fond.
C’est avec leur chant diaphonique, caverneux au possible, que les 4 membres principaux attaquent un Medley avec 3 titres qui ont fait leur succès. Shihi Hutu, Shoog Shoog et The Gereg embrasent le Casino de Paris, le public n’est pas venu par curiosité mais bien en fan du groupe.
D’entrée de jeu le courant passe. The Great Chinggis Khaan continue de faire monter la pression doucement. THE HU sont rodés à l’exercice cela se voit et s’entend. Le tumur khuur résonne dans la salle, cet instrument au son si caractéristique coincé entre les dents du chanteur. C’est la marque de fabrique du groupe.
La salle danse au rythme de Bii Biyelgee festif au possible, au son des morin khuur endiablés et toujours ce tumur hhuur en embuscade.
Un voyage auditif dans les steppes de Mongolie
Un concert de THE HU est une immersion dans une culture qui vient titiller nos sens, tant elle bouscule nos codes musicaux d’occidentaux. A la fois tribale et mystique, la musique des Mongols fait mouche ce soir avec un sans-faute.
On se laisse envoûter par ce Black Thunder magnifique (issue du dernier opus), entraîner dans la folle danse de This is Mongol et se séparer sur un Sad but true toujours aussi surprenant chanté en Mongol.
Ce fut une sacrée expérience, aussi enrichissante que positive, de voir THE HU sur scène. Tous mes doutes se sont envolés ce soir concernant ce groupe dont je n’avais aucune idée de ce qu’il pouvait donner en live. Bravo !
Sad but true
