
KOMINTERN SECT – Des jours plus durs que d’autres
Label : Euthanasie records
La sortie du nouvel album de Komintern Sect, pionnier de la scène punk oi française, est un petit évènement à titre personnel. Dans mon panthéon musical Komintern Sect se situe tout en haut, juste à côté d’Agnostic Front, les Cro-Mags et Sister of Mercy. J’ai découvert ce groupe alors que j’étais au collège au tout début des années 90, quelques années après leur séparation (on retrouvera certains musiciens dans Burning Heads et Hoax).
Depuis je n’ai jamais cessé d’écouter le combo originaire d’Orléans, malgré bon nombre de difficultés pour se procurer les enregistrements. Pendant longtemps on devait se contenter de mauvaise copie K7 et CD pirate pour écouter les albums du groupe, avant une réédition officielle d’une grande partie de la discographie en 1997.
Un album de punk-oi à l’ancienne
C’est en 2014 que le groupe se reforme, d’abord via quelques concerts hors des frontières nationales, avant de se produire enfin de nouveau en France (les derniers concerts du groupe dans les années 80 avaient été plus que chaotiques) et sortir un ep D’une même voix en 2016.
J’attendais donc ce nouvel album avec impatience, même si la crainte de ne pas retrouver l’ADN du groupe après toutes ces années me trottait dans la tête. Ces craintes se sont rapidement évacuées. Komintern Sect en 2021 reste Komintern Sect, avec ses riffs, la voix de Carl, le son et les refrains toujours aussi efficaces dès les premières écoutes.
Un album de punk-oi à l’ancienne qui débute avec le très bon Comme un chien, bien dans l’esprit KS, tout comme Pas de Limites sur les excès en tout genre et JFP sur le passé et les erreurs de jeunesse.
Ça enchaîne avec Filles de France sans doute l’un des morceaux les plus marquants de l’album, qui prendra rapidement sa place dans les classiques du groupe. Un morceau aux refrains imparables, en mode « United ».
Un album très réussi.
J’ai trouvé les morceaux suivant, Le meilleur des mondes, Un pied dans la crise et On est encore là, un ton en dessous niveau musique et texte.
Sur Le son de la révolution (clin d’œil au groupe de Hardcore Warzone ?), Komintern Sect se fait un petit plaisir de fan avec des clins d’œil à la oi anglaise des premières années (Sham 69, Angelic Upstart, The Business …) tandis que sur En ton nom le groupe nous livre un texte où il y a un parallèle osé entre La Commune de Paris de 1871 et la période actuelle (malgré tous les défauts de notre époque, je ne suis pas certain qu’on puisse mettre sur le même pied ce que nous vivons et la répression subie par les Communards qui furent exécutés ou déportés par le gouvernement français).
L’album se clôture par Que restera-t-il de toi, un morceau qu’on ne peut s’empêcher d’associer à leur ancien titre Toujours le premier dans le côté hommage à un ami disparu.
Je ne suis sans doute pas très objectif mais je trouve Des jours plus durs que d’autres très réussi. Et je ne doute pas que plusieurs des titres de l’album se rajouteront au répertoire du groupe pour les prochains concerts.