SOEN – Lykaia

Sortie le 1er février 2017

Martin Lopez – drums, percussion
Stefan Stenberg – bass
Joel Ekelöf – vocals
Marcus Jidell – guitars
Lars Åhlund – keyboards

Il est des matins où il fait bon consulter ses mails, surtout lorsque c’est pour apprendre la sortie du nouvel opus de Soen, Lykaia, véritable petit bijou musicale et de loin le meilleur des 3 albums du combo. Voguant sans cesse entre des terre « Pink Floydiennes » et « Opethiennes » (avant que ce dernier groupe ne se mette à faire du Folk de baba cool), ce qui s’explique à la fois par les influences des membres mais aussi par la présence derrière les futs de Martin Lopez (qui a signé les meilleurs albums d’Opeth justement). Lykaia, terme grec désignant une fête obscure d’un ancien temps, synonyme de rites cannibales et d’apparition de loup garou, surfe plus que jamais sur la vague des courants religions afin de teinter les différentes ambiances présentes dans cette galette et c’est pour le mieux ,tant les choses sont faites de manière intelligente, subtile, féminine en somme .

Sectarian, premier titre, démarra de manière assez punchy sur une base réellement prog’ avant de se calmer et de laisser entrer en scène, sur fond d’un combo basse batterie entêtant, la voix envoutante de Joel Ekelof. La farandole continue avec Orison, rock au rythme quasi érotique, avec toujours Stefan Stenberg à la basse qui se fait plaisir (et qui NOUS fait plaisir) avec un son rond et maitrisé : du Soen pur jus qui rappelle les deux précédentes œuvres. Sur Lucidity, l’ambiance se fait tout de suite beaucoup plus calme, tel un voyage sur des eaux plates, étrangères et entourées de brumes et de mélancolie, on est dans l’apaisement et on frôle sincèrement la perfection dès l’arrivée du solo (qui sonne d’avantage vintage que ceux de Fred Akesson sur ce type de compo, à titre d’exemple).

Retour aux affaires, aux lignes de basses tonitruantes, aux guitares saturées et aux rythmes endiablés de Martin Lopes avec un Opal qui porte bien son nom. Puissant, inspiré, l’œuvre en son ensemble sait se faire plus organique que lors des précédentes moutures qui aspiraient clairement au prog’ et à une approche plus cérébrale. Organique aussi est el son car les musiciens, fan de oldies, se sont éloignés le plus possible de tout ce qui peut ressembler à du digital, histoire de retrouver les bonnes vibrations propices à l’enregistrement de qualité. Les sonorités les plus orientales ont également leur place dans ce voyage multi culturel grâce notamment au titre Jinn qui parle de lui-même…

Cet album, nouveau venu dans la famille Soen, a tout pour séduire un nouveau public moins axé prog, et a tout pour garder dans ses filets ceux qui étaient venus au groupe par l’intermédiaire de la migration de Lopez après son départ d’Opeth. Bref, un excellent album qu’il faut se procurer d’urgence et surtout voir en condition live.