
THE MAGUS – Βυσσοδομώντας
Sortie le 31 octobre 2023
Pour comprendre le projet de The Magus il faut retourner dans un temps lointain…dans le millénaire précédent.
Necromantia, groupe de black metal grec a été fondé en 1989 par Baron Blood (basse) et The Magus (chant, guitares, claviers). La musique du groupe se caractérisait par un mélange de black metal et de death metal, avec des éléments de la musique folklorique grecque et de la musique classique. Très avant-gardiste pour l’époque. Au fil des années et malgré plusieurs changements de line-up, Necromantia a continué de sortir des albums et de partir sur les routes, devenant l’un des groupes de black metal les plus respectés et les plus influents de Grèce.
Suite à la mort tragique de Baron Blood en 2019, The Magus a décidé de dissoudre le groupe en sortant son dernier album To the Depths We Descend en 2021.
La cérémonie peut commencer.
Mais le voyage musical et mystique personnel de The Magus ne s’est pas arrêté là. À l’été 2022, The Magus décide de donner naissance à un nouveau projet musical, intitulé simplement et de manière appropriée The Magus. Rejoint par des associés de longue date comme El (Soulskinner, Zaratus, Thou Art Lord, Principality of Hell) aux guitares et Maelstrom (Necromantia, Yoth Iria, Thou Art Lord, Principality of Hell) à la batterie afin de compléter la formule et de commencer à travailler sur l’album Βυσσοδομώντας (prononcé comme : « Vissodomontas »), qui sort le 31 octobre 2023. La production, le mixage et le mastering ont été réalisés au Pentagram Studio par George Emmanuel.
En plus d’El (guitares) et de Maelstorm (batterie), une pléiade de musiciens ont participé à l’album en y ajoutant leur touche personnelle : King Dude et IDVex (1/2 Southern Nord), Hel Pyre (W.E.B.), Iraklis Gialatzides (Swan Christy), Manos Six (Manos Six and the Muddy Devil) et Christos Antoniou (Septicflesh) qui ont réalisé les arrangements pour les choeurs.
L’intro de « This is My Church » est terrifiante, la cérémonie peut commencer. La voix nous guide vers…le blast cauchemardesque de l’orchestral « The Fall of Man » : voix hurlée et growlée avec des passages d’une voix de femme avec des riffs à profusion.
La Grèce est une patrie indéniable du black metal!
Le début complètement barrée de « Lux Tenebrarum » à la Hail Spirit Noir est déstabilisant bien que ça blast au portillon avec une voix parlée au débit assez lent. Des chœurs lointains amplifient ce sentiment d’oppression pendant qu’un riff puissant et mélodique tente de nous apporter un rayon de lumière.
Le titre éponyme commence comme une cérémonie avec voix et roulement de tambour. On imagine les musiciens arriver ainsi avec leurs candélabres sur scène comme sur le visuel de l’album. Ensuite ça va très vite à l’image d’un Emperor ou d’un Arcturus avec ce côté progressif qui nous promène dans les méandres d’un titre complexe et assez théâtral à l’esprit tourmenté où piano et voix en arrière plan accentuent ce malaise.
« Ama Lilith » possède une intro heavy avant une chape de black metal qui nous écrase avec à nouveau un passage orchestral et un break très long. Incantations/voix hurlée et possédée inquiètent l’auditeur pendant que des rythmiques ancestrales viennent nous ensorceler. Avec une Maîtresse de cérémonie visiblement énervée (sûrement Lilith) criant en chœur « Ama Lilith, Ama Lilith, Ama Lilith, Ama Lilith… ». Il y a du heavy aussi du côté de « Idolatrous Discord » : les chœurs donnent cet effet de vagues, de ressac incessant qui viennent vous entêter soutenu par des claviers et des guitares hypnotisantes.
Une facette inattendue d’un Metal bouleversant.
« Negative Renaissance » est un titre hargneux et varié à la manière de ce qu’on aurait pu retrouver sur angL. Tant la voix de Magus est proche de celle d’Ihsahn quand il pousse dans les aigus. Titre progressif à n’en pas douter une seconde comme le fourre-tout et inquiétant « The Peacock King » à l’approche épique et gothique.
« Give the Devil his due: The story » aurait pu être un EP à lui tout seul. Au début on se croirait dans un club de blues. Entre tintements de verres, cigarettes qu’on allume, son de guitare blues et notes claires de piano. Le titre prend forme sur un rythme lancinant avant que cela ne dégénère sur une voix complètement dingue, décadente. Ce blues possédé (normal c’est la musique du Diable) qui se travestie en riffs acérés et rythmique enivrante plus Black’n Roll. « Raise the Prince of Darkness !» Un hymne au malin délicieusement bien mis en valeur…
La Grèce est une patrie indéniable du black metal que l’on retrouve sous toutes ses formes. Parmi eux, les musiciens de The Magus osent tout sans se poser de question. Ils ouvrent des portes insensées qui bouleversent nos certitudes. Avec des structures assez osées ils nous ouvrent les yeux sur une facette inattendue d’un Metal bouleversant.
Tracklist :
9. Give the Devil his due: The story