Among The Living
Chroniques Albums

LINKIN PARK – Living Things

LINKIN PARK Living Things

· Label : Warner Bros

· Date de sortie : 26 juin 2012

· Production : Rick Rubin, Mike Shinoda

 

Voici enfin le dernier opus de Linkin Park, attendu fébrilement par ses hordes de fans, artisans de leur renommée mondiale à la sortie d’Hybrid Theory .

Il est difficile de faire « simplement » la chronique d’une galette de Linkin Park, quand on connait l’implication du groupe à parfaire ses productions tant au niveau du son que de ses compos, doublée d’une difficulté, et pas des moindres : composer en tournée.
Commençons par la production justement, pour ne pas se cantonner dans une comparaison simpliste de cet album avec le précèdent. Aux manettes nous retrouvons Rick Rubin (déjà à la production du précèdent Linkin Park et de groupes comme Slayer, Danzig, Jonnhy Cash, System of a down, j’en passe et des meilleurs), et Mike Shinoda (Vocal) qui nous restitue un son puissant et léché qui ravira les fans et sur lequel les détracteurs ne pourront pas baser leurs critiques.
Living Things se veut un retour aux fondamentaux de Linkin park, un mélange d’ »Hybrid theory » et de « A thousand suns », mais il faut se rendre à l’évidence, cet LP ne parvient pas à renouer avec le côté purement Nu Métal de leur début (mis à part un « Lost in the echo » mais saturé en électro), ce qu’attend tout fan de la première heure, cure de jouvence illusoire quand un groupe avance et prend de la maturité au fil de ses albums.

L’album est court, 35 mns (10 mns de moins que le précèdent), l’impression de première écoute laisse assez septique, ok c’est du LP, pas vraiment dans la ligné du ATS quant à la prise de risque, saturé en électro ou à chaque morceau on se dit : « ça je l’ai déjà entendu »… Ok, je m’y remets, pas question de se faire une opinion sur une simple écoute bien entendu, et je me repasse la galette en boucle. Ça vient, je commence à m’imprégner de l’opus, mais il y a quelque chose qui me gêne, pas vraiment mauvais, pas décevant, mais il manque un truc… comme si cette album avait été fait «sous la contrainte », du genre « Merde, les gars, on doit livrer l’album avant le 30 il faut faire fissa… », Avec les enchainements vocaux Chester Bennington / Mike Shinoda efficaces et qui ont rendus addict une génération d’ados et fais le bonheur d’MTV.

Décortiquons un peu les entrailles de la bête pour se faire une idée :

  • Lost in the echo

Ouverture de l’album, très marqué Hip Hop et électro servi par le synthé de M. Shinoda, LP pose la parfaite complicité vocal du « couple » Chester Bennington / Mike Shinoda, puissant, refrains entrés dans le crane à coup de pilon servis par Rob Bourdon et les hurlements de M. Shinoda.

  • In my remains

Encore cette impression de déjà entendu, il n’en reste pas moins un bon morceau, classique et efficace. Par certain coté il me fait penser à « Irridescent » du précèdent album. Mélodique avec un beat de batterie proche de la boite à rythme épileptique.

  • Burn it down

Titre promotionnel largement diffusé sur les ondes, en mise en bouche en attendant la sortie du LP. Là on touche l’essence de Linkin Park, un chant efficace et juste , un rythmique sans accroc, peut-être une partie électro un peu trop envahissante qui noie la guitare et tue ses rifs, mais l’equilibre est là.

  • Lies greed Misery

Oups… Perso je n’accroche pas des masses. Mis à part les hurlements de Shinoda, c’est trop synthétique et linéaire pour moi. Il ne m’en reste qu’un « bruit » sans relief.

  • I’ll be Gone

Du bon Linkin Park, inspiré et direct, mais encore la section rythmique qui ne suit pas, une production trop étouffée qui fait fusionner la basse batterie guitare en un magma indigeste.

  • Castle of glasses

Probablement mon morceau préféré de l’album, une ambiance bien posé et lourde dès le début. On chevauche, on ne sait pas trop ou Chester nous emmène, mais on y va… Elle a un rythme particulier il suffit de se laisser aller.

  • Victimized

Ou comment faire tenir toute la hargne de LP en 1mn46… ça braille sur un fond d’electro saturé. On fait l’effort d’aller au bout du morceau du fait de sa brièveté.

  • Roads Untraveled

Première “ballade” de l’album, on voyage porté par la voix de Chester sur un ton de comptine, la montée se fait crescendo, fermez les yeux. Pour le coup celui-là est trop court.
S’en suivent un Skin to Bone et un Until it breaks un peu fades et sans reliefs, visant la ballade et tombant dans un ennui léger.
Pour clore la galette ils nous gratifient d’un Powerless, précédé de son intro Tinfoil, directement échappé de A thousand suns, ballade lyrique dont seuls les Linkin Park ont le secret et qui va une fois de plus taper juste et faire marcher la presse à tubes.
J’ai beaucoup de respect pour un groupe comme LP qui passe la majeure partie de son temps sur la route à la rencontre d’un public fidèle et au final de plus en plus nombreux et varié.
Un lineup au final stable (au plus qu’un va et vient de Bassistes pour finir avec la formation originelle) gage d’entente au sein du groupe et probablement l’essence de leur réussite.

Living things est un album “shaker” de l’ensemble des œuvres du groupe, ou l’on nous sert une recette éprouvée qui collet aux neurones. Or c’est surement là que le bât blesse, on ne sort pas rassasié de cet album, la bouffe n’est pas mauvaise mais pas assez épicée, le contenu de la gamelle n’excite finalement pas vraiment les papilles. Ce LP fait la part belle à l’électro et au Hip Hop / Rap au détriment de la section rythmique noyée et aseptisée dans ce flot numérique.

Pas le meilleur de Linkin park, il tourne en rondà la recherche de fondamentaux qu’ils ont visiblement perdus, au antipode d’un Hybrid Theory créatif et hargneux ou du Thousand Suns surprenant et que, personnellement, j’ai beaucoup apprécié. Il serait peut-être temps que les LP reprennent en main leur production et sortent Rick Rubin.

Rien n’est perdu, de toute façon ils reprennent la route et l’on sait pertinemment qu’ils nous botteront une nouvelle fois le cul, car Linkin Park est avant tout un groupe de scène qui fait le boulot et ils aiment ça.
Nous aussi !


1. “Lost in the Echo” 3:25
2. “In My Remains” 3:20
3. “Burn It Down” 3:50
4. “Lies Greed Misery” 2:26
5. “I’ll Be Gone” 3:31
6. “Castle of Glass” 3:25
7. “Victimized” 1:46
8. “Roads Untraveled” 3:49
9. “Skin to Bone” 2:48
10. “Until It Breaks” 3:43
11. “Tinfoil” 1:11
12. “Powerless” 3:44

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