MORK– Katedralen
Sortie le 5 Mars 2021 via Peaceville Records
Avant de parler de ce tout nouvel opus il est bon de se souvenir que MORK est la création de Thomas Eriksen à la base avec comme lieu d’origine Halden en Norvège à proximité de la frontière suédoise. Et que notre musicien est donc MORK. Ensuite il est de bon ton de savoir qu’au départ le projet proposait une version primitive du black metal norvégien. Sa vision old school de la musique l’a toutefois amené à moderniser petit à petit le son avec l’apport grandissant de mélodies au fil des albums. Bien à eux. Alors qu’en est-il de cette évolution en 2021 ? Est ce qu’elle rime toujours avec créativité et continuité ?
Examinons cela ensemble :”Katedralen” est le cinquième album studio de l’entité. Il est sorti le 5 mars et il succède à l’excellent “Det Svarte Juv” paru deux ans auparavant chez Peaceville Records. Pour cet album les retours avaient été très positifs à l’époque. En effet les chroniques avaient été unanimes à son sujet et cela en bien. Pendant ce temps on a commencé à voir circuler le nom de MORK un peu partout.
Musicalement parlant au travers de son old school black metal Thomas sait nous montrer son attachement au bon vieux Heavy metal par instants avec parcimonie. La comparaison entre Darkthrone et Mork a été assez vraie dans le passé en fait et cela s’apparentait à un compliment à l’évidence. Et surtout à ce sujet l’entité a belle et bien évoluée et cette inspiration est bien moins flagrante qu’au début de leur carrière. Le groupe s’est concentré à proposer un nouveau longue durée bien personnel.
De plus sur ce nouvel opus les mélodies des chansons sont bien plus nuancées qu’auparavant. On ressent une vraie maturité naissante et naturelle.
En outre repousser les frontières depuis “Det svarte juv” est leur marque fabrique pour couronner le tout.
Pour rappel Mork existe depuis 2004 et les choses se sont toujours faites pallier par pallier. On peut songer en termes de progression bien dosée.
Et c’est surtout depuis 2013 que les choses sérieuses débutent. Et tout particulièrement à partir de leur signature avec Peaceville Records pour “Eremittens dal“. Leur écurie leur a permis d’avoir une vraie communication digne de ce nom. Sur le roster de Peaceville on retrouve bien sûr Darkthrone mais aussi Autopsy pour le metal extrême.
Au niveau des invités Nocturno Culto de Darkthrone intervient sur “Svartmalt“.
Eero Pöyry de Skepticism fait aussi une intervention sur l’album. Enfin Dolk de Kampfar nous fait aussi l’honneur de sa présence.
Les paroles sont comme des poèmes. Et à ce sujet certaines pistes étaient déjà écrites depuis 2018. “Dødsmarsjen” débute les hostilités avec force et fracas. L’enchaînement avec “Svartmalt” est tout aussi concluant : un grand moment assurément. “Arv” à fait l’objet d’une vidéo plutôt bien faite et nous place quelques vocaux clairs bien sentis. “Evig intens smerte” est à mon sens un titre à écouter en priorité : sa force de frappe est concluante.
“De fortapte sjelers katedral” clôture le bal.
Les atmosphères glaciales distillées avec assurance tout du long de cet album sont tout bonnement jouissives vous pouvez me croire.
Les blast beats de Malignant savent se tailler la part du lion.
Les vocaux du sieur sont travaillés et vraiment très efficaces. Le black metal classique est aussi à l’honneur sur cette galette.
On est toujours dans cette idée de suivre en quelque sorte les règles édictées par les groupes de la seconde vague du black metal a savoir Darkthrone et Burzum mais cela s’effectue en filigrane.
“Lysbaereren” s’inscrit dans une lignée audacieuse et aventureuse là où le riff compte le plus. Le travail de composition sur cette piste est une très belle surprise.
Au final “Katedralen” est un album très cohérent et entier dans sa démarche. Alors bien sûr la situation actuelle ne permet pas pour l’instant de pouvoir assister à des concerts. Mais MORK sait se rendre visible grâce à un certain nombre de live streams. La vie sociale du combo sait donc s’imposer dirait-on. MORK sait y faire.
Tracks List
Dødsmarsjen
Svartmalt
Arv
Evig intens smerte
Det siste gode I meg
Fodt til a herste
Lysbaereren
De fortapte sjelers katedral