PRIMORDIAL – How It Ends
Sortie le 29 septembre 2023
How It Ends sort le 29 Septembre 2023. Il marque le retour de la formation pagan Irlandaise cinq ans après Exile Amongst The Ruins. L’album a été enregistré au Hellfire Studios dans la banlieue de Dublin. Il a été produit par le groupe en compagnie de Chris Fielding (Conan), un collaborateur de longue date de Primordial depuis To the Nameless Dead.
Plus de trois décennies de carrière pour les guerriers de Primordial. Les irlandais hissent haut l’étendard du combat (à l’image de l’étincelant « Victory Has 1000 Fathers, Defeat Is an Orphan » qui clôt l’album). Le titre de l’album montre que le monde est arrivé dans une phase décisive. Reste-t-il de l’espoir dans l’humanité ? Allons-nous résister à un destin loin d’être beau ? « Le titre de cet album est une question ouverte – is this how it ends ? Est-ce ainsi que tout cela finit ? Ainsi que tout s’écroule : la culture, le langage, l’histoire, la société, l’humanité… qui sait ? » (A. A. Nemtheanga).
Le titre éponyme avec son intro mélancolique est bouleversant, loin d’être fatalistes. Les bougres savent se révolter à coup de riffs bien placés. Quand surgit la voix inégalable de A.A. on est rassuré de retrouver cette force, cette puissante inébranlable que l’on aime dans cette osmose musicale sur un titre épique et bouleversant.
Primordial est toujours dans le combat. Celui des irlandais, celui des peuples opprimés, celui de la révolte pour résister face à l’oppresseur. On se souvient du discours d’Alan lors de sa dernière tournée face à l’invasion de la Russie en Ukraine et de son parallèle avec la grande famine orchestrée par Staline qui eut lieu en Ukraine entre 1932 et 1933 et celle en Irlande entre 1845 et 1851…
Ici le discours est encore plus agressif que par le passé comme le dit Alan : « How It Ends est un album révolté et provocateur. C’est son côté viscéral et rebelle qui l’a modelé. Je pense que cela le rend d’ailleurs plus metal. Et aussi plus épique ! ».
La patte ou plutôt la griffe du groupe est encore plus présente que jamais. Écoutez donc le guerrier « Ploughs to Rust, Swords to Dust » avec ses roulements de tambours et les cris déchirés de A.A. pour vous rassurez ou le son si particulier du groupe sur « We Shall Not Serve » faisant écho à d’autres combattants vivants plus au sud (Rotting Christ et son « I Will Not Serve »). Ou encore plus loin le palpitant et magistrale « Call to Cernunnos ». Païen à souhait où la basse vous transperce les intestins.
Faisons de nos combats d’aujourd’hui nos souvenirs joyeux de demain…
Les textes nous font voyager entre réflexion d’actualité et autres faits historiques comme l’histoire des bagnards irlandais envoyés à l’autre bout du monde sur « Pilgrimage to the World’s End ».
L’actualité n’étant qu’un fait historique futur, A.A. pousse son auditeur à réfléchir, à douter et à se poser les bonnes questions. « To The Nameless Dead (2007) évoquait les mouvements de frontières, les guerres de territoires, la création de nations et tous ceux ayant donné leur vie pour que celles-ci voient le jour. Cet album cherche cette fois à résister à ces empires. Il rend hommage à ceux qui luttent pour la paix, aux hors-la-loi. A ces personnes qui ont pris des positions suicidaires pour défendre la liberté d’expression ou l’indépendance. Et ce n’est pas difficile de comprendre pourquoi cet album s’en inspire compte tenu de la situation mondiale actuelle. »
Se dresser contre l’adversité et contre les forces adverses qui se permettent d’écraser les peuples (l’épique « All Against All » assez déconcertant où l’on a du mal d’ailleurs à reconnaître la voix d’Alan) est toujours un combat intérieur. « le cycle de vie des peuples, des nations, des langues, des mythes et des traditions. Cette chanson, comme l’album, pose une seule question : as-tu les tripes pour te révolter ? Pour te dresser face à la foule ? Pour te rebeller et t’élever contre l’autoritarisme ? ».
Est-ce-que la somme de nos petites entités peuvent relever le challenge et renverser des pouvoirs existants paraissant inébranlable ? L’histoire nous montre souvent le contraire et l’actualité aussi : « How It Ends est un album de résistance. Peut-être est-ce très romantique de se demander où sont nos nouveaux rebelles alors que la majorité des gens aujourd’hui ne veulent que davantage d’ordre, d’autorité et de censure. ». (A.A.)
Avec cet album notre conscience nous amène à cette réflexion : « faisons de nos combats d’aujourd’hui nos souvenirs joyeux de demain… ». Si on gagne ce sera un fait historique car on l’aura écrit et si on perd on rentrera dans le mythe… et ce n’est déjà pas si mal.