Thou fête cette année ses vingt ans de carrière. Cet excellent groupe de sludge/doom poursuit une carrière exemplaire qui les aura vu sortir nombre de disques majeurs du genre. Nous avons pu les rencontrer lors de leur récent passage à Rock in Bourlon.

Votre dernier album, « Umbilical » mixe plein de styles musicaux différents. Il y a toujours cette touche sludge mais pas que. 

Tout à fait. Nous aimons mélanger les genres. Nous nous ennuierions si nous faisions toujours le même disque.

Il y a évidemment toujours ce côté sludge, ce côté poisseux qui est un peu la marque de fabrique de Thou. 

Cela a toujours été là. Cela fait partie de notre son. Ce sera toujours là d’une manière ou d’une autre. Nous aimons les choses lentes et lourdes. Mais pour cet album le songwriting a été un peu différent de la manière dont nous écrivons d’ordinaire.

Vous avez fait pas mal de reprises grunge dans votre carrière, de Alice in Chains à Soundgarden. Pourquoi ?

Nous avons grandi avec le grunge. En plus on trouve que le grunge se marie bien avec notre style.

Pour un fan de Thou avoir tous vos disques est une gageure tant il y a de singles, de split-singles.

Oui c’est clair. Nous sommes nous-mêmes collectionneurs de disques et on sait ce que c’est que de fouiner pour avoir tel ou tel 45 tours.

« Umbilical » n’est que le sixième album de votre carrière. Vous avez sorti plein de singles et pas mal de split singles mais peu de longs-formats. Et pourquoi autant de split-singles ? 

Quand des groupes nous demandent de faire des split-singles nous disons oui facilement. On trouve sympa d’être connectés à d’autres groupes, quelle que soit le style musical dans lequel ils évoluent. Le split-single est parfait pour ça.

Vous étiez très impliqués dans la scène de Bâton Rouge. Vous l’êtes toujours ?

Oui. On est toujours connecté avec la scène underground de Bâton Rouge même s’il y a moins de concerts qu’autrefois là-bas. A Bâton Rouge tout le monde se connait.

Il y a eu des changements de line-up dans ce groupe mais les membres qui en constituent l’ossature se connaissent depuis toujours. 

Oui nous nous connaissons depuis l’enfance. Nous nous sommes rencontrés lorsque nous avions cinq ans, à l’école maternelle.

Quand vous avez sorti votre premier album « Tyrant » en 2007 vous avez eu d’excellentes critiques. Cela vous a mis de la pression pour la suite ?

Pas vraiment. Nous étions tellement à fond dans notre musique que nous ne faisions pas attention aux critiques. Aujourd’hui nous nous y intéressons davantage mais l’essentiel est que le public apprécie notre musique. Quand nous composons nous pensons au fait de savoir si le public va aimer.

Votre dernier album est plus metal que d’ordinaire.

On est branchés doom donc il y a forcément cet élément metal dans ce que nous produisons.

Ce nouvel opus est sorti six ans après « Magus ». Pourquoi un temps aussi long entre les deux disques ? 

Nous faisons d’autres choses en dehors de Thou. Nous sommes tous dans d’autres projets. Nos autres projets sont par ailleurs assez différents musicalement de Thou.

Le combo fête cette année ses vingt ans. Il y aura quelque chose pour fêter cela ?

Nous n’avons rien prévu. Nous ne sommes pas trop du style à faire un événement spécial pour un anniversaire.

Vous avez fait pas mal d’actions caritatives durant votre carrière. Vous continuez cela ?

Oui. Si nous pouvons donner un coup de main à des assos nous le faisons toujours avec plaisir.

Vous vous considérez comme un groupe politique ?

D’une certaine façon. Même si nous ne le sommes pas de manière frontale.

Vous êtes de grands fans de musique, j’imagine ?

Nous écoutons plein de choses. Il y a tellement de musique dans le monde. Dans le van nous écoutons souvent du jazz. Nous sommes ouverts à tous les styles.

Vous n’allez pas sortir un nouvel album tout de suite, j’imagine ?

Non mais nous avons déjà quelques titres prêts. On va commencer à se pencher là-dessus dans un futur proche.

Vous avez joué il y a peu à Rock in Bourlon. Vous deviez déjà joués ici il y a trois ans.

Nous devions jouer ici en 2022 effectivement. Nous avons eu un problème d’avion ce qui fait que nous ne sommes jamais arrivés. Nous nous rattrapons aujourd’hui.