Pour son deuxième album solo Mark MORTON, le guitariste de Lamb of God, nous offre un beau et fantastique voyage musical entre southern rock, outlaw country et blues. Entretien.
Photo by Philippe BAREILLE

« Je suis influencé par tout ce que j’entends. Je suis un gros fan de musique ». Mark Morton
Tu as dit à propos de ce disque que tu en étais très fier, que c’est un album qui compte beaucoup pour toi.
Oui c’est un album très important. J’ai attendu toute ma vie pour faire cet opus. Ce disque représente les fondations de la musique que j’aime : le classic-rock, le blues. Si tu écoutes bien Lamb of God tu peux d’ailleurs entendre ces influences. C’est la musique que j’aime, celle dont je suis fan.
Tu dis que c’est la musique que tu préfères. J’imagine que les fans de Lamb of God vont quand même être surpris par le disque.
« C’est possible. Mais je pense que mes fans font attention depuis un moment à ce que j’aime. Après oui certains seront étonnés de me voir faire un disque de blues et d’outlaw country. Quand je suis à la maison, que je ne tourne pas avec Lamb of God j’écoute ce genre de musique. »
Le casting pour le disque avec tous ces guests a été long ?
Cela a pris des années mais les chansons étaient prêtes. J’ai enregistré les démos puis j’ai dû faire avec les agendas de chacun. Mais ce n’était pas un problème, je n’étais pas pressé.
Il était courant dans les 60’s ou 70’s de faire un disque avec plein d’invités. C’est plus rare aujourd’hui.
C’est vrai mais Slash l’a fait pour son disque de blues. Cela a été une vraie joie pour moi de collaborer avec tous ces gens. J’ai beaucoup appris à leur contact.
Il y a des invités évidents dans ce disque comme Troy Sanders, ex Mastodon ou Neil Fallon de Clutch mais d’autres le sont moins, comme ces artistes country, Cody Jinks ou Travis Denning. Comment les as-tu connus ?
J’ai des amis communs avec Cody Jinks. En se fréquentant nous sommes devenus amis. Travis est venu voir Lamb of God en concert. Il adore le metal.
Le disque n’est pas 100% blues ou 100% classic-rock. Il y a ces styles mais aussi de l’outlaw country ou du southern rock.
Je n’y ai pas pensé. Les morceaux sont venus comme ça. J’écris des chansons et je vois comment elles évoluent.

On trouve dans le disque cette reprise de « The Needle and the Spoon » de Lynyrd Skynyrd. C’est un morceau dont tu es très fan, je crois.
J’adore ce morceau. Il y a un riff fantastique et l’histoire est très intéressante, particulièrement sombre.
Est-ce que tout l’album a été enregistré à Nashville ?
Il a été enregistré à LA et Nashville.
Tu aimes les artistes outlaw country d’aujourd’hui mais apprécies-tu aussi ceux des 70’s comme Townes Van Sandt ?
Je l’adore. C’est un super song-writer. J’aime aussi beaucoup quelqu’un comme Waylon Jennings.
Ces gens t’ont influencé pour ton jeu de guitare ?
Je ne sais pas. Je suis influencé par tout ce que j’entends. Je suis un gros fan de musique.
Est-ce que ce disque n’est pas une récréation pour toi, hors metal ?
En partie mais pas que. J’ai joué dans des groupes country ou punk. Lamb of God est un groupe connu. Du coup on me connait pour ça mais je fais plein d’autres choses.
Tu avais sorti un premier album solo qui était plus « classiquement » metal. Tu n’aurais pas pu sortir cet album en tant que premier disque solo, j’imagine ?
C’est juste. Mon premier album solo était plus metal, plus proche de ce que je peux faire avec Lamb of God.
Est-ce que le titre de l’album fait référence à ton autobiographie sortie l’an dernier qui était un livre thérapeutique.
Non l’écriture de ce livre n’était pas thérapeutique. J’ai essayé d’être le plus honnête possible dans ce bouquin. Cela m’a pris quelques années à l’écrire. Je tape avec deux doigts donc ça prend du temps. Et puis c’est une longue histoire. La musique me vient plus naturellement que l’écriture.
« Brother » le premier single est très émouvant.
C’est une histoire que vivent malheureusement plein de gens. Les familles séparées, les brisures familiales, cela parle à tout un chacun.

La outlaw country des années 70 raconte tout comme ton disque des histoires tristes.
C’est vrai. Ce sont des choses universelles. Je ne décide jamais sur quoi je vais écrire. Ca arrive comme ça.
Le disque est sorti chez Snakefarm. Comment la connexion s’est-elle faite ?
Ils ont pas mal d’artistes avec lesquels je suis ami comme Tyler Bryant. Je connais les gens du label. J’ai réalisé le disque tout seul avant de le sortir chez eux.
Est-ce que tu vas jouer ce disque en concert ?
Oui. J’ai un groupe pour le live. En revanche je ne pourrais pas le faire avec tous les guests de l’album.
Ce disque est ton deuxième album solo. Il y en aura d’autres ?
Je l’espère. J’écris des chansons constamment.
Lamb of God existe depuis trente ans. C’est difficile de maintenir un groupe en vie pendant si longtemps ?
J’imagine. Nous sommes amis dans ce groupe. C’est peut-être plus fun aujourd’hui qu’à certains moments de notre carrière.