Among The Living
Interview

Entretien avec Stéphane (chant) et Liam (Batterie) du groupe DARKEN

Entretien avec Stéphane (chant) et Liam (Batterie) du groupe DARKEN. Ils viennent défendent leur nouvel album Welcome to the light sortie le 29 septembre.


Darken


Parlez nous un peu de DARKEN, de son histoire et de sa recomposition.

Stéphane : J’ai fondé le groupe en 1987 avec le batteur de l’époque, et Lorenzo (guitariste actuel) nous a rejoint rapidement. Philos (deuxième guitariste du groupe actuel) est arrivé aussi à ce moment-là. A l’époque je jouais de la basse également mais j’ai vite laissé la place à Mickael (bassiste de l’époque). On a pas mal tourné (Allemagne, Pays-Bas, France) et on a fait quelques démos. La suite c’est une mésentente avec le batteur qui m’a poussé à quitter le groupe. DARKEN s’est arrêté en 1990 sans avoir retrouvé de chanteur. Lorenzo et moi sommes restés très proches, la preuve en est Liam (fils de Lorenzo), notre batteur aujourd’hui et dont je suis le parrain.

Les nouveaux venus sont déjà aguerris à la scène et la composition non ?

Liam : Oui j’ai un autre projet à côté de DARKEN avec Whisper Night depuis 8 ans déjà. Cela fait 6 ans qu’on tourne aussi, et c’est clair que ça donne pas mal d’expérience. Pour HP (Basse) c’est pareil, avec THE DISCORD. Du coup on amène de l’expérience récente dans DARKEN.

Stéphane : Malgré son jeune âge, Liam a une sacrée expérience et c’est de plus un gros bosseur. Ils apportent, avec HP, un dynamisme incroyable au groupe. Ils ont un esprit moderne qui se retrouve dans les compositions, même si nous aussi nous avons évolué au fil des années avec Lorenzo.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de revenir avec v ?

S : C’est Lorenzo qui est à l’origine de la reformation. Nous étions restés sur une frustration avec la fin de DARKEN, et la façon dont cela s’était terminé. Le covid arrivant là-dessus avec son confinement et l’arrêt des repets pour Lorenzo (qui a deux groupes en parallèle), il m’a appelé et proposé de relancer DARKEN.

Vous avez fait table rase de l’ancien DARKEN ?

S : Oui. Beaucoup de nos potes nous le reprochent mais bon (rires). On a essayé, mais à part un ou deux titres ce n’était pas ça. Lorenzo a bossé dessus mais ce n’était plus cohérent.

L : C’est un renouveau, une renaissance. Il faut le voir comme ça.

Welcome to the light, ce titre concerne aussi cette nouvelle mouture du groupe en opposition à votre demo Welcome to the Dark! (1987)?

S : C’est surtout une nouvelle approche et un besoin de lumière. On vit dans une société de plus en plus sombre, où l’humanisme a tendance à disparaitre, j’avais besoin de lumière. Mais des moments comme cet échange sont rassurants (rires). Welcome to the Light c’est pour dire vraiment qu’on a besoin de lumière.

Vous avez enregistré avec David Potvin au Dome à Angers, c’est un bon gage de qualité pour un retour non ? Avec un son énorme.

S : Je n’ai rien à dire de plus, car quand tu parles du son c’est forcément David, avec sa patte et son oreille incroyable. C’est le sixième membre du groupe si tu veux. C’est un mec tellement génial qui nous a emmené tellement loin avec Welcome to the Light. Ça a été une expérience incroyable pour nous.



Il y a deux générations dans DARKEN. Comment vis-tu cela dans un monde où tout va vite, où la consommation de la musique n’est plus la même que dans les 80’s ?

S : Ce qui me plait vraiment c’est la technologie, celle qui me permet de composer différemment et d’avoir une autre approche de la musique. Pour le reste je suis hyper nostalgique des années 80. Le numérique ne me plait pas, les gens n’achètent plus de CD, ils consomment et jettent. Même si c’est formidable d’avoir un tel accès à la musique, je regrette ce que l’on vivait dans les 80’s avec cette soif d’écouter des albums entiers et nouveaux. Aujourd’hui c’est devenu banal d’écouter un titre, on se lasse très vite. Je parle pour moi (rire).

L : Moi je suis de la nouvelle génération mais je suis un peu entre deux. Avant de me mettre sur Spotify, j’ai acheté un nombre incalculable de CD. En fait j’aime l’objet et j’aime avant tout écouter les albums entiers. Après, l’avantage du streaming c’est effectivement d’avoir accès à tout et aussi pour les nouveautés. Le numérique amène aussi un nombre incalculable de groupes, et cela devient difficile de s’y retrouver dans ce flot de propositions.

S : Maintenant, avec cette technologie, on est noyés dans la masse, il y en a trop.

L : On s’investit plus dans l’écoute d’un album quand on l’a en physique plutôt que dématérialisé.

S : Personnellement il m’arrive d’écouter des groupes sur Spotify, bien sûr, mais quand je kiff un album je l’achète en physique. Je sais maintenant ce que cela représente derrière de faire un album.

La vidéo c’est quelque chose d’important pour vous et l’occupation du terrain ?

S : Oui, c’était une demande de nos managers et c’est important pour un groupe. Il faut de la matière pour promouvoir un groupe, tant pour les concerts que pour le reste. Le premier clip a été monté par Lorenzo et HP avec Ground Zero. Le deuxième a été fait par un vidéaste, on a fait venir un lighteux, et les enfants du conservatoire avec qui on a enregistré le titre The End Of Time. C’était plus structuré.

La pochette est superbe. A qui avez-vous confié ce travail ?

S : c’est pareil, c’est notre « sauce ». C’est Lorenzo qui a sorti l’idée de la photo et du concept. Comme HP est aussi graphiste, ils ont finalisé la pochette tous les deux. C’est du DARKEN 100%, comme la musique (rires).

Que représente ce portrait de jeune fille semblant venir d’une tribu du fond des âges ?

S : Il faudrait plutôt demander ça à Lorenzo. Mais dans le concept ça colle à l’idée de Welcome to the Light, avec la lumière portée par la jeune fille. Il y a aussi ce côté tribal, voire Pagan qui nous est cher.

Quels sont les thèmes que vous développez sur cet album ?

S : Alors ça c’est un peu plus personnel. Il y a des côtés sombres amenés par cette société qui pousse les gens à bout comme sur Don’t Blame Me par exemple ou sur Do You Run?. Avec The End Of Time je parle du monde qu’on laisse à nos enfants et qui n’est pas reluisant. Il faut que cela s’arrête. C’est un morceau pour eux, c’est pour cela qu’on les a fait chanter sur ce titre. J’ai 3 enfants et c’est important pour moi de passer ce message. J’ai honte de ce qu’on va laisser à nos enfants. Pour Ground Zero, c’est un titre cher à Lorenzo qui avait visité les twin towers à l’époque et qui tenait à en faire un morceau.

Tu soumets les textes au groupe, c’est collégial l’écriture ?

S : Non, je suis seul aux commandes sur cette partie-là. Je suis un dictateur (rire).

L : Il a carte blanche.

Pour toi Liam, est ce difficile de trouver sa place dans un groupe inter-générationnel comme DARKEN ?

L : Au contraire c’est plus simple que de jouer dans un groupe de potes (rires). Il n’y a pas d’ego ici comparé à un groupe de jeunes. Dans DARKEN il y avait déjà la maturité et l’expérience de tout le monde. Cela donne une force supplémentaire et nous  permis d’avancer plus vite et plus sereinement.

S : Il faut savoir que Liam a un très haut niveau et il nous a apporté une puissance et une énergie incroyables. C’est également le cas de HP. Il n’y a pas d’égo dans DARKEN, tout le monde s’exprime et dans la simplicité.

L : Simple et efficace, ça résume bien le groupe (rires).

A quoi aspirez-vous aujourd’hui avec ce nouveau départ ?

S : Déjà, on n’espérait pas en arriver là où on en est aujourd’hui. On n’avait pas visé ça, et ce sont les copains qui nous ont poussé au cul. Une journée comme celle-ci par exemple c’est juste incroyable. Rencontrer des gens comme toi, des passionnés. Aujourd’hui on a besoin de jouer, de la scène, c’est ce qu’il nous faut maintenant. Défendre Welcome to the light sur scène.

L : On va essayer de tourner un maximum sur 2024, déjà en France pour ne pas brûler les étapes. Être présent le plus possible, notamment digitalement.

Vous pensez déjà au deuxième album ?

S : Oui, on a déjà des trucs dans le tuyau.

Je vous laisse le dernier mot.

L : Merci d’être là et de nous suivre. A bientôt j’espère en concert.

S : A bientôt sur la route et on aura grand plaisir à vous rencontrer pour échanger et partager avec vous.


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