Among The Living
Interview

PIERCE THE VEIL – Interview

Cet été à l’occasion de leur passage au DOWNLOAD FESTIVAL 2017 à Paris, nous avons rencontré Tony et Jaime (guitariste et bassiste) de PIERCE THE VEIL. Un entretien riche et bien sympa.

(Un grand merci à Peetoff pour les photos)


Pierce The Veil est encore vu par la plupart des gens comme un jeune groupe, mais vous fêtez cette année vos dix ans de carrière ! Vous faisiez tous partie d’autres groupes auparavant, donc vous avez une carrière de presque vingt ans malgré votre jeune âge ! Comment le vivez-vous ?

 

Tony : C’est super ! N’importe quel groupe voudrait avoir notre longévité, quand tu es dans un groupe, tu espères que c’est pour toujours.

 

Jaime : Ce qui est super, c’est que l’on grossit, on vit de nouvelles choses, donc même si l’on fait ça depuis longtemps, on gagne en reconnaissance, et on a toujours le sentiment qu’on a encore plus de choses devant nous que derrière.

 

Tony : Typiquement le Download, ici à Paris, et au Royaume-Uni demain, c’est une super sensation. Etre un groupe de dix ans de carrière et jouer quasiment ton premier gros festival, ça te donne l’impression d’être un jeune groupe ! On espère pouvoir jouer encore cinq Download et toujours s’améliorer ! C’est ce que veulent tous les groupes, pouvoir sans cesse grandir. Et j’espère qu’on a encore beaucoup de temps devant nous pour s’améliorer.



Vous avez toujours vécu dans un environnement artistique, est-ce que ça fait partie de vous ?

 

Tony : Ouais, je pense que la musique fait réellement partie de nous depuis très longtemps, …

 

Jaime : On joue dans des groupes depuis qu’on a 14 ans, ou quelque chose comme ça ! (Rires)

 

Tony : Je n’ai jamais pensé qu’on en arriverait là, à faire des interviews ici à Paris après avoir joué sur la scène principale du Download, c’est un peu fou quand on y pense ! Mais quand on a commencé ce groupe, on s’est plus ou moins fait cette promesse, que pour le groupe, on serait toujours à 100%, qu’on en ferait notre vie, notre quotidien. Et on est très chanceux d’être restés les quatre mêmes membres depuis le tout début. Comme je l’ai dit, c’est une super aventure, et on espère que ça continuera le plus longtemps possible.

 

Tu disais à juste titre qu’il n’y avait pas eu de changement de line-up, c’est assez rare !

 

Tony : Ouais, c’est très rare ! C’est une super chance qu’on a !

 

Vous avez sorti votre 4e album l’an dernier, comment voyez-vous votre évolution en tant qu’artistes ?

 

Tony : Je pense que c’est une évolution naturelle, je pense que tout le monde grandit et mûrit, prend du plomb dans la cervelle, s’assagit (regarde Jaime en souriant)

 

Jaime : Non, moi je suis toujours à l’arrache !

 

Tony : A l’arrache ouais… Con comme la lune ! (rires)

 

Jaime : Pourquoi tu dis ça ? (rires)

Tony : J’en sais rien !

 

Jaime : Je pense qu’il y a un changement permanent, tu sais, ce qu’on fait en tant que groupe, dans Pierce The Veil, tient au fait qu’on a toujours eu un background musical assez similaire, du punk, du rock, du hardcore, etc. Mais ça change aussi avec le temps, parce qu’on fait des choses comme ce festival, on tourne avec d’autres groupes, et peu importe ce que c’est, tu es forcément influencé par la musique qui t’entoure. Ce n’est pas du plagiat, mais ça te donne des idées, des choses que tu voudrais faire dans ta musique, et je pense que c’est aussi ce qui nous permet de continuer à évoluer, car du coup il y a toujours de nouveaux sons, de nouvelles choses à essayer, des expérimentations musicales à faire. Je pense qu’il y a toujours de petites nouveautés, mais je ne pense pas qu’on abandonnera un jour notre style.

 

Tony : Ouais, c’est le truc cool avec la musique ! Il n’y a pas de mauvaise façon d’en faire. Il y a tellement de nouveaux groupes tous les jours… et ta façon de voir la musique pourrait changer du tout au tout simplement en entendant une chanson et tout à coup « Wow ! Je n’aurais jamais pensé à faire ça ! » et quand tu retournes en studio, ta manière de travailler a complètement changé !

 

Jaime : Même des trucs comme regarder un groupe en concert, et à quel point ils sont tarés et jouent à fond, et tu te dis « oh je veux jouer comme ça ! » et quand tu retournes en studio, tu composes des chansons qui seront fun à jouer en concert. Donc tu prends des idées un peu n’importe où en fait.

 

Cet album-ci a été plus long à composer que les précédents. Vous avez changé quelque chose dans votre manière de procéder ?

 

Jaime : Non, on a surtout beaucoup tourné pendant le processus de composition, l’enregistrement, etc… Donc on n’a pas eu de moment à réserver au studio, on était toujours interrompus par une tournée. Ça a beaucoup rallongé le processus. Ce n’était pas forcément qu’on avait besoin de plus de temps, c’est qu’on faisait trop de choses en même temps !

 

Tony : C’est ça ! « Misadventures » tout est dit dans le titre ! (rires) Mais ça arrive…

 

Jaime : On a tellement tourné que l’on ne se donnait même pas le temps de finir cet album !

 

Tony : En plus, on est un peu le genre de groupe perfectionniste qui aime prendre son temps, et vérifier quinze fois que tout est parfaitement comme n le souhaite. C’est comme ça qu’on a toujours été… et je crois que c’est comme ça qu’on sera toujours ! On est très chanceux d’avoir encore ce contrôle sur notre groupe

 

Vic a dit dans une interview sen parlant de sa façon d’écrire les paroles que « tout ce qui pèse sur ta conscience sortira à ce moment-là ». Est-ce que vous voyez ce processus comme une forme de thérapie ?

 

Tony : Ouais, ça dépend de ce dont traite la chanson, et d’où elle part, si c’est à partir d’un riff, d’une mélodie, d’un concept que l’on compose le titre. C’est toujours plus ou moins comme ça que l’on fonctionne : on part d’une petite chose, et on construit à partir de ça. Ça peut être une influence sonore, comme Weezer ou d’autres, et ensuite ça évolue, et tout à coup ça devient une chanson de Pierce The Veil. Mais ouais, en tous cas en ce qui concerne les paroles, c’est comme ça que Vic fonctionne, ça lui est très personnel. Tout ce qui l’affecte ou nous affecte personnellement, il essaye d’évacuer ça en écrivant ses paroles. Mais pour la musique, on essaie simplement de construire la chanson la plus intéressante possible à chaque fois. On n’essaie jamais de se répéter, on veut vraiment que chaque chanson soit différente. Je pense que quel que soit ton style de prédilection, il y aura forcément au moins une chanson de Pierce The Veil que tu aimeras, parce qu’on a tellement de choses différentes dans notre répertoire ! (rires)



Vos chansons et vos textes ont aussi aidé beaucoup de vos fans à traverser des moments difficiles. Pensez-vous que ça fasse partie de la mission d’un artiste ?

 

Tony : Je ne dirais pas que c’est une mission. Mais je pense que la musique, pour tout le monde, peut être une thérapie. Pour moi en tant que fan, pour toi aussi je pense, ça a toujours été un exutoire. Juste mettre mon groupe préféré dans mon baladeur et m’évader. Et si tu réussis à faire ça avec ta musique… au bout du compte la musique est un art, donc ce que tu fais, c’est pour les autres !

 

Jaime : Même en concert, même pour nous ça peut être une thérapie ! Mais bien sûr aussi pour les fans.

 

Tony : Je pense que c’est la raison pour laquelle nous sommes là. C’est bête à dire, mais c’est ce qui nous fait vivre, jouer ce concert, que ce soit 40 minutes, une heure, une heure et demie, tout dans notre vie se construit autour des concerts. Même manger, nous mangeons à telle heure car ensuite nous jouons, et tout est comme ça. Tout est programmé en fonction du concert. Et au bout de quelques jours à la maison, tu commences à t’impatienter, on vit vraiment pour jouer sur scène !

 

 


Vous avez fait beaucoup de collaborations, de tournées avec d’autres groupes, on dirait que vous avez noué des liens très forts avec d’autres groupes. Vous pensez qu’il y a quelque chose de particulier sur cette scène pop-punk ?

 

Jaime : Je ne sais pas si c’est lié à la scène, c’est surtout qu’on a énormément tourné, avec pas mal de groupes différents, et à chaque fois, il y a des temps morts, on traîne ensemble, et si ce sont des mecs cool, alors ça devient rapidement des potes ! Je pense à AFI, The Offspring, … Mais c’est super de pouvoir faire ça, et de tourner avec ses potes !

 

Tony : Ouais, quand tu es en tournée pendant longtemps avec quelqu’un, tu vis avec jour et nuit pendant des mois, donc automatiquement, ça devient un peu ton pote ! Et à l’époque où nous débutions, nous étions vraiment de jeunes groupes, on jouait avec Bring Me The Horizon, A Day To Remember, All Time Low, … tu sais, des groupes aussi fous que nous ! Et maintenant, nous sommes super potes avec eux. Avec Sleeping With Sirens par exemple, nous avons tellement tourné avec eux, que c’était presque une colonie de vacances ! Et c’est cool aussi pour nos fans, qui généralement sont fans des autres groupes aussi, et ils peuvent voir tous ces groupes sur la même tournée, ils voient que l’on s’entend bien, je pense que ça leur fait plaisir !

Le fait d’avoir des potes dans d’autres groupes, est-ce que ça vous aide dans les moments un peu plus difficiles de votre carrière ?

 

Tony : Je pense que comme on le disait, la musique, c’est aussi regarder le succès de tes potes et être content pour eux. A chaque fois qu’on ouvre un magazine et qu’on y voit un pote, c’est un peu « Oh ! Regarde ! C’est You Me At Six ! C’est dingue ! Super ! » et ça te rend heureux. Ça te fait plaisir pour tes potes, et tu es fier de cette scène. On a toujours été comme ça. Et les gens en ont autant à notre égard. Parfois un pote d’un autre groupe nous appelle en disant « Hé, les gars ! Super la nouvelle chanson ! ». Et on essaye de garder les choses telles qu’elles sont. Nous sommes toujours super heureux de faire ce qu’on fait. Je pense que c’est ça la recette du succès, quand tu arrives à toujours être positif. En fait c’est ça, on est des mecs plutôt positifs, on est heureux, heureux d’être là, heureux de jouer, t’es heureux Jaime ? (rires)

 

Vous apparaissez sur les compilations « Punk Goes Pop » et « Punk Goes Classic Rock » très populaires aux États-Unis. Pensez-vous que ça vous a aidé à évoluer en tant que groupe ?

 

Tony : Ouais, je pense que c’est juste un truc marrant à faire.

 

Jaime : Ouais, c’est juste drôle ! Je ne sais pas dans quelle mesure ça aide le groupe… c’est plus un truc sympa sans prise de tête. Je ne le vois pas forcément comme un tremplin pour le groupe.

 

Tony : Ouais ! Les reprises, c’est rigolo ! (rires) On a fait une reprise de Michael Jackson, on jouait toujours des reprises sur scène au départ, …

 

Jaime : Au départ, c’était toujours cool de jouer des reprises en festival, ça te permet de te connecter au public, qui ne savait pas qui on était, surtout au début quand on avait pas beaucoup de chansons à nous.

Pensez-vous aussi que ça vous apporte un autre public ?

 

Tony : Ouais, bien sûr, à chaque fois que tu rencontres un nouveau public, et maintenant on essaie aussi de faire ça sans forcément jouer des reprises, mais en les faisant chanter un refrain, ou monter sur scène, ou tout ce qu’on peut pour ajouter un peu de participation au show, les impliquer, c’est ça la clé ! Les reprises sont un bon moyen de faire ça, surtout quand tout le monde connaît la chanson.

 

Jaime : C’est un bon moyen d’attirer l’attetion des gens, s’ils n’ont pas entendu parler de toi auparavant. Mais pour autant, tu ne veux pas être ce groupe dont on ne retient que « Oh, ouais, ils ont joué une reprise de tel groupe » (rires)

 

Tony : Donc on essaie de trouver un meilleur moyen de faire ça, de se connecter au public, d’être encore là pour longtemps ! On apprend toujours, on s’adapte, et on regarde toujours les autres groupes jouer, on regarde ce qu’ils font et comment ils arrivent à capter l’attention du public, on s’en inspire.

 

Vous avez repris, outres les chansons dont on parlait, « Just The Way You Are » de Bruno Mars, pourquoi avez-vous choisi ce titre, et comment l’avez-vous adapté à votre style ?

 

Tony : Je crois qu’en fait ça vient de notre chanteur ! Vic aimait beaucoup ce mec, et ça tombait pile dans sa tonalité. Et il est venu nous voir en disant « Les gars, il faut qu’on fasse une reprise de Bruno Mars ! C’est un super chanteur, et il a juste la même tessiture que moi. C’est trop cool ! » Et on a choisi cette chanson, on a travaillé dessus avec John Feldmann, ce qui est génial, car à titre personnel c’était l’un des producteurs qui m’a le plus influencé quand j’étais gosse, il a produit tous mes albums préférés. Et de pouvoir bosser avec lui pendant quelques jours, c’était une super expérience ! Ca nous fait sortir de notre zone de confort ! Récemment, on a fait une reprise de Green Day pour Spotify, on a été bosser à L.A. …

 

Jaime : Ouais, pour un truc en acoustique, c’était marrant ça !

 

Tony : Exact ! Et voilà c’est ça l’idée des reprises pour nous, que ce soit à 100% du fun, sans prise de tête, comme quand tu es sur ton propre album, à t’arracher les cheveux pour que tout soit parfait. Là, tu t’éclates simplement !

 

Comment est-ce que vous définiriez la musique pop, quelle est votre relation avec la pop ?

 

Tony : Wow !

 

Jaime : J’en ai aucune idée… (rires)

 

Tony : Comment définir la pop ? Disons que pop vient de populaire, donc c’est de la musique populaire, mais aujourd’hui, c’est très vague, c’est tout et n’importe quoi, des DJ sont pop, des groupes de rock sont pop, tout s’appelle pop du moment que ça passe à la radio !

 

En férus de tournées que vous êtes, quels sont vos plans pour les mois à venir ?

 

Jaime : On a un peu de repos, et ensuite on part au Canada, avant de partir en tournée américaine cet automne ave Rise Against.

 

Tony : Ouais, on va être des mecs très, très occupés jusqu’à Noël en gros ! (rires)

 

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